La résidence de Floride de l’ancien président américain perquisitionnée par le FBI : Trump accusé d’avoir emporté des documents confidentiels
L’ancien président américain Donald Trump est dans de sales draps. Sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride, a été perquisitionnée par le FBI lundi, a annoncé l’ancien président, dénonçant « une persécution politique » digne « d’un pays du tiers-monde ». Selon les médias américains, le mandat concernerait de potentiels documents classifiés que Donald Trump aurait emportés avec lui en quittant la Maison Blanche. La perquisition ne serait donc pas liée à l’enquête du département de la Justice sur l’assaut du Capitole ou à la présidentielle de 2020.
« Notre nation vit des jours sombres. Ma magnifique résidence est assiégée et occupée par un important groupe d’agents du FBI. Ils ont même forcé mon coffre », s’est plaint l’ancien président américain sur le réseau Truth Social en milieu d’après-midi. Il assure ne pas avoir été prévenu. « On n’a jamais vu une telle scène dans l’histoire présidentielle », a réagi sur Twitter l’historien Michael Beschloss.
L’ex-président américain n’a pas donné la raison de ce coup de force. En février, les Archives nationales avaient déclaré avoir dû récupérer en Floride quinze cartons de documents que Donald Trump avait emportés avec lui lors de son départ de Washington en janvier 2021. Dans ces boîtes, des lettres de Barack Obama et du leader nord-coréen Kim Jong-un, une carte des Etats-Unis qui avait fait l’objet d’échanges houleux avec le service météo américain, mais aussi, selon le Washington Post, plusieurs documents marqués « secret-défense ». Le personnel de la Maison Blanche découvrait aussi régulièrement des liasses de papiers bouchant les toilettes d’après un livre à paraître d’une journaliste vedette du New York Times, ou encore des documents classifiés déchiquetés dans sa chambre et ailleurs, conduisant parfois les fonctionnaires à les recoller.
Les Archives nationales assurent que le républicain n’avait en aucun cas le droit de partir avec ces cartons : en vertu d’une loi de 1978, tout président américain doit transmettre l’ensemble de ses e-mails, lettres et autres documents de travail à cette agence, chargée de les conserver. Cette agence fédérale avait demandé à la justice américaine d’ouvrir une enquête sur ces faits, selon des médias américains. Selon le Miami Herald, un juge de Floride a validé la perquisition. Le FBI a pu établir qu’il existait une « cause probable » justifiant cette action, car il y avait bien des documents classifiés dans ceux que Donald Trump avait rendus en février.
Que risque Donald Trump ? Selon des spécialistes des Etats-Unis, le risque potentiel le plus important pour Donald Trump, en cas de condamnation, pourrait être l’inéligibilité. En tout cas, l’annonce de la perquisition n’a pas manqué de provoquer l’indignation dans les rangs républicains. Le chef des conservateurs à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, a ainsi dénoncé une « intolérable instrumentalisation à but politique » du ministère de la Justice, promettant une enquête sur son fonctionnement quand les républicains reviendraient au pouvoir.
Le 45e président américain est visé sur plusieurs fronts. Le département de la Justice enquête sur l’assaut du Capitole et sur les efforts de Donald Trump pour interférer avec les résultats de la présidentielle de 2020. Récemment, plusieurs anciens cadres de sa Maison Blanche, notamment l’ex-chef de cabinet de Mike Pence, ont été convoqués par les procureurs fédéraux pour témoigner devant un grand jury.
K.L. et agences