Assassinat de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh par l’entité sioniste : Un crime contre l’Humanité !
La journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh, correspondante de la chaine Qatarie, El Jazzera, a été tuée hier matin par une balle tirée par un sniper de l’entité sioniste, alors que cette dernière accomplissait sa mission de journaliste en couvrant une incursion de l’armée d’occupation à Jennie en Cisjordanie.
La journaliste s’ajoute à la longue liste des victimes de la barbarie sioniste, ciblant outre les populations sans défense, les journalistes, les hommes et femmes des médias. Dans ce qui est d’évidence un meurtre, en violation des lois et des normes internationales, les forces d’occupation israéliennes ont assassiné de sang-froid la correspondante d’Al Jazeera en Palestine, Shireen Abu Akilah, prise pour cible de tirs à balles réelles», précise le communiqué d’Al Jazeera. «Touchée par une balle réelle alors qu’elle couvrait des raids israéliens dans la ville de Jénine, elle a été transportée d’urgence à l’hôpital dans un état critique, selon le ministère qatari et des journalistes d’Al Jazeera», lit-on sur le site de la chaîne TV. Shireen Abu Akleh portait un gilet par balle flanqué du Logo presse parfaitement visible lorsqu’elle a été tuée. «Des vidéos montrent qu’Abou Akleh a reçu une balle dans la tête», a précisé sa consœur d’Al Jazeera Nida Ibrahim. Des organisations internationales et régionales ont appelé, hier, à une «enquête immédiate sur l’assassinat de la journaliste palestinienne Shireen Abou Akila, par l’armée sioniste». Le réseau de médias Al-Jazeera, basé au Qatar, a dénoncé «le ciblage de la journaliste à balles réelles alors qu’elle accomplissait son devoir de journaliste».Doha a condamné le crime dans les termes «les plus forts», le qualifiant de «violation flagrante» du droit international humanitaire et une atteinte à la liberté des médias et d’expression et au droit des peuples à accéder à l’information.
Le porte-parole officiel de l’Union européenne pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Luis Miguel Bueno, a appelé à une enquête «indépendante et immédiate». Dans un tweet, il s’est dit «choqué» par le meurtre de la journaliste Shireen Abu Akilah alors qu’elle «faisait son travail » pour couvrir l’incursion sioniste à Jénine. «Nous exprimons nos sincères condoléances à sa famille et appelons à une enquête indépendante et immédiate pour poursuivre les coupables en justice». L’envoyé des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wencesland, a appelé «à une enquête immédiate et approfondie sur l’assassinat de la journaliste Abou Akleh et à ce que les responsables soient tenus responsables, ajoutant que «les travailleurs des médias ne devraient jamais être pris pour cible». La Coordonnatrice Résidente et Humanitaire des Nations Unies en Palestine, Lynn Hastings a dit sur twitter qu’ «alors l’ONU commémorait la liberté de la presse mondiale à Ghaza mercredi, la journaliste palestinienne a été tuée en couvrant les affrontements entre les forces d’occupation et des jeunes Palestiniens à Jénine».
Ciblage systématique des journalistes
Pour la Ligue des Etats arabes, les autorités d’occupation portent l’entière responsabilité de ce crime odieux, appelant à «une responsabilité internationale et la poursuite de ses auteurs devant les instances judiciaires internationales compétentes pour crime de guerre et violation grave des règles du droit international». L’Organisation de la coopération islamique évoque «une violation manifeste des lois et normes internationales, nécessitant une enquête immédiate». La présidence palestinienne, les médias officiels, les institutions et les organisations des droits de l’homme ont condamné ce crime «odieux», tenant l’occupation sioniste «pleinement responsable». L’assassinat d’Abou Akleh et la blessure de son collègue Ali Samoudi, a ajouté la présidence, «fait partie de la politique quotidienne menée par l’occupation contre notre peuple, sa terre et ses lieux saints, ciblant aussi les journalistes pour masquer la vérité et commettre des crimes en silence». Le Comité exécutif de l’OLP a noté que «le crime de faire taire la parole est une fois de plus commis, et la vérité est assassinée par les balles de l’occupation». Le Premier ministre palestinien Mohammad Shtayyeh a affirmé que la défunte «avait été tuée alors qu’elle s’acquittait de son devoir de journaliste en documentant les crimes sionistes horribles contre les Palestiniens». Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riadh Al-Maliki a lui, accusé l’entité sioniste d’avoir tiré «intentionnellement et délibérément» sur Abou Akleh et son collègue Samoudi, qui a également reçu une balle», affirmant que «la fusillade est une mise en œuvre de la politique sioniste qui a donné le feu vert à ses soldats pour tirer et tuer des Palestiniens ». Le superviseur général des médias officiels, Ahmad Assaf, a déclaré que «cet assassinat faisait partie de la politique de ciblage des médias palestiniens, et que l’occupation vise à partir de ce crime à effacer la vérité et à faire taire la voix de la vérité, afin de commettre ses crimes en silence».
La PCI saisie en avril
Un tel acte n’est ni isolé ni un fait du hasard. Il n’est pas non plus premier acte de son genre. La Cour pénale internationale (CPI) a été officiellement saisie au mois d’avril dernier par des requêtes juridiques démontrant que l’entité sioniste cible systématiquement les journalistes travaillant en Palestine et l’accusant de ne pas enquêter correctement sur les meurtres de journalistes, ce qui équivaut à des crimes de guerre. La Fédération internationale des journalistes (FIJ), le Syndicat des journalistes palestiniens (PJS) et le Centre international de justice pour les Palestiniens (ICJP), en collaboration avec d’éminents avocats spécialisés dans les droits humains des cabinets Bindmans LLP et Doughty Street Chambers, ont déposé la plainte officielle auprès de la CPI début avril 2022. Le Bureau du Procureur de la CPI a officiellement accusé réception de la plainte le 25 avril dernier. Les organisations ont déclaré dans une déclaration commune que l’entité sioniste continue d’agir comme s’elle était au-dessus de tout et continue de cibler les journalistes et les travailleurs des métiers des médias. En mai 2021, l’entité sioniste a bombardé des installations de presse dans la bande de Ghaza, tuant au moins deux journalistes. Elle a blessé 100 autres journalistes dans des incidents distincts. La plainte détaille «le ciblage systématique des journalistes palestiniens au nom de quatre victimes nommées, Ahmed Abu Hussein, Yaser Murtaja, Muath Amarneh et Nedal Eshtayeh, qui ont été tués ou mutilés par des snipers israéliens alors qu’ils couvraient des manifestations à Ghaza. Tous portaient des gilets de presse clairement identifiables au moment où ils ont été abattus. La plainte détaille également le ciblage des médias et le bombardement des tours Al Shorouk et Al Jawhara dans la ville de Ghaza en mai 2021. Parmi les médias touchés figurent Alam News, Al-Hayat Newspapers, Mayadeen Media et Al-Bawaba 24. Les exemples de discrimination, de violations de la liberté de mouvement et de restrictions à l’accréditation de la presse subis par les journalistes palestiniens sont également couverts par les soumissions à la CPI. Au cours du mois d’avril dernier, le Comité de soutien aux journalistes, un organisme indépendant basé à Beyrouth qui s’occupe des affaires des journalistes arabes, avait fait état de 57 violations sionistes contre des journalistes palestiniens dans les territoires occupés, outre «l’arrestation, la détention et la convocation de 11 journalistes, la prolongation de la détention et l’émission d’un jugement de détention administrative pour quatre journalistes, ainsi que l’intensification des enquêtes avec quatre journalistes détenus».
Salim Abdenour