Pétrole : Les cours progressent
Les cours du brut progressent, même si c’est de manière limitée, poussés par les craintes sur l’offre de pétrole de marché en raison des dernières sanctions décidées par le G7 contre la Russie. La décision du G7 de plafonner les prix du pétrole russe et la perspective de voir Moscou suspendre les approvisionnements pétroliers envers l’Occident en contre-mesure alimente les craintes sur l’offre des pétrole et soutiens les cours, malgré les perspectives de demande morose dans le sillage des craintes de récession en raison de la hausse des taux des grandes banques centrales et la politique zéro covid en Chine.
Les prix du pétrole montaient hier de façon plus marquée.Vers 15H00 GMT, le baril de Brentde la mer du Nord pour livraison en novembre prenait 1,84% à 94,54 dollars.Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en octobre montait quant à lui de 1,80%, à 88,35 dollars.
Mercredi, la Russie a prévenu qu’elle ne livrerait plus de pétrole ou de gaz aux pays qui plafonneraient les prix des hydrocarbures vendus par Moscou, au moment où les Occidentaux travaillent à une telle mesure. »Nous ne voyons aucune raison de douter de (Vladimir) Poutine sur ce point », estime Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb. « Le marché s’apprête à vivre un raz-de-marée, car l’offre russe pourrait chuter brutalement. »L’analyste rappelle que la Russie est le premier exportateur mondial de combustibles fossiles et que les sanctions pourraient ainsi entraîner « de graves pertes d’approvisionnement ». « L’explosion des prix du gaz naturel à travers le monde est un bon exemple de ce qui peut arriver au pétrole », poursuit-il.Plus tôt la semaine dernière, les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (OPEP+) ont décidé de réduire leur volume total de production de 100.000 barils par jours.Une réduction symbolique, qui « suggère que le groupe de producteurs est prêt à défendre l’environnement de prix élevés », affirme M. Brennock.La hausse des prix reste très limitée, dans un contexte de « resserrement monétaire agressif de la part des principales banques centrales et de nouveaux confinements en raison du Covid en Chine, le plus grand importateur », précise John Plassard, analyste chez Mirabaud.Les craintes de récession planent toujours, aggravant les difficultés de la demande de pétrole.En Allemagne, le produit intérieur brut (PIB) devrait reculer de 0,3% en 2023 sous le coup d’une inflation massive, et du manque de gaz russe, sur fond de guerre en Ukraine, selon une étude de l’institut IFO publiée lundi.Dimanche, la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a également affirmé qu’il y avait « un risque » de récession aux États-Unis en raison des mesures prises pour ralentir l’inflation, qui vont nécessairement peser sur l’activité économique, mais qu’il est possible d’y échapper.
R.E.