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36.000 témoignages accessibles pour les chercheurs via une plateforme numérique : Se réapproprier l’écriture de l’Histoire nationale

La question de la mémoire et de la réappropriation de l’écriture de l’Histoire nationale est aujourd’hui une priorité. Dans ce sens, et en plus de la multitude de publications dédiées à l’Histoire que le ministère des Moudjahidine et des Ayants-droit a encouragé à l’occasion du soixantenaire de l’indépendance, le département de Laïd Rebiga s’est attelé à compiler des milliers d’heures de témoignages qu’il compte rendre accessible via une plateforme numérique afin de les mettre à la disposition des chercheurs. 

Dans un entretien qu’il a accordé à l’Agence Presse service, le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit, Laïd Rebiga a annoncé hier que son département a mis en place, à l’occasion de la célébration du soixantenaire de l’indépendance, d’une plateforme numérique compilant des données sur l’Histoire nationale. Le ministre des Moudjahidine qui a précisé que l’initiative « a été concrétisée dans le cadre d’une commission placée sous la supervision du Premier ministre qui veille personnellement à sa réussite, car reflétant la réalité de l’Algérie », explique que le projet entre dans le cadre de la promotion de la Mémoire nationale, l’écriture de l’histoire et son enseignement aux jeunes générations  Le contenu de cette plateforme qui devrait être lancée le 5 juillet cadre parfaitement avec le slogan adopté pour la célébration de l’anniversaire de l’indépendance de l’Algérie (Une histoire glorieuse et une ère nouvelle), a-t-il expliqué. Il a ainsi que que cette plateforme compte « quelque 36.000 témoignages ( qui ) ont été ainsi classés suivant des méthodes scientifiques pour être stockés puis utilisés par les historiens via une plate-forme numérique ».

Le premier volet (Une histoire glorieuse) met en exergue « la profondeur de la civilisation algérienne partant de la période préhistorique jusqu’à ce jour, ainsi que l’histoire militaire de l’Algérie, sa culture, ses arts et tout ce qui concerne ce grand pays ».

Quant au deuxième volet, « Une ère nouvelle », il porte sur « les réalisations de tous les secteurs ministériels durant les 60 ans d’indépendance, en sus du contrôle et du suivi de toutes les activités liées à ces secteurs qui accompagnent la mise en œuvre des programmes tracés pour les célébrations du 60e anniversaire sur toute une année », a-t-il détaillé.

« Le contenu de cette plateforme ,riche en informations mettant en exergue l’histoire de l’Algérie et les luttes menées par son peuple durant 132 années de colonisation, est accessible via les nouvelles technologies de l’information et de la communication », a expliqué le ministre des Moudjahidine. Evoquant les démarches visant à « documenter la mémoire nationale et à référencer ses différents événements », M. Rebiga citera le bond qualitatif réalisé dans l’exploitation des témoignages directs sur la guerre de libération, étant une source historique vivante et une référence académique et scientifique, a-t-il dit. Ces témoignages étant un des leviers de l’écriture de l’histoire nationale, « il a été nécessaire de leur conférer un caractère scientifique », a ajouté M. Rebiga. Le ministre a également fait part de l’attachement de son secteur à « produire un discours historique puisé de l’école historique nationale », soulignant que « les efforts portaient sur la correction des concepts historiques que certains cherchent à déformer, et ce, en veillant à assoir les bases d’une école nationale en matière d’histoire ». « Il est temps de remettre les choses en ordre et de confier l’écriture de l’histoire aux spécialistes », a-t-il dit, faisant état, dans ce sens, « d’un projet de recherche spécial qui définit les concepts et réajuste la terminologie utilisée dans l’écriture de l’histoire ». Le ministre des Moudjahidine a rappelé, par ailleurs, l’intérêt tout particulier accordé au dossier mémoriel par le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune qui a « souligné à maintes occasions le caractère imprescriptible des crimes de torture, d’exécution et de génocide perpétrés par le colonialisme contre le peuple algérien, des crimes qui ne tomberont jamais dans l’oubli ». L’examen du dossier de la Mémoire des côtés algérien et français est laissé aux soins de hautes commissions installées à cette fin, a indiqué le ministre, relevant que ces commissions « se chargeant d’étudier toute nouveauté dans le dossier conformément au principe d’égal à égal entre les deux pays ».   L’Algérie « ne tardera pas à traiter ce dossier suivant une approche digne de la mémoire de notre nation », a affirmé M. Rebigua.

S’adressant aux jeunes algériens, M. Rebiga a invité cette frange de la société à « faire sien le serment des chouhada et à suivre leurs pas conformément aux principes consacrés par la déclaration du 1er novembre ». Cette jeunesse « ne tournera jamais le dos à l’histoire de son pays et ne saurait oublier les héros qui ont fait la gloire de cette nation », a affirmé M. Rebiga.

Soulignant que ces festivités « s’inscrivent dans le contexte d’une symbolique particulière que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune souhaite promouvoir à la hauteur des sacrifices du peuple algérien », le ministre a affirmé qu' »il y va de la responsabilité de la jeunesse aujourd’hui de faire sien le serment des chouhada et des moudjahidine en vue d’en assurer la continuité ».

Chokri Hafed

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