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Plusieurs projets ferroviaires lancés : Plus de 3 milliards USD pour le rail

L’Algérie lance un vaste programme de développement des infrastructures ferroviaires, avec pour objectif de réaliser un maillage du territoire national du Nord vers le Sud. Une enveloppe de plus de 3,2 milliards de dollars a été mobilisée dans le cadre de la Loi de finances complémentaire 2023 pour engager ce programme dans un premier temps.

En effet, le ministère des Travaux publics et des infrastructures de base a bénéficié d’une rallonge budgétaire, au titre de l’exercice 2023 pour mener ce programme de développement du rail. Un décret présidentiel daté du 26 décembre 2023 et publié dans le Journal officiel du 10 janvier acte le transfert d’un crédit de plus de 481 milliards de dinars -l’équivalent de plus de 3,5 milliards de dollars- du chapitre « Dépenses imprévues » au titre de la Loi de finances complémentaire 2023 vers le département de Lakhdar Rakhroukh. Cette enveloppe est destinée aux programmes de Développement des infrastructures routières, maritimes et ferroviaires. Cependant, c’est le rail qui se taille la part du lion dans ce programme exceptionnelle. Selon l’annexe du décret, plus de 432 milliards de dinars, soit l’équivalent de plus de 3,2 milliards de dollars au taux de change actuel, sont mobilisés en faveur du programme de développement des infrastructures ferroviaires.

Une enveloppe à la mesure des ambitions du programme de développement du rail promu par le président de la République qui s’est engagé à relier le Nord du pays au Sud du pays et l’Est à l’Ouest par le chemin de fer. Un important programme qui comprend d’ailleurs le projet de réalisation d’une nouvelle ligne de de chemins de fer reliant Tindouf à Béchar sur plus de 950 km et dont il a posé la première pierre lors de sa visite dans la wilaya de Tindouf et laquelle entre dans le cadre du projet d’exploitation de la mine de fer de Ghar Djebilet. Une ligne qui s’ajoute au projet de modernisation de la ligne minière Tebessa-Annaba qui doit être réceptionnée cette année. Le programme est toutefois plus ambitieux. Au mois de décembre dernier, le directeur chargé de l’information de l’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires Mazar Abdelkader a indiqué que le plan de maillage du territoire par le réseau ferroviaire jusqu’à l’extrême sud, vs’appuie sur cinq couloirs. Le premier couloir s’étend sur 2.439 km pour relier Alger à la frontière algéro-nigérienne tandis que le deuxième couloir s’étend sur 2.480 km, à partir d’Oran à la frontière algéro-malienne. Il s’agit aussi de la modernisation du couloir nord, avec les travaux de doublement de la voie et de modernisation des systèmes de signalisation et de communication étaient actuellement en cours, tout en œuvrant au parachèvement du couloir des hauts plateaux qui s’étend de Tébessa (Est) à Sidi Bel Abbes (Ouest) sur une longueur de 1.162 km.

Il a expliqué que le couloir des hauts plateaux, qui traverse 22 wilayas, manque à son parachèvement 60 km (entre Tissemsilet et Tiaret), avec un  taux d’avancement des travaux sur ce tronçon de 68 %, rappelant la réalisation de plusieurs points de liaison entre les couloirs du nord et des hauts plateaux, à raison d’un point de liaison tous les 150 km. Le troisième couloir relie le port d’Arzew (Oran) à Gara Djebilet (Tindouf) passant par Béchar sur une distance de 1.650 km. Le projet de réalisation de la ligne de chemin de fer Béchar-Tindouf-Gara Djebilet, qui est une extension de ce couloir, sur 950 km, dont le Président Tebboune a posé la première pierre fin novembre, est l’un des plus grands projets que l’Algérie réalisera dans ce domaine, car il ouvrira des perspectives de développement prometteuses à la faveur de la valorisation des richesses minières de la région, précise-t-il. Le quatrième couloir relie le port de Djendjen (Jijel) à la wilaya de Djanet sur 2.275 km, avec un couloir secondaire s’étendant de Hassi Messaoud à la frontière algéro-libyenne sur 520 km. Le cinquième couloir relie Annaba à Touggourt sur 780 km, ajoute M.Mazar, qui souligne que certains tronçons de ces projets sont entrés en service, alors que les travaux ont été lancés sur d’autres. Les études ont commencé pour nombre de tronçons, en vue de les mettre en service dans les meilleurs délais. M. Mazar a affirmé que le programme de développement de l’infrastructure ferroviaire avait connu une « forte impulsion » depuis 2020, et ce grâce à la disponibilité des affectations financières nécessaires ayant permis d’augmenter la longueur du réseau à 4.722 km, une chiffre appelé à atteindre 6.500 km à la fin du programme en cours et 15000 km à l’horizon 2030.

Samir Benisid

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