Initiative du président de la République pour le « Rassemblement » : La nécessité d’un consensus national
Le président de la République multiplie, depuis quelques jours, les rencontres avec les principaux acteurs de la classe politique, du syndicalisme et de la société civile dans le cadre du dialogue politique s’inscrivant dans l’initiative de « la Main tendue », qu’il a lancée au lendemain du mois de Ramadhan.
Une initiative qui a été saluée par les acteurs politiques. Aussi certaines questions sociales comme celle liée à l’amélioration du pouvoir d’achat, la révision du système des subventions ont été évoquées. Il n’en demeure pas moins que la question des détenus d’opinion, ainsi que celles des libertés politiques et des médias, mais aussi et surtout la nécessité de parvenir à un consensus politique national ont été revendiquées, notamment par les partis du pôle démocratique. Ce fut le cas du FFS, lors de l’audience accordée jeudi par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, au premier secrétaire du parti, Youcef Aouchiche.
L’audience avec le chef de l’État a d’ailleurs été évoquée avec force détails hier par Youcef Aouchiche, lors de la conférence de presse tenue au siège national. Il a ainsi qualifié les entretiens avec le président de la République de « sincères et responsables » au sujet de la situation prévalant actuellement dans notre pays ainsi que la conjoncture internationale. Lors de cette même rencontre, affirme M. Aouchiche, « le FFS a posé des préalables pour tout dialogue sérieux » passant, explique-t-il, par la prise « de mesures à même d’instaurer un climat de confiance entre gouvernants et gouvernés » tout en déplorant les « pressions sur les libertés ». Pour la première fois, le FFS s’est dit « prêt à faire des concessions, à l’évidence pas sur ses principes fondateurs, si « les gouvernants affichent sa volonté de faire des concessions permettant de parvenir à un compromis historique capable de restaurer la confiance dans notre pays ».
Aussi, le FFS, affirme son premier secrétaire, a réclamé « la prise de décisions urgentes d’apaisement pour regagner la confiance des citoyens dont notamment l’ouverture du paysage médiatique, la libération de tous les détenus d’opinion sans exception, l’annulation de l’arsenal juridique répressif et le recours systématique à la détention provisoire ainsi que le respect des libertés individuelles et collectives ». Fidèle à son approche de la vie politique, le FFS, ajoute son premier secrétaire, a lors de l’entrevue avec le président de la République, mis l’accent sur « la nécessité de donner toute les chances à la solution politique pacifique ». « Des solutions politiques consensuelles à favoriser, tout en œuvrant à mettre au point un modèle économique basé sur le consensus à même de faire face à tous les défis et les impacts de la conjoncture internationale », ajoute-il.
Toutefois, des mesures urgentes doivent être prises pour d’abord préserver le caractère social de l’Etat algérien, estime M. Aouchiche qui a averti des éventuelles conséquences de certaines décisions dont notamment la levée des subventions et leur impact sur les « catégories fragiles », tout en mettant l’accent sur la nécessité de « prendre toutes les mesures visant à préserver le pouvoir d’achat des Algériens ».
Attaché à sa traditionnelle démarche pour un consensus national par un dialogue sincère et transparent, le FFS a, lors de la rencontre avec le président de la république, averti que les « tentatives de dialogue trompeur visant à gagner du temps ne font que retarder la solution tout en éloignant le recouvrement de la confiance des citoyens ». Le FFS, affirme également M. Aouchiche, « a appelé le président de la République à montrer une volonté réelle de changer le système de gouvernance actuel jugé incapable d’apporter des réponses aux attentes des citoyens ». Aussi, « aujourd’hui, il appartient au président de la République d’assurer la mise en place des fondements d’un Etat de droit assurant une justice indépendante, la séparation des pouvoirs ainsi que le respect des Droits de l’Homme », note enfin le premier secrétaire du FFS.
Akli Amor