Législatives italiennes : Salvini exige des excuses ou la démission de von der Leyen
La présidente de la Commission européenne a évoqué «des instruments» pour sanctionner d’éventuelles atteintes à la démocratie en cas de victoire de la coalition des droites aux législatives italiennes. Le leader italien de la Ligue Matteo Salvini, a exigé sans attendre vendredi «des excuses ou la démission» d’Ursula von der Leyen qui a évoqué «les instruments» à la disposition de Bruxelles pour sanctionner d’éventuelles atteintes aux principes démocratiques de l’UE, en cas de victoire des ultra-conservateurs aux législatives. «Si les choses vont dans une direction difficile, j’ai parlé de la Hongrie et de la Pologne, nous avons des instruments», a mis en garde la présidente de la Commission européenne en réponse à une question sur les élections de dimanche en Italie pour lesquelles une coalition droite/extrême droite est annoncée favorite dans les sondages. «Nous verrons le résultat des élections, nous venons aussi d’avoir des élections en Suède», remportées par la droite avec l’appui de l’extrême droite. «Mon approche est que quel que soit le gouvernement élu démocratiquement, nous travaillons ensemble», a-t-elle souligné lors d’une visite jeudi soir à l’université américaine de Princeton.Matteo Salvini, le leader de la Ligue, parti souverainiste allié du parti libéral Forza Italia et du parti post-fasciste Fratelli d’Italia (Meloni) dans cette coalition de droite annoncée favorite, a vivement répliqué. «C’est quoi, une menace? Arrogance honteuse. Respectez le vote, libre, démocratique et souverain du peuple italien ! Amis de tous, valets de personne», a-t-il écrit sur son compte Twitter. «Soit elle présente ses excuses, soit elle démissionne», a-t-il également déclaré au quotidien Il Corriere della Sera. Même écho chez le vice-président de Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi. Les déclarations d’Ursula von der Leyen sont «une interférence» dans la campagne, a ainsi jugé Antonio Tajani.Le porte-parole d’Ursula von der Leyen a rappelé vendredi que la Commission travaille «avec tout gouvernement qui sort des élections et qui a la volonté de travailler avec la Commission européenne». «Il est absolument clair que la présidente n’est pas intervenue dans les élections italiennes. Quand elle a fait référence aux instruments, elle a spécifiquement fait référence à des procédures en cours dans d’autres pays de l’Union européenne», a affirmé Eric Mamer. La Commission européenne a engagé un bras de fer avec la Hongrie et la Pologne, auxquelles elle reproche des atteintes à l’État de droit. Bruxelles refuse notamment de leur verser des fonds tant qu’elles n’ont pas mis en œuvre les réformes demandées.
Agences