Production d’insuline par Saïdal : L’ultimatum de Aoun
C’est un dossier dont le traitement n’a que trop duré. La production d’insuline par le groupe pharmaceutique public Saïdalest érigé au rang de priorité et le nouveau ministre de l’Industrie pharmaceutique n’a pas manqué de le rappeler hier.
C’est au cours d’une visite dans les unités Saïdal de Constantine qu’Ali Aoun a tapé du poing sur la table et a exigé le lancement de la production d’insuline par le groupe Saïdal le « plus vite possible ». La production locale d’insuline est un projet cher au nouveau premier responsable du secteur. Il est utile de rappeler dans ce sens qu’Ali Aoun avait initié le projet en 2003 alors qu’il était P-DG du Groupe Saïdal. Il s’agissait alors de produire 3 millions de doses d’insuline dans les unités Saïdal de Constantine dans le cadre d’un partenariat avec Aventis. Un projet qui n’avait pas pu être concrétiser en raison de facteurs exogènes. « Alors qu’on avait une usine qui était la fierté de l’Algérie, elle a été arrêtée en 2012. Jusqu’à aujourd’hui la question reste posée. Je suis déterminé à relancer la production dans cette usine et faire l’extension pour les stylos injectables », a déclaré à ce propos Ali Aoun lors d’un point de presse.Il insiste ainsi sur la nécessité de relancer le projet et fixe des délais.
C’est dans ce contexte que le ministre de l’Industrie pharmaceutique a exigé hier de hâter le processus et de fournir des résultats d’ici la fin de l’année. «Je veux des résultats d’ici à la fin d’année et c’est possible », a assuré Ali Aoun au cours d’une conférence de presse qu’il a animé en marge de sa visite. Le ministre de l’Industrie pharmaceutiquea fait part de la volonté de développer ce marché en réalisant une « extension pour les stylos injectables »et a indiqué qu’il « faudrait que cette usine reprenne sa vocation initiale, à savoir la production de l’insuline et prévoir également la fabrication des stylos injectables ».M. Aoun a estimé que la production de l’insuline « était à la portée des cadres de cette usine », en les appelant à se redéployer, aujourd’hui plus que jamais, pour permettre à l’Algérie de « sortir des griffes » des laboratoires qui ne cessent de spéculer à ce sujet.A ce titre, le ministre qui a indiqué qu’il « comptait sur l’équipe de Saïdal » pour réussir l’opération de production de l’insuline, d’autant plus, a-t-il ajouté que la « volonté et l’outil de production existent », a appelé les responsables concernés à reprendre la production de l’insuline « dans les meilleurs délais ».
L’avenir de cette unité de production « n’est pas condamné », a-t-il insisté, précisant qu’il s’agit de « faire rapidement un audit concernant cette unité de production, cerner les lacunes et le ministère est là pour aider et intervenir au service de l’intérêt national ».Saluant les efforts déployés par les cadres locaux de Saïdal qui sont parvenus à préserver l’outil de production et les postes de travail, le ministre a donné des instructions pour poursuivre la production des vaccins et d’œuvrer pour la « développer davantage ».
Pour rappel, le projet de production d’insuline injectable par stylo a été relancé dans le cadre d’un partenariat avec la firme danoise Novo Nordisk pour un début de production prévu en 2021, et au plus tard cette année. Mais pris du retard et cela une polémique au mois de mai dernier lorsque le prédécesseur d’Ali Aoun, Lotfi Benbahmed a accusé le partenaire de respecter de ces engagements. « Saïdal s’est mise toute seule en 2006 à produire de l’insuline. Novo Nordisk s’est associé avec Saïdal et a par la suite bloqué l’unité de production de l’insuline et s’est projeté sur une nouvelle unité à Boufarik. Pour l’instant, il n’a fait que du montage de stylos et pas d’insuline », avait révélé Benbahmed dans une interview au site Santé News. Il avait alors exigé de la firme danoise de respecter ses engagements. Ce qui avait donné lieu à un audit et évaluation de la répartition de joint-venture au mois de juin dernier.
Notons que le pôle Constantine de Saïdal couvre entre 30% à 40% du chiffre d’affaires de tous le Groupe, a rappelé le ministre qui a insisté sur l’importance de la formation dans l’optimisation du rendement de ce domaine stratégique.Au cours de sa visite à Constantine, le ministre a visité le site devant abriter l’usine de production des médicaments d’oncologie située non loin des sites de production de Saïdal à la zone industrielle Palma, d’une capacité de 100 millions (comprimés et gélules confondus) pour un investissement de 4.800.000.000 DA.Sur place le ministre a donné des instructions pour réduire les délais de réalisation fixé à 15 mois (du 1 octobre 2022 au 31 mars 2024).Il a également inspecté les travaux de réalisation de l’annexe du Laboratoire national des produits pharmaceutiques à la circonscription administrative Ali-Mendjeli affichant un taux d’avancement dépassant les 85%.
Chokri Hafid
Vivement la réhabilitation des entreprises publiques , comme SAIDAL.
Il fut un temps où le téléviseur ENIE tenait la dragée haute dans le commerce , tout comme le frigo ou la cuisinière ENIEM qui équipa la majorité des foyers algériens .
Depuis ces dernières décennies une guerre a été lancée contre toutes ces entreprises riches en qualité avec un personnel formé pour la circonstance, hélas des suppressions de postes ont été dictées pour , soit disant , permettre un redressement économique , mais les pouvoirs publics se rendent compte que le problème est ailleurs . Ailleurs ? , c’est cette ouverture anarchique du commerce sans prendre la précaution de protéger la production nationale .
Aujoud’hui , il n’est pas trop tard de prendre des mesures adéquates pour permettre le retour de ce beau secteur public.