Gestion budgétaire : Le système intégré permettra de gérer efficacement les deniers publics
Le système intégré de gestion du budget (SIGB) offrira à l’Algérie les moyens de gérer efficacement et avec transparence les deniers publics, a affirmé hierà Alger le directeur générale du Budget au ministère des Finances, Abdelaziz Faid. Dans une allocution prononcée à l’occasion de la Journée d’études sur le SIGB, M. Faid a souligné que ce système informatisé en cours de mise en œuvre couvre les besoins de la gestion budgétaire des ministères et leurs démembrements « en mode programmes » et ceux de la gestion comptable en dépenses et en recettes. Il permettra entre autres, a-t-il expliqué, de digitaliser et de rationaliser les processus budgétaires en accélérant le traitement des actions liées à la dépense. Il permettra aussi d’effectuer un contrôle « plus rigoureux » des budgets en simplifiant le travail des ordonnateurs, des contrôleurs financiers, des comptables ainsi que des gestionnaires métiers. Le DG du Budget au sein du ministère a rappelé que ce projet, dont le Comité chargé de superviser sa mise en œuvre a été installé en avril 2021, est financé avec l’appui de la délégation de l’Union européenne et confié au consortium DAI-Human Dynamics. Il concerne, a-t-il dit, à terme, toutes les administrations, en visant, dans un premier temps, une expérimentation avec cinq ministères pilotes et leurs services déconcentrés dans deux Wilayas. Concernant son aspect opérationnel, le SIGB a été découpé en trois paliers fonctionnels, développe M. Faid. Le premier palier concerne la chaîne de la dépense, « auquel se grefferont des interfaces avec des domaines comme les dépenses de paie ou des pensions des Moudjahidine ». Le deuxième palier concerne des compléments à la chaîne de la dépense et à l’exécution budgétaire, avec notamment la gestion des crédits. Il concernera aussi la comptabilité générale ainsi que les recettes avec l’interfaçage des systèmes des recettes fiscales (impôts), douanières et domaniales. Ce palier concerne également l’interface avec le système intergouvernemental de budgétisation « SIGBUD » qui permettra de préparer le budget en mode LOLF (Loi organique des Lois de Finances, Ndlr), selon le DG du Budget. Le troisième palier concerne le pilotage, les restitutions et le suivi des objectifs budgétaires, en plus de la comptabilité d’analyse des coûts.
Notons que le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya a affirmé que la nouvelle comptabilité du Système intégré de gestion budgétaire (SIGB) permettra de renforcer l’efficacité de la gestion au niveau des institutions de l’Etat. « Le Système intégré de gestion budgétaire (SIGB) permettra de mettre en place une comptabilité tridimensionnelle qui fera ressortir clairement les flux financiers, et partant permettre la vérification de la conformité des opérations réalisées des autorisations accordées par le Parlement »‘, a indiqué le ministre dans une allocution lue en son nom par le directeur général du budget au ministère, Abdelaziz Faid. Le SIGB englobe également un système de comptabilité générale permettant de refléter « une image fiable sur les biens et la situation financière de l’Etat », a-t-il expliqué affirmant que cette comptabilité doit accorder la priorité aux règles appliquées aux sociétés ». Il concerne en outre la comptabilité analytique des coûts, doté de données des comptabilités budgétaires et générales, qui auront graduellement un rôle dans la mesure de la performance des programmes et opérations en jetant la lumière sur leurs coûts, ajoute le ministre. M.Raouya a précisé que la réforme de la gouvernance du budget implique la rationalisation des moyens, la maitrise de la cadence et le niveau de dépenses, l’usage optimal des ressources disponibles et la bonne gestion des projets, ce qui « permettra d’atteindre les objectifs d’efficacité et la faisabilité des deniers publics ainsi que la veille sur la qualité de l’effort consenti ». L’élaboration du budget en fonction des programmes a été récemment initiée, d’où l’envoi d’une note d’orientation pour la préparation du budget de l’Etat. A la faveur de cette note débuteront les travaux consacrés à l’élaboration du projet de loi de finances 2023 devant être présenté l’automne prochain à l’APN pour examen et adoption.
R.E.