Deux unités de production d’insuline et de médicaments d’oncologie mises en service : Un pas vers la consolidation de la souveraineté sanitaire
L’Algérie fait un pas de plus dans la consolidation de sa souveraineté sanitaire. Hier, deux unités de production pharmaceutique stratégiques permettent désormais à l’Algérie de produire localement une partie de ses besoins en insuline et en médicaments oncologiques.
Le département de l’Industrie pharmaceutique est parvenu hier à réaliser deux de ses objectifs stratégiques, mettre en service une unité de production d’insuline et une autre de médicaments d’oncologie (traitement anticancer) avant la célébration du soixantenaire de l’indépendance. Hier, c’est le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Djamel Lotfi Benbahmed, qui a tenu à inaugurer les deux unités. Une inauguration qui se veut un symbole, celui des efforts entrepris pour consolider la souveraineté sanitaire de l’Algérie au moment où nous apprêtons à célébrer le soixantième anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale.
En effet, Benbahmed a inauguré hier l’unité « Profam », filiale groupe « Biopharm », spécialisée dans le développement de la production de médicaments anticancéreux en mode de production complète sous forme sèche, basée à Réghaia à Alger, ainsi que l’unité « Biothéra » de production d’insuline sous forme de stylos, , affiliée au groupe « Biocare » et sise à Oued Semar (Alger) . La deuxième unité est une première en Algérie qui tenait, vraisemblablement à cœur au ministre, qui rappelons-le, avait insisté sur l’entrée en production rapide de ce genre d’unité en Algérie. Une question qui a été d’ailleurs au cœur de la ferme mise ne demeure adressée par le ministre au laboratoire Novo Nordisk sommé de remplir ses obligations en la matière dans le cadre de son partenariat avec le groupe public Saïdal.
Au passage, M. Benbahamed a précisé que la réalisation de ces deux unités s’est faite avec des compétences et capacités 100% algériennes, notant qu’avec leur mise en service, l’Algérie pourra économiser 1 milliard de dollars sur la facture d’importation de médicaments.
M. Benbahamed a ajouté qu’en 2023, l’Algérie pourra assurer la production locale d’insuline injectable à usage unique et produire un grand nombre de médicaments anticancéreux, rappelant que l’importation des médicaments anticancéreux coûte au Trésor public 600 millions de dollars par an, tandis que le la valeur des importations d’insuline est de 400 millions de dollars par an.
Des réalisations importantes, dans la mesure où la pandémie de covid-19 et les perturbations de la chaines logistiques intervenues dans le sillage des confinements ont démontrer toute l’importance de disposer d’une production locale pour éviter les perturbations de l’approvisionnement. Il a souligné dans ce sens le cas des anticancéreux dans l’offre s’est faite rare durant les confinements. Il souligne à ce propos que l’Algérie possède actuellement six unités de production de médicaments contre le cancer avec la mise en service de l’unité de mousse. Et d’ajouter que cela permettra à l’Algérie de produire localement un grand nombre de médicaments anticancéreux, ce qui lui permettra de réduire considérablement la facture des importations. Il a également souligné que l’unité « Profam » a un programme d’investissement ambitieux à travers lequel elle compte produire des médicaments génériques hautement compétitifs. L’unité en question produit ainsi t un médicament sous forme sèche pour le traitement de certains types de cancer, notant que le groupe »Biopharm » a également un centre de recherche et unité de développement de formes sèches et d’injections avec une capacité de production estimée à 200.000 cartons par an pour chaque produit. Biopharm possède également, a ajouté le ministre, une unité de production de médicaments anti-tumoraux à Oued Semar, avec une capacité de production estimée à 4.000 flacons toutes les 8 heures pour la chaîne de production. Il a également souligné l’apport de l’unité Biocare qui mettra sur le marché ses premiers stylos d’insuline injectable à usage unique dès le mois de septembre prochain.
Et il a souligné que l’activité de cette unité est orientée vers la fabrication d’une production complète d’insuline sous forme de stylos à usage unique d’une contenance de 3 millilitres et en flacons de 5 à 10 millilitres, et des capacités de production annuelles pour différentes formes d’insuline s’élevant à 10 millions de boîtes de 5 stylos et 3 millions de flacons aux doses et formes différentes.
Il a souligné que les capacités de cette unité sont très importantes, car elle sera en mesure d’ici 2024 de répondre à tous les besoins nationaux en injections d’insuline à usage unique sans avoir besoin de recourir à l’importation.
Samira Ghrib