Elle peine d’avoir un statut digne de ses sacrifices : Diaspora : un potentiel inexploité
La création des passerelles avec les membres de la communauté nationale établie à l’étranger passe impérativement par des décisions concrètes qui puisse permettre à nos compatriotes d’apporter leur pierre à l’édifice de la reconstruction nationale de par ce qu’ils renferment comme valeur ajoutée et potentiel technologique et scientifique en mesure de contribuer au développement national tant souhaité.
La communauté nationale établie à l’étranger subit une espèce d’ambivalence qui fait d’elle le maillon faible de la chaîne de développement national et de redressement du pays au plan économique, social et politique.D’où les atermoiements qui s’affichent d’une manière manifeste quant au statut réservé à notre diaspora qui ne sait plus à quel saint se vouer.
L’approche qui s’esquisse de la part de l’Exécutif à l’égard de ce potentiel qui « erre » un peu partout dans le monde n’arrive pas à définir un « aggiornamento » pratique et concret à même d’adopter une nouvelle conception qui rompra court et définitivement avec la gestion abracadabrante de ce dossier important, depuis plusieurs décades.
La communauté nationale établie à l’étranger a de tout temps été assimilée à un bulletin de vote et un instrument politicien pour le compte des faussaires en politique et leurs fins machiavéliques.
Nos compatriotes qui résident à l’étranger ont appréhendé positivement l’énoncé qui s’est érigé comme référence de principe de la tutelle en charge de ses préoccupations et de ses attentes, à savoir, le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger. Cette appellation a pris corps et effet après avoir constaté les carences criardes et les entraves indescriptibles dans lesquelles est empêtrée la diaspora algérienne.
Il est toujours bien d’avoir une intention positive par rapport au volet inhérent à la communauté nationale à l’étranger. Mais cela ne devrait pas rester au plan de la tautologie et de la phraséologie pompeuse. Ramtane Lamamra avait expliqué les raisons de cette nouvelle « stratégie » de son département en soulignant que « le changement d’appellation vient confirmer l’orientation stratégique du président de la République, Abdelmadjid Tebboune qui accorde une grande importance à la prise en charge des préoccupations et des aspirations de la diaspora algérienne ». Cette démarche doit être suivie de mesures palpables à même d’endiguer les problèmes pendants depuis des années, comme c’est le cas pour les visas et les passeports dont les services consulaires font subir aux compatriotes de l’étranger les supplices de Tantale.
Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg, les préoccupations de la communauté nationale à l’étranger sont multiples, mais le plus frappant de ces préoccupations, c’est bien la question de la facilitation de l’accueil et la prise en charge administrative de leurs dossiers sans connaître des pérégrinations et des périples insoutenables.
En somme, notre diaspora ne demande pas grande chose, elle attend juste d’être valorisée. La création des passerelles avec les membres de la communauté nationale à l’étranger passe impérativement par des décisions concrètes qui permettent à nos compatriotes d’apporter leur pierre à l’édifice de la reconstruction nationale de par ce qu’ils renferment comme valeur ajoutée et potentiel technologique et scientifique en mesure de contribuer dans le développement national tant souhaité et attendu. Un chercheur algérien, répondant au nom de M’hamed Lakrimi avait suggéré un modus opérandi qui pourrait permettre à l’Algérie de profiter à bon escient du potentiel dont elle dispose dans notre diaspora en matière d’investissement ou de participation dans la relance de l’économie nationale en général. A ce propos, le chercheur M’hamed Lakrimi a souligné que « le gouvernement doit créer un climat politique et économique favorable pour que la diaspora soit capable de constituer un partenariat efficace pour notre pays. Un grand avantage de notre diaspora est qu’elle parle déjà plusieurs langues et a un énorme potentiel dans l’échange des connaissances et le networking ». Et d’ajouter que « notre gouvernement doit puiser dans toutes les ressources humaines disponibles sur un pied d’égalité et opter pour une plus grande ouverture envers sa diaspora, dont les compétences sont bien reconnues mondialement. Cette diaspora n’est qu’une partie de la solution économique. Il faut établir un environnement favorable aux affaires, une stabilité institutionnelle, macroéconomique et une bonne gouvernance pour que les investissements soient rentables ». « Une partie de la diaspora algérienne a étudié et travaillé dans les meilleures institutions d’Algérie ou du monde et aussi dans le milieu industriel dans d’excellentes compagnies », a-t-il asséné.
Notre diaspora reste attachée dans sa majorité à sa Mère patrie, elle ne demande que d’être rétablie dans ses droits en tant que prolongement patriotique efficace et concret quant à sa participation dans l’œuvre de la reconstruction nationale et le développement économique du pays.
Rachid Nassouti