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Niger : Une transition de trois ans annoncée

Une délégation ouest-africaine s’est rendue à Niamey samedi pour trouver une solution diplomatique à la crise au Niger, tandis que le nouvel homme fort du pays a annoncé une période de transition de trois ans maximum et mis en garde les pays étrangers contre une éventuelle intervention militaire.

La durée de la transition « ne saurait aller au-delà de trois ans » et convoqué un « dialogue national » qui devra formuler des « propositions concrètes » sous 30 jours, afin de poser « les fondements d’une nouvelle vie constitutionnelle », a-t-il lu dans une allocution télévisée.

Il a également averti les pays de la CEDEAO contre toute intervention militaire. « Si une agression devait être entreprise contre nous, elle ne sera pas la promenade de santé à laquelle certains croient », a-t-il affirmé.  Annonçant le lancement d’un dialogue national, il a précisé que la durée de la transition n’excéderait pas « trois ans ». Plus tôt dans la journée, il avait rencontré une délégation de la Cedeao conduite par l’ancien président nigérian Abdulsalami Abubakar, venue négocier une sortie de crise. Contrairement à une précédente médiation ouest-africaine, début août, cette fois les émissaires ont donc pu échanger avec le général Tiani mais aussi rencontrer Mohamed Bazoum, retenu prisonnier depuis le coup d’Etat. Ce dernier est apparu sur des images de la télévision nigérienne souriant, lors de cette rencontre. « Il y a de l’espoir, pas de doute », a déclaré M. Abubakar, estimant que la visite de la délégation a permis de « trouver une clé pour poursuivre les pourparlers jusqu’au dénouement de cette difficile affaire ».

L’organisation ouest-africaine, qui a pris de lourdes sanctions économiques contre le Niger depuis le 30 juillet, menace d’utiliser la force si elle n’obtient pas gain de cause. Vendredi soir, après une réunion de ses chefs d’état-major, elle a même indiqué que le « jour de l’intervention a été fixé », tout comme les « objectifs stratégiques, l’équipement nécessaire et « l’engagement des Etats membres ». Aucun calendrier n’a toutefois été dévoilé. Une menace prise au sérieux par le général Tiani qui a prévenu samedi soir que le Niger ne resterait pas les bras croisés en cas d’intervention. « Si une agression devait être entreprise contre nous, elle ne sera pas la promenade de santé à laquelle certains croient », a-t-il affirmé, assurant que la Cedeao souhaitait mettre « sur pied une armée d’occupation en collaboration avec une armée étrangère », sans citer de pays.

Par ailleurs, plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche matin à Niamey en soutien au régime militaire.

R.I.

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