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Guerre en Ukraine : La Russie nargue les Occidentaux

Pour Moscou, les livraisons de missiles de longue-portée à l’Ukraine n’infléchiront pas l’offensive russe.

«Ça ne changera pas le cours des événements.» Le Kremlin s’est montré clair hier, estimant que la livraison potentielle de missiles de plus longue portée à l’Ukraine n’infléchirait en rien la poursuite de l’offensive russe dans le pays. Les approvisionnements en missile d’une portée de 150 km mèneraient «vers un attisement des tensions, vers une hausse du niveau d’escalade. Nous le voyons, cela impliquerait pour nous des efforts supplémentaires, mais ça ne changera pas le cours des événements, l’opération militaire spéciale continuera», a dit à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.Selon le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba, l’Ukraine attend par ailleurs «entre 120 et 140» tanks occidentaux pour repousser l’armée russe. C’est la première fois que Kiev révèle le nombre total des blindés lourds modernes promis par ses alliés occidentaux. L’Ukraine avait précédemment indiqué qu’il lui faudrait plusieurs centaines de ces chars lourds, des missiles de longue portée et des avions pour pouvoir mener des contre-offensives à même de reconquérir les territoires ukrainiens occupés par la Russie. D’autant que le processus de livraison pourrait prendre des mois, selon plusieurs chancelleries, du fait de la nécessité d’organiser la maintenance des chars sur place et la formation des militaires ukrainiens.Paris a de son côté annoncé mardi que la France allait fournir à l’Ukraine 12 canons Caesar de 155 mm supplémentaires, en plus des 18 déjà livrés. Mais ces pièces très précises et mobiles n’ont pas la portée de plus de 100 kilomètres dont l’Ukraine dit avoir besoin pour détruire les lignes d’approvisionnement et les dépôts de munitions russes. Le président américain Joe Biden a, lui, indiqué le même jour qu’il allait discuter avec Volodymyr Zelensky de ses besoins en armes. «Nous allons parler», a-t-il dit à un groupe de journalistes à la Maison Blanche après avoir répondu la veille par la négative à une question sur son intention de fournir des avions de combat F-16 à l’Ukraine, qui les réclame. Selon le Wall Street Journal, une société de défense américaine, General Atomics, a proposé à Kiev de lui vendre deux drones Reaper MQ-9 pour un dollar symbolique. Le coût du transport en Ukraine (10 millions de dollars) et de la maintenance (8 millions de dollars par an) seraient supportés par Kiev, affirme le journal. Le gouvernement américain n’a fait aucun commentaire sur cette information.

De leur côté, l’Ukraine et l’Union européenne tiendront demain vendredi un sommet à Kiev, le gouvernement ukrainien se félicitant de ce «signal fort» envoyé à Moscou près d’un an après le début de l’invasion russe. Ce sommet a lieu alors même que l’armée russe, à l’offensive ces derniers jours, a revendiqué la conquête d’un village près de Bakhmout, point chaud des combats dans l’est de l’Ukraine. Une telle réunion avec les vingt-sept est une étape importante, plusieurs mois après l’obtention par Kiev du statut de candidat officiel à l’adhésion à l’UE. De son côté, le premier ministre de l’Etat sioniste Benyamin Netanyahou a affirmé que son pays envisageait une aide militaire pour l’Ukraine, tout en se proposant comme médiateur dans le conflit entre Kiev et Moscou. «Eh bien, je suis certainement en train d’examiner la question», a déclaré Netanyahou lors d’une interview à la chaîne américaine CNN, qui lui demandait si ‘’Israël’’ comptait offrir de l’aide à l’Ukraine, comme son système de défense aérienne Dôme de fer.

KhiderL.

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