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Règlement des crises en Libye, au Mali et au Sahara Occidental : Tebboune et Draghi d’accord sur l’essentiel

Concernant la Libye, le Président Tebboune a expliqué que le règlement de la crise passe par la construction d’institutions légitimes qui seront le reflet de la volonté du peuple libyen.

Lors des discussions, hier à Alger, entre le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et le président du Conseil des ministres italien, Mario Draghi, il n’a pas été question uniquement de gaz, de coopération industrielle et de business. Comme il fallait s’y attendre, les deux responsables ont longuement fait le point sur la situation sécuritaire en Méditerranée et au Sahel. L’occasion a ainsi été donnée au Président Abdelmadjid Tebboune de réitérer la position de l’Algérie vis-à-vis de la crise libyenne, de la situation au Mali et du conflit du Sahara Occidental. Le Président de la République s’est d’abord félicité, au cours d’une conférence de presse conjointe animée avec Mario Draghi, de la grande similitude qui existe entre les positions de l’Algérie et de l’Italie vis-à-vis de ces dossiers.

Concernant la Libye, le Président Tebboune a expliqué que « le règlement de la crise passe par la construction d’institutions légitimes qui seront le reflet de la volonté du peuple libyen ». Pour y parvenir, il a souligné la nécessité que se tiennent « des élections législatives et présidentielle libres et transparentes ». Le chef de l’Etat a, en outre, attiré l’attention sur le danger que représentent les ingérences étrangères pour la stabilité de la Libye, du Maghreb et plus largement de la Méditerranée. Mario Draghi s’est, quant à lui, dit rejoindre le point de vue du Président Tebboune et loué le rôle que joue l’Algérie pour la stabilité en Méditerranée et au Sahel. Il a assuré que son pays était disposé à multiplier les efforts pour stabiliser durablement la situation en Libye et en Tunisie.

La Libye est, rappelle-t-on, en proie à une crise politique majeure depuis le renversement puis l’assassinat par les Occidentaux de Mouammar El Gueddafi, en 2011. Minée depuis par les divisions entre la Tripolitaine, la Cyrénaïque et le Fezan, le pays peine à sortir de la guerre. Un double scrutin présidentiel et législatif, initialement prévu en décembre dernier et sur lequel la communauté internationale fondait de grands espoirs pour enfin stabiliser le pays a été reporté sine die, en raison de profondes divergences sur la base juridique des élections et les critères de sélection des   candidats. Les médiations pour la stabilisation de la Libye sont nombreuses. Elles n’aboutissent cependant  que rarement à une solution en raison aussi de multiples ingérences étrangères dont fait  l’objet la Libye.

S’agissant du Mali, le Chef de l’Etat a été, là aussi, très clair. Pour lui, la solution à la crise réside  dans  l’application de l’accord inter-malien  issu du processus d’Alger. M. Tebboune a réitéré, à l’occasion, le soutien de l’Algérie à la Minusma (Mission de l’ONU pour la stabilisation du Mali). L’accord d’Alger, officiellement dénommé Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, est un accord visant à mettre fin à la Guerre du Mali, signé le 15 mai et 20 juin 2015 à Bamako – après des négociations menées à Alger – entre la République du Mali et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Sa mise en œuvre est aujourd’hui bloquée. A ce propos, la CMA a une nouvelle fois indiqué, dimanche, avoir noté avec « inquiétude l’abandon » de la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du Processus d’Alger depuis l’avènement de la transition. La Coordination a souligné, en outre, qu’elle se réserve « le droit d’en tirer toutes les conséquences ».

Pour ce qui du conflit du Sahara Occidental, le Président Tebboune a exprimé son plein appui à  l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura. Il a tenu, par ailleurs, à rappeler le «rôle important » que joue la  Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) pour le règlement de ce conflit qui, a-t-il dit, n’a que trop duré.

Khider Larbi

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