Pêche de la sardine dans l’est du pays : Des infractions à la pelle
La sardine se raréfie dans les eaux des villes côtières du pays. Les graves dépassements, occasionnés par les armateurs et marins pêcheurs qui utilisent des filets aux fines mailles, affectent les ressources.
En dépit du décret exécutif du 20 mars 2000 portant réglementation de la taille de pêche de la sardine, de graves dépassements affectent ce produit halieutique dans le pays notamment dans les wilayas de l’Est. De nombreux pêcheurs irresponsables font des prises de sardines, dont la taille ne dépasse pas les 5cm de long et la mettent en vente sur les marchés. Depuis plusieurs jours la commercialisation de la sardine qui n’a même pas atteint sa taille de maturité se fait plus fréquente sur les étales des poissonneries dans les différentes villes du pays, notamment les villes côtières, Annaba, El Kala, Chlef , Skikda et Mostaganem entre autres. C’est un véritable massacre qui perpétré sur cette ressource halieutique, que les services de contrôle ne semblent pas remarquer ! À l’issue de cette absence de rigueur du contrôle, les sardiniers et marins pêcheurs foulent au pied la réglementation en vigueur et mettent en péril la pérennité de ce poisson bleu. Outre l’inconscience de l’impact de leur comportement, les pêcheurs continuent d’utiliser des filets à mailles très étroites, pourtant interdits pour pêcher de petites sardines n’ayant pas encore atteint la taille de développement retenue dans la réglementation. Le constat est général dans les différents espaces de vente pour remarquer une sardine, dont le calibre ne dépasse pas les 5 ou 6 cm, mise en vente à 350 et 400 DA. Une aubaine pour les moyennes bourses. Or, la consommation de ce type de sardines, outre qu’elle est nocive pour la santé du consommateur, est également un risque majeur pour la pérennité de l’espèce. Une situation sur laquelle des spécialistes ont, depuis quelques années déjà, tiré la sonnette d’alarme, pour interpeller sur rarrification de la sardine dans les eaux de la méditerranée. Notons que cette atteinte à l’écosystème maritime touche plusieurs autres espaces halieutiques. Pour l’heure c’est la sardine, ce poisson bleu, dont la période pour sa préservation n’est aucunement respectée par certains sardiniers et marins pêcheurs. Bien que la réglementation en vigueur régissant le secteur de la pêche, dans le but de préserver les ressources halieutiques, stipule qu’en cas de violation de la période de repos biologique et de maturité des petits poissons, la sardine entre autres, les contrevenants seront passibles de sanctions allant de 3 mois à 1 an d’emprisonnement ferme et d’une amende de 200 000 à 1 million de dinars, notamment la pêche dans les zones interdites. Or, au vu de la pêche intensive de la petite sardine, tout porte à croire que le contrôle encore moins la réglementation sont ignorés, voire bafoués. Puisque les chalutiers et sardiniers n’ont pas cessé leur activité durant la période limitée pour le repos biologique et croissance de certaines espèces halieutiques dont la sardine. Chaque année on enregistre des infractions liées au non-respect de la période de repos biologique et à la pêche dans des zones interdites, souvent accompagnées du non-respect de la taille marchande du poisson. Des dépassements qui impactent lourdement la reproduction et le développement complet de la sardine. Un fait très inquiétant puisqu’il y va de l’assèchement des réserves halieutiques, dont l’extinction de l’espèce, la sardine en l’occurrence. Pour certains professionnels de la pêche sans foi ni loi, la pêche et la vente de la petite sardine est synonyme de manque à gagner. Cette pêche est destructrice pour la ressource halieutique, outre son caractère non réglementaire, car la sardine est empêchée d’atteindre sa maturité qui est entre 10 et 11 cm, elle entrave également son cycle de reproduction.
Sofia Chahine