Sonatrach multiplie les découvertes à l’ombre de la hausse des prix des hydrocarbures : Les dividendes d’une conjoncture exceptionnelle
La conjoncture est décidément en faveur de l’Algérie. Les prix des hydrocarbures et du gaz explosent, tandis que la redynamisation des activités amont de la Sonatrach permet de multiplier les découvertes majeures. Une conjoncture qui permet déjà d’anticiper une hausse substantielle des revenus, mais qui impose aussi un certain nombre de défis.
Sonatrach multiplie les découvertes majeures d’hydrocarbures. Ainsi, après le gisement de Berkine au mois de mars, et moins de deux mois après avoir mis au jour un important gisement de gaz dans le bassin de Hassi Rmel, Sonatrach opère une nouvelle découverte majeure dans le bassin Sud-Ouest à Adrar. Une découverte importante de par l’étendue du potentiel de réserves qui peuvent atteindre 150 millions de barils, mais aussi par le fait qu’elle intervient près de 30 ans après la dernière découverte dans ce bassin largement sous-exploré. En effet, Sonatrach a annoncé hier, dans un communiqué, «la réalisation d’un résultat positif du forage Hassi Illatou est-1 (LTE-1) réalisé dans la concession Sbâa (wilaya d’Adrar)». Et de préciser que cette découverte « intervient 28 ans après la dernière découverte d’huile réalisée dans la région de Sbâa en 1994. Elle est située à 6 Km du centre de traitement de Hassi Illatou». L’estimation préliminaire des volumes de cette découverte donne un volume en place qui peut dépasser les 150 millions de barils, explique le Groupe public qui estime ce «résultat positif est très encourageant pour la poursuite de l’activité Exploration des hydrocarbures liquides dans la région de Sbâa afin de garantir l’approvisionnement de la raffinerie d’Adrar». Plus que la découverte en elle-même, celle-ci confirme la montée en cadence de l’activité dans un secteur à l’ombre d’une conjoncture particulièrement favorable. Au mois de mars dernier, Sonatrach annonçait avoir fait, dans le cadre de son partenariat avec Eni, une découverte majeure dans le bassin de Berkine avec un potentiel de réserve de 140 millions de pétrole, dans le sillage de nombreuses découvertes qui avaient marqué le printemps dernier, avant le groupe pétro-gazier public n’annoncent une autre découverte majeure, le 27 juin dernier, de gaz, cette fois-ci, avec un potentiel de réserve allant de 100 à 340 milliards m3 ! Des réalisations qui permettent au géant pétro gazier d’augmenter ses réserves d’hydrocarbures, mais aussi de consolider ses positions en tant que fournisseur majeur d’hydrocarbures vers qui tous les regards sont tournés, notamment en cette conjoncture exceptionnelle marquée par des prix qui explosent autant ceux du gaz qui ont atteint hier un nouveau record depuis les sommets du mois de mars dernier à 300 euros le mégawattheure, que ceux du pétrole qui se maintiennent autour des 100 dollars. Et si les commentateurs s’empressent de prédire une baisse des cours du brut dans le sillage du resserrement monétaire et de la hausse des taux d’intérêt directeurs décidés par les grandes centrales, ainsi que des craintes que cela n’entraine une récession, les pays de l’Opep+ ont bien affiché leur intention de maintenir le dialogue afin de garantir un niveau des prix qui assure l’équilibre des marchés et la poursuite des investissements en amont.
50 milliards USD de recettes
D’ailleurs, après le ministre saoudien de l’Énergie qui a annoncé hier le projet d’un accord de coopération Opep+ qui ira au-delà de 2022, le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab a mis en avant la disposition de l’Algérie à aller dans le même sens. Dans une déclaration à l’APS, le ministre a rappelé que « les pays de l’OPEP+ se réuniront le 5 septembre prochain pour évaluer les développements récents du marché pétrolier international et ses perspectives d’évolution à court terme », précisant qu’il sera également question de « définir une approche commune pour les prochains mois qui permettra de consolider les efforts consentis par l’OPEP et ses partenaires de la Déclaration de Coopération afin d’assurer la stabilité du marché pétrolier international ». Il a indiqué que « l’Algérie se tient prête, avec l’ensemble de ses partenaires de l’OPEP+, à prendre les mesures nécessaires afin de maintenir la stabilité et l’équilibre du marché pétrolier international ». Une conjoncture qui augure une hausse substantielle des recettes issues de l’exportation des hydrocarbures. Au mois de juillet dernier, le P-DG de la Sonatrach a évoqué des recettes prévisionnelles de 50 milliards de dollars d’ici à la fin de l’année, une prévision qui risque d’être largement dépassée au regard de la hausse exponentielle des cours et de l’importante sollicitation des hydrocarbures algériens, notamment le gaz. L’Algérie commercialisant son gaz non seulement de contrats à long terme, mais aussi sur le marché spot. Une conjoncture hautement favorable qui impose un certain nombre de défis pour la gestion de cette rente exceptionnelle.
Samira Ghrib