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Abdessattar Hassan, historien : « La France doit traiter les demandes algériennes avec objectivité »

Le directeur adjoint chargé de la recherche scientifique au Centre national d’études et de recherches sur le mouvement national,. Hassan Abdessattar a affirmé hier à l’occasion de la commémoration du 77e anniversaire des massacres du 8 mai 1945 que « le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a donné une place importante à l’histoire et à la mémoire dans lesquelles il faudra investir pour accompagner l’effort de l’édification  nationale ». « Un intérêt qui fera de la mémoire et de l’histoire des repères et des sources d’inspiration des générations actuelles et futures », ajoute-t-il.

Lors de sa même intervention sur les ondes de la chaîne Une de la radio nationale, le chercheur en histoire a estimé que « le dernier message du président de la République à cette occasion est très clair quant aux questions de la mémoire et en direction de la France qui doit reconnaître sa responsabilité historique et traiter ce dossier avec objectivité, honnêteté et avec une attitude positive dans un processus de partenariat entre Etats dans le respect mutuel ».   « La France doit traiter les demandes algériennes avec objectivité particulièrement en ce qui concerne les questions de la mémoire afin de parvenir à l’apaisement dans les relations ». M. Abdessattar évoquera à cet effet les « questions relatives aux disparus, aux déportés et aux essais nucléaires dans le Sahara algérien ».

Parmi ces questions qui demeurent encore objets de divergences  notamment sur les terminologies utilisées figure les massacres du 8 mai 19454, ajoute le chercheur qui a déploré que le côté français en soit encore aux anciennes terminologies qui réduisent ces massacres à de simples évènements. Des « évènements » qui « sont en réalité de vrais massacres ayant engendré la mort de dizaines de milliers d’Algériens, des profanations, des exécutions sommaires collectives commises pendant que le monde fêtait la victoire sur le Nazisme », explique-t-il, soulignant le caractère désormais immuable de cette date qui a été institutionnalisée par le président de la République depuis 2020. Une institutionnalisation suivie d’autres décisions dont notamment la création d’une chaîne de télévision exclusivement dédiée à l’histoire outre les appels pour l’investissement dans les questions mémorielles.

M. Abdessattar dira que la reconstruction de la mémoire nationale n’est pas seulement une question d’institutions ou de personnes mais plutôt un processus impliquant tout le monde dans le cadre d’une stratégie nationale globale et inclusive dont le point d’orgue est la volonté populaire dont l’élite qui est appelée à accompagner le programme politique inhérent à la mémoire ainsi que les médias qui devront donner une grande importance à l’histoire outre les différentes composantes de la société civile.

Enfin, le chercheur n’a pas manqué d’attirer l’attention sur les atteintes à notre histoire sur les réseaux sociaux tout en appelant les médias à constituer une muraille contre ces visées sournoises des ennemis de l’Algérie. 

Akli Amor

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