Défense : La coopération militaire, ciment du partenariat algéro-russe
Le partenariat algéro-russe qui remonte à la Guerre de libération nationale se consolide au fil des années. Il est même devenu exemplaire dans de nombreux domaines. Le constat vaut, entre autres, pour les échanges en matière de défense.
Sur cet aspect précis, les Russes ne voient pas du tout l’Algérie comme un marché où ils peuvent écouler des armes. Il y a aujourd’hui un tel niveau de confiance entre les deux pays que Moscou n’hésite pas à proposer à l’Algérie ses armes plus perfectionnées et à faire bénéficier les unités spéciales de l’Armée nationale populaire (ANP) de son expérience et de ses connaissances les plus pointues.
L’initiative prise par les deux capitales d’organiser en novembre prochain un exercice militaire conjoint dans le sud algérien atteste justement de la qualité de la coopération algéro-russe en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme. Cent soixante soldats russes et algériens participeront à cet exercice qui consiste à rechercher, trouver et éradiquer des groupes terroristes dans le désert. La première série de ces exercices a eu lieu en octobre 2021 en Russie. Les manœuvres de novembre en constitueront la deuxième étape.
Baptisée «Desert Shield » (Bouclier du désert), l’exercice a été décidé en avril dernier durant la visite du ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra à Moscou. Une visite au cours de laquelle il s’est entretenu longuement avec son homologue russe Sergei Lavrov et le chef du Conseil de sécurité russe Nikolaï Patrouchev « autour des axes et des perspectives de renforcement de la coopération entre les deux pays ». Le ministère russe de la Défense a publié, à ce propos, lundi une déclaration, reprise par l’agence de presse russe Tass, évoquant des détails de cet exercice militaire.
Selon le communiqué du ministère russe de la Défense, l’exercice se déroulera sur les champs de manœuvre de Hammaguir, à Bechar où l’ANP dispose d’un aérodrome et d’infrastructures conçues spécialement pour des manœuvres militaires. Il impliquera plusieurs dizaines de membres des forces armées des deux pays et visera à renforcer l’interopérabilité des unités en matière de lutte contre le terrorisme. D’après l’agence Tass, les manœuvres impliqueront des éléments des célèbres brigades motostrelki de l’infanterie mécanisée russe. Selon des observateurs, le motostrelki est l’une des épines dorsales des forces armées russes et utilise couramment des véhicules BMP, que l’Algérie a également intégrés dans ses forces armées.
Les exercices impliquant l’ANP et l’armée russe ne sont pas rares. Les échanges entre l’Algérie et la Russie en matière de défense sont même réguliers. Non loin que le 17 juillet dernier, un détachement de navires de guerre de la flotte de la Mer Noire relevant de la marine russe -composé du navire hydrographique KILDIN et du pétrolier Vice-amiral PAROMOV – a accosté au port d’Alger. Cette escale, qui a duré jusqu’au 19 juillet 2022, a eu pour objectif de renforcer les relations de coopération militaire bilatérale entre les Forces navales algériennes et les Forces navales russes, l’échange d’expériences et la consolidation de la coordination entre les deux armées, a souligné un communiqué du ministère de la Défense nationale.
Alger comme Moscou – qui partagent la même approche des relations internationales et la même perception des menaces qui pèsent sur le monde – ont récemment exprimé leur ambition d’approfondir davantage leur partenariat stratégique scellé il y a plusieurs années. Lors de sa rencontre lundi avec le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, le nouvel ambassadeur de la Fédération de Russie en Algérie Valerian Shuvaev a d’ailleurs confirmé l’objectif d’ « œuvrer avec les autorités algériennes pour renforcer le partenariat stratégique entre l’Algérie et la Russie, en concrétisation de la volonté commune des présidents des deux pays amis». A cette occasion, les deux parties ont examiné « les relations d’amitié et de partenariat stratégique entre l’Algérie et la Russie, notamment les préparatifs en cours des prochaines échéances bilatérales».
Khider Larbi