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18 migrants tués par la police marocaine : Drame et honte à Melilla !

Le Gouvernement Sanchez est de nouveau dans l’embarras. Le décès de 18 migrants, tués par les forces marocaines, lors d’un nouvel assaut sur l’enclave de Melilla, met à nu l’inefficience d’une politique qui n’aura contribué à renforcer le chantage migratoire du Makhzen sur Madrid, en sus de mettre le gouvernement Sanchez aux côtés du régime marocain à l’index, dans un drame qui démontre le peu de respect de ces deux entités à la vie humaine et aux droits de l’Homme.  

Vendredi, 2.000 migrants ont tenté d’entrer dans l’enclave espagnole de Melilla. Un assaut qui vite fait de tourner au drame lorsque lorsque la police marocaine a fait usage de façon disproportionnée de la force occasionnant ainsi la mort de 18 migrants d’origine africaine.  

D’après Omar Naji, de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), section Nador, des « affrontements » avaient eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi entre migrants et agents marocains lorsque quelque 2.000 migrants subsahariens ont tenté de passer à Melilla. Des images diffusées notamment par l’AMDH montrent une réaction disproportionnée de la police marocaine. Les migrants arrêtés par cette dernière, ont été entassés par terre les uns sur les autres. Les images choquantes, ainsi que le nombre élevé de victimes, ont suscité un tollé sur les réseaux sociaux. »Laisser dans cette situation, sans aucun secours sur place, des centaines de migrants qui ont été traités avec violence de la part des (forces) marocaines et espagnoles a sans doute fait augmenter le nombre de décès », a dénoncé l’AMDH sur sa page Facebook. « Une vraie catastrophe qui nous laisse croire que le nombre de migrants morts est beaucoup plus élevé », a-t-elle encore écrit. « Comment peut-on accepter de laisser des dizaines de migrants gravement blessés sans aucun secours pendant presque 9 heures sur place, entourés de militaires alors qu’on avait besoin de secouristes' », s’est encore indignée l’AMDH. « Un bilan très lourd, catastrophique qui montre que les politiques migratoires suivies sont mortelles avec des frontières et des barrières qui tuent », a dénoncé l’Association des droits de l’Homme, qui a appelé devant ces « violations gravissimes », à l' »ouverture d’une enquête rapide et sérieuse pour déterminer les circonstances » de ce bilan « très lourd ». Selon l’AMDH Nador, tous les ­morts sont à la morgue de l’hôpital de Nador (ville marocaine la plus proche de Melilla).

Hier, Sanchez a tenté de faire amende honorable en accusant la mafia et les lobbies de la migration clandestine d’être derrière ces évènements. Il faut cependant garder à l’esprit que lorsqu’il s’agit des lobbies des migrations clandestines au Maroc, le Makhzen n’est jamais loin.  Les événement de mai 2021 et l’assaut de 10.000 migrants sur Ceuta sont là pour démonter la mainmise du régime marocain sur la question migratoire devenu un outil de chantage et de pression, comme ils démontré le peu de scrupule du Makhzen à user des migrants comme de la chair à canon.

Eduardo de Castro, le président (maire) de Melilla et plus haute autorité politique de cette ville autonome, a ainsi dénoncé une « réponse disproportionnée » du Maroc. « Le Maroc se permet certaines choses qui ne seraient pas acceptables » en Espagne, a-t-il dit. Selon l’ONG espagnole Caminando Fronteras, spécialiste des migrations entre l’Afrique et l’Espagne, le bilan s’élèverait en fait à 27 morts.

Pour M. Abidar, de l’AMDH, « la cause principale de cette catastrophe est la politique migratoire menée par l’Union européenne en coopération avec le Maroc ».

Chokri Hafed

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