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Inde : New Delhi interdit une organisation pour «menace» sur sa sécurité intérieure

L’Inde a interdit une organisation qu’elle accuse d’entretenir des liens avec des organisations terroristes et de devenir une «menace majeure pour la sécurité intérieure», selon un décret gouvernemental publié hier. Ce document précise que le Front populaire de l’Inde (PFI) a des liens avec le Mouvement islamique des étudiants d’Inde, un groupe terroristes interdit depuis 2001, avec l’organisation extrémiste bangladaise Jamayetul Mujahideen Bangladesh (JMB) ainsi qu’avec le groupe autoproclamé Etat islamique, ce que nie l’organisation.Le gouvernement souligne avoir «la certitude qu’il est nécessaire de déclarer le PFI et ses associés, affiliés ou façades, comme une association illégale avec effet immédiat», et ce «pour une période de cinq ans». Le PFI et ses associés «se livrent à des activités illégales, qui portent atteinte à l’intégrité, à la souveraineté et à la sécurité du pays et sont susceptibles de perturber la paix publique et l’harmonie communautaire du pays et d’encourager le militantisme dans le pays», estime le gouvernement.Le groupe et ses affiliés ont, selon lui, travaillé secrètement pour «accroître la radicalisation d’une communauté en favorisant un sentiment d’insécurité». Le gouvernement accuse le PFI de se livrer à des actes violents, notamment «l’amputation d’un professeur d’université, le meurtre de sang-froid de personnes associées à des organisations épousant d’autres croyances, l’obtention d’explosifs pour cibler des personnes et des lieux importants et la destruction de biens publics». La police a arrêté plus de 200 membres du PFI mardi, lors d’une opération de répression menée dans tout le pays.

Une opération similaire la semaine dernière avait conduit à l’arrestation de plus de 100 personnes liées au PFI. Le PFI a condamné l’opération de la police sur Twitter, accusant le gouvernement de «chasse aux sorcières» visant à faire taire des opposants. Le parti nationaliste hindou du premier ministre Narendra Modi a été accusé par les ONG de défense des droits humains de pratiques discriminatoires envers la minorité musulmane indienne (200 millions de personnes) depuis son arrivée au pouvoir en 2014. Des groupes hindous radicaux font depuis longtemps campagne pour l’interdiction du PFI. Celui-ci nie être une organisation extrémiste, mais plusieurs de ses membres ont été condamnés pour des violences depuis ses débuts il y a une quinzaine d’années.

K.L. et agences

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