Plusieurs tricheurs débusqués et présentés à la Justice : Haro sur la fraude aux examens nationaux !
La lutte contre les phénomènes de fraude et de triche aux examens de fin de cycles scolaires est une priorité. Au-delà, de moyens et dispositifs mis en place pour limiter les risques de triche, la vigilance est de mise pour débusquer les tricheurs au regard des moyens toujours plus novateurs auxquels ils recourent. Des fraudeurs qui encourent de lourdes de sanctions pénales au regard de l’amendement du code pénal introduit en 2021.
Ainsi, et au second jour des épreuves du Bac des tentatives de fraude aux examens ont été débusquer les auteurs remis entre les mains de la Justice. En effet, les services de sécurité ont fait part de plusieurs tentatives de triche avortées dans plusieurs wilayas. À Sétif, deux candidats aux épreuves de baccalauréat ont été surpris en flagrant délit de fraude en utilisant des moyens technologiques sophistiqués, nous confie une source sécuritaire. Les mis en causes ont été surpris respectivement dans la daïra d’El Eulma et le chef-lieu de la commune de Sétif, a précisé la même source. Selon les informations de notre source, il s’agit d’un candidat scolarisé au Lycée Moufdi Zakaria sis à la cité des 1014 logements du chef-lieu de la wilaya de Sétif, en filière sciences expérimentales. Le second tricheur est un candidat libre de la ville d’El Eulma, inscrit en filière lettres et philosophie. Selon notre source les deux candidats ont été surpris en train de frauder en usant d’un appareil récepteur implanté dans le conduit auditif qui, a tenu à souligner la même source, aurait été implantée par un spécialiste en ORL et qui seraient reliés à un appareil Bluetooth. Les deux indélicats candidats devraient être déférés par devant les procureurs de la République respectifs du tribunal de Sétif et d’El Eulma, pour fraude en plein examen, a fait savoir notre source. Et de préciser qu’une information judiciaire a été ouverte pour identifier les correspondants à l’extérieur des centres d’examen, qui auraient communiqué respectivement avec les deux candidats ainsi que les spécialistes qui auraient procédé à l’installation des deux puces dans les oreilles des deux candidats. Ces derniers seront poursuivis pour fraude aux examens et concours et diffusion de sujets du bac à l’aide de moyens technologiques.
À Djelfa, la Direction de l’éducation a fait part de six tentatives de fraude aux examens avortées au premier jour des épreuves du bac. La même direction a d’ailleurs averti contre ce genre de pratiques qui polluent l’environnement dans lequel se tiennent les examens, en sus d’hypothéquer l’avenir scolaire des tricheurs débusqués. Au-delà de l’impact sur la suite de leur cursus scolaire, les tricheurs ainsi que leurs complices encourent de lourdes sanctions pénales, notamment la prison, au regard des nouvelles dispositions introduites au Code pénal l’année dernière. C’est le cas d’un candidat au Baccalauréat à Chréa dans la Wilaya de Tébessa qui a écopé hier d’une peine de deux ans de prison pour fraude aux examens. Celui-ci a été pris en flagrant délit alors qu’il publiait le sujet de l’épreuve de langue arabe sur Facebook et sollicitait des personnes pour l’aider à résoudre le problème. Il a comparu devant le Tribunal de Tébessa dans le cadre de la procédure de comparution immédiate. Idem à Khenchela où quatre personnes ont été condamnées à des peines allant de deux mois de prison avec sursis à un an de prison ferme après avoir fait fuiter les sujets du bac en usant de moyens technologiques introduits sur le marché par contrebande et par Bluetooth.
Par ailleurs, le tribunal de Ghardaïa a ordonné le placement en détention provisoire d’une femme ayant aidé par téléphone portable sa fille à la triche lors de l’épreuve d’histoire et de géographie dans le cadre des épreuves du Brevet d’enseignement moyen (BEM).
« En application des dispositions de l’article 11 du Code de procédure pénale, le parquet de la République près le tribunal de Ghardaïa tient à informer qu’en date du 7 juin 2022, le chef du centre d’examen Ouarida Medad (chef-lieu de la wilaya de Ghardaïa) a notifié les services de la police judiciaire d’un cas de fraude par une élève candidate (Dj. N) en communiquant par téléphone portable avec sa mère (M. F) qui l’a aidée à répondre au sujet de l’épreuve d’histoire et de géographie », a indiqué, hier, un communiqué du même tribunal Les éléments de la police judiciaire « ont ouvert une enquête sur les faits de cette cause en mettant le téléphone portable au contrôle électronique et par l’audition de la mise en cause qui a confirmé les faits ». La mise en cause (M. F) a été présentée le 12 juin devant le parquet de la République pour répondre des chefs d’inculpation de diffusion des corrigés du BEM par l’utilisation d’un moyen de communication à distance, en application des dispositions de l’article 253 bis 6 et bis 7 du code pénal. Elle a été déférée devant le tribunal correctionnel dans le cadre des procédures de comparution immédiate pour la juger conformément à la loi. « Le tribunal a ordonné à la même date le report du procès de cette affaire à l’audience du 16 juin avec placement de la mise en cause en détention provisoire », conclut la même source. Il est également utile de rappeler qu’un député et un officier de la Gendarmerie nationale à El Meghair ont été mis en détention provisoire il y a quelques jours pour tentative de fraude aux examens du BEM.
Sofia Chahine