Partenariat entre l’Algérie et l’Union européenne : La mise au point !
L’Algérie met en avant la nécessité de respecter les principes de droit devant régir ses relations avec ses partenaires, notamment européens. Lundi au cours d’un entretien téléphonique avec son homologue française, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra a souligné que les partenaires méditerranéens doivent se conformer à la légalité internationale.
C’est un propos qui sonne comme un rappel quant à la nécessité de s’en tenir aux principes du droit et aux bons usages diplomatiques dans les rapports entre partenaires et c’est avec toute la subtilité propre à la fonction diplomatique que le ministre des Affaires étrangères a fait une mise au point, toute en finesse, sur les principes qui doivent présider les rapports avec les partenaires européens. Ainsi, Ramtane Lamamra a mis l’accent, lors d’un entretien téléphonique avec son homologue de France, pays qui, rappelons-le, assure la présidence de l’Union européenne, sur l’importance qu’accorde l’Algérie pour « la conformité des relations entre les partenaires méditerranéens à la légalité internationale ». Des relations qu’il faut protéger, ajoute-t-il, « des tentatives irresponsables de fuite en avant ». Il est vrai que ces discussions interviennent dans un contexte où les rapports entre l’Algérie et les institutions européennes se sont tendus à la suite de la tentative de l’immixtion du Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, l’Espagnol Josep Borrell et le vice-président exécutif de la Commission européenne et commissaire en charge du commerce de l’UE, Valdis Dombrovskis dans les tensions diplomatiques entre l’Algérie et l’Espagne. Ces derniers avaient adressé des accusations infondées contre l’Algérie après que celle-ci ait décidé de suspendre le traité d’amitié avec l’Espagne et que Madrid ait accouru se plaindre à la commission européenne.
Une manœuvre malheureuse des technocrates de Bruxelles qui s’est vu opposer une fin de non-recevoir de la part d’Alger qui a dénoncé la précipitation de la commission en sus de mettre en avant, et toute en subtilité, les velléités d’un technocrate chauvin à Bruxelles plus soucieux de défendre les intérêts de Madrid. Les discussions tenues lundi entre Lamamra et son homologue française, Catherine Colonna a permis de remettre les choses dans leur contexte, mais aussi de souligner l’excellence des rapports entre l’Algérie et ses partenaires de l’Union européenne. En effet, les discussions, les premières entre la cheffe de la diplomatie française récemment nommée à son poste et le ministre des Affaires étrangères ont porté sur de nombreuses questions d’intérêt commun entre les deux pays, indique un communiqué du département de Ramtane Lamamra. Les deux parties ont ainsi souligné l’excellence des relations entre les deux pays ainsi que les prochaines consultations algéro-françaises et les moyens de les faire avancer dans tous les domaines.
A ce sujet justement, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a mis l’accent sur « la nécessité d’œuvrer à traduire sur le terrain les orientations des deux présidents, Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron ». Des orientations à caractère stratégique visant à mettre en place des partenariats équilibrés dans l’intérêt des deux pays fondés sur le respect mutuel et la coopération bilatérale. Les discussions entre la ministre française des Affaires étrangères et M. Lamamra ont également abordé les questions régionales et internationales. Les deux parties ont ainsi évoqué les questions d’intérêt commun et se sont accordés sur la nécessité de multiplier les consultations.
Ce n’est pas la première fois que l’Algérie affiche ses positions sur les questions régionales avec la France, présidente en exercice de l’UE. Pour rappel, il y a deux jours, le président du Conseil de la Nation, Salah Goudjil avait reçu l’ambassadeur de France à Alger, François Gouyette. Le président du Conseil de la Nation a réitéré les positions intangibles de l’Algérie à l’égard de ces questions et de celles de la décolonisation, rappelant à ce propos le droit du peuple palestinien à l’établissement de son État avec El Qods comme capitale selon l’Initiative de paix arabe, et le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination conformément à la légalité internationale. Il a en outre rappelé l’attachement de l’Algérie au principe de non-alignement, comme une des constantes de la politique étrangère algérienne, et au règlement pacifique des conflits.
Chokri Hafed