La Première ministre française dès aujourd’hui à Alger : Plusieurs accords à signer
La Première ministre française atterrira aujourd’hui à Alger, accompagnée de la moitié de son gouvernement pour une visite de deux jours, dont l’objectif est de donner corps au rapprochement entre Paris est Alger. C’est le premier voyage d’Elisabeth Borne à l’étranger. Ce qui démontre toute la dimension que Paris entend donner aux relations algéro-françaises.
Ce sont 16 ministres qui accompagnent Elisabeth Borne lors d’une visite dont l’objectif premier est de relancer le dialogue entre la France et l’Algérie après un froid de plusieurs mois. Un dialogue qui doit cependant, être réinitié sur plusieurs étapes. Et si la dernière visite du président français, Emmanuel Macron, en Algérie à la fin du mois d’août dernier, lui permis de s’accorder avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune et d’esquisser le cadre général qui doit régir des relations de partenariat renouvelées et le dialogue entre Paris et Alger à travers la déclaration d’Alger, Elisabeth Borne et Aïmene Benabderrahmane auront, eux, à poser les jalons de ce dialogue. Et la visite d’aujourd’hui en est le premier. La délégation présidée par Borne a un agenda chargé pour son périple algérois lequel, conformément à la Déclaration d’Alger, aura la jeunesse comme priorité, selon les précisions obtenues par la presse hexagonale auprès de Matignon.
Une visite qui doit permettre de relancer le Comité intergouvernemental de haut niveau qui ne s’est plus réuni depuis 2017 et qui doit se réunir dès ce soir à Alger sous la présidence du Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane et de son homologue française. Les deux premiers ministres doivent aussi présider un forum d’affaires dès demain. Des entretiens avec les autorités algériennes sont également prévus au programme, lequel doit être sanctionné par la signature de plusieurs accords dans les champs de la formation, de la transition énergétique, de la coopération économique, de la jeunesse et de l’éducation, « mais aussi sur des projets plus régaliens », annonce-t-on sans plus de précisions. Les médias français notent cependant, que les dossiers lourds ne feront pas l’objet d’annonces particulières. C’est le cas pour la question du gaz. Alors que les spéculations allaient bon train à propos de l’annonce de la hausse de moitié des approvisionnements de la France en gaz algérien, Matignon y a finalement coupé court. Idem pour la question de la mémoire. Le Président Tebboune et son homologue français ont annoncé en août dernier la mise en place d’une commission commune sur la question de la mémoire. Une installation qui ne sera pas pour tout de suite, annoncent les médias français. La commission d’historiens algériens et français qui doit être installée pour examiner « sans tabou » les archives des deux pays, « est encore en cours de constitution », selon Matignon.
Idem pour le dossier des visas et de l’immigration, assure-t-on de même source. Ainsi, les présidents des deux pays avaient, fin août, ouvert la voie à un assouplissement du régime de visas accordés à l’Algérie pour les étudiants, entrepreneurs, scientifiques, sportifs ou artistes, en échange d’une coopération accrue d’Alger dans la lutte contre l’immigration illégale. Mais « les discussions n’ont pas encore abouti au moment où on se parle », a indiqué Matignon, jeudi 6 octobre.
Il n’y aura pas d’annonces certes mais des discussions et des débats seront engagés sur ces questions centrales pour les relations algéro-françaises, mais aussi pour l’ensemble des questions d’intérêt commun. C’est ce qui justifie l’importance de la délégation qui atterrira aujourd’hui à l’aéroport d’Alger. Faut-il noter aussi qu’Elisabeth Borne viendra avec la moitié de son gouvernement. Une délégation qui comptera les ministres en charge de plusieurs portefeuilles de souveraineté. C’est ainsi que le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, de l’Intérieur, Gérald Darmanin, des Affaires étrangères, Catherine Colonna, du Travail, Olivier Dussopt, de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, de l’Eduction nationale, Pap Ndiaye et de la Culture, Rima Abdul Malak, seront du voyage.
Chokri Hafed