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Burkina Faso : Ibrahim Traoré désigné président de la transition jusqu’en 2024

Le capitaine Ibrahim Traoré, qui a pris le pouvoir il y a deux semaines lors d’un putsch au Burkina Faso, le deuxième en huit mois, a été désigné vendredi soir «à l’unanimité» président de transition jusqu’à une élection présidentielle prévue en juillet 2024.

Le capitaine Traoré a été désigné par des assises nationales rassemblant quelque 300 représentants de l’armée et la police, des organisations coutumières et religieuses, de la société civile, des syndicats, des partis et des déplacés internes victimes des attaques terroristes qui frappent le Burkina depuis 2015. Les assises ont adopté l’article 5 d’une «charte de la transition» qui stipule que «le président du MPSR assure les fonctions de président de la transition, chef de l’État, chef suprême des Forces armées nationales», selon les mêmes sources. Le capitaine Traoré a pris la tête du MPSR depuis le putsch du 30 septembre.Les assises ont également adopté l’article 4 de cette charte qui souligne que «le mandat du président de la transition prend fin avec l’investiture du président issu de l’élection présidentielle» prévue en 2024. Cet article précise que «le président de la transition n’est pas éligible aux élections présidentielles, législatives et municipales qui seront organisées pour mettre fin à la transition». Le 24 janvier, des militaires emmenés par le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba et regroupés au sein du MPSR, avaient renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé d’incapacité face aux attaques terroristes qui se sont multipliées au Burkina. Elles n’ont pas cessé en huit mois et, face à la dégradation constante de la situation, un nouveau putsch a eu lieu le 30 septembre, qui a porté au pouvoir un jeune capitaine de 34 ans, Ibrahim Traoré, afin de «recentrer la transition sur les urgences sécuritaires», selon la junte.Officiellement désigné président peu après sa prise de pouvoir, le capitaine Traoré avait assuré qu’il ne ferait qu’expédier «les affaires courantes» jusqu’à la désignation d’un nouveau président de transition civil ou militaire par des «assises nationales». Mais depuis le 30 septembre, il n’a cessé de bénéficier du soutien de la rue. Vendredi encore, plusieurs centaines de personnes ont manifesté près du Centre de conférence où se tenaient les assises, en brandissant son portrait et en criant son nom.

Ce pays pauvre subit régulièrement les attaques de groupes armés affiliés à al-Qaida et au groupe État islamique (EI) qui ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes depuis 2015. Plus de 40% du territoire échappe au contrôle de l’État, notamment du côté des frontières avec le Mali et le Niger. Le capitaine Traoré a assuré que Ouagadougou continuera à respecter les engagements pris sous Henri Sandaogo Damiba vis-à-vis de la Cédéao, en particulier sur l’organisation d’élections et un retour de civils au pouvoir au plus tard en juillet 2024.

KhiderL.

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