Hydrocarbures, métaux produits alimentaires : Les prix ont augmenté de près du quart en quelques mois
Les prix des produits de base, notamment ceux du gaz et du pétrole, ont fortement augmenté entre août 2021 et février 2022. Selon le dernier rapport du FMI, les prix des commodities ont globalement augmenté de 24% durant cette période. Une hausse que le conflit en Ukraine n’a fait que conforter dans la mesure où plusieurs facteurs ont alimenté les pressions inflationnistes avant la guerre.
Les cours des métaux de base ont augmentéde 2 % et ceux des métaux précieux de 3 %, tandis que les produitsagricoles de base ont enregistré une hausse de 11 %. « Une augmentation de 17,2 % des prix des boissons et de 21,8 % des cours des céréales a fait grimper le coût des denrées alimentaires, mais a été partiellement compensée par une baisse des prix du sucre et des légumes, de respectivement 5,3 % et 4,8 %. Les cours du blé ont augmenté de 26,4 %, car une grave sécheresse a réduit l’offre de blé de printemps au Canada et dans les plaines du Nord des Etats-Unis », note le FMI. L’institution de Bretton Woods estime que « le conflit en Ukraine pourraient entraîner une nouvelle flambée des cours mondiaux des céréales ; les mauvaises conditions météorologiques et les prix des engrais restent des sources de risque à la hausse quant aux prix des produits alimentaires ».
Des prix du gaz élevés en 2023
Pour ce qui est de la flambée des prix de l’énergie le Fonds pointe du doigt le désinvestissement qui a marqué l’amont pétrolier et gazier depuis 2014. Ainsi, le FMI note que les cours du pétrole brut ont augmenté de 36 % entre août 2021 et février 2022, sous l’effet d’une forte reprise de la demande de pétrole, accompagnée des effets éphémères du variant Omicron à la fin de l’année 2021, dans le sillage du conflit en Ukraine. Il note aussi que les marchés du gaz naturel ont été stimulés par des préoccupations relatives à la sécurité énergétique en Europe et par les faibles niveaux de stockage moyens observés au début de l’hiver dernier. « Il en a résulté une concurrence accrue avec l’Asie du Nord-Est pour les cargaisons de gaz naturel liquide au comptant, ce qui a entraîné une hausse des prix du gaz naturel partout dans le monde, sauf en Amérique du Nord » explique l’institution financière qui prédit que les cours du gaz naturel devraient rester élevés jusqu’au milieu de l’année 2023 en raison des préoccupations liées à l’approvisionnement et à la sécurité énergétique.
Enfin l’indice des métaux de base a d’abord reculé après avoir atteint son plus haut niveau en 10 ans en juillet 2021,principalement en raison de la chute de 13,8 % des prix
du minerai de fer due aux restrictions temporaires imposées à la production d’acier et au ralentissement de l’activitéde construction en Chine. L’indice a commencé à se redresser en décembre, lorsque les restrictions sur la production d’acier ont été levées.
L’augmentation de la demande de batteries de véhicules électriques a fait grimper les prix du cobalt, du nickel et du lithium. La guerre en Ukraine et les sanctions connexes ont partiellement perturbé les exportations de métaux et de minerais en provenance de la Russie et du Bélarus. Les cours des métaux précieux ont augmenté à la suite d’unerévision à la hausse des prévisions d’inflation. Les cours des métaux de base devraient augmenter de 9,9 % en 2022, estime le FMI qui explique que les risques qui pèsent sur les perspectives sont à la hausse en raison de la poursuite des perturbations du commerce des métaux avec la Russie et de la hausse des coûts énergétiques. Les cours des métaux précieux devraient augmenter de 5,8 % en 2022 et de 2,1 % en 2023.
Chokri Hafed