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Règlement de la crise libyenne : Un règlement en 2023 ?

La tenue d’élections est la seule voie de règlement de la crise qui déchire la Libye depuis plus d’une décennie. Ce que n’a pas manqué de rappeler, hier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lequel a émis le souhait de voir des élections se tenir en 2023. 

Le président Abdelmadjid Tebboune, a reçu hier au siège de la présidence de la République, le président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Yunus Al-Menfi, en visite de deux jours en Algérie. Officiellement, cette visite était destinée à renforcer les relations entre les deux pays. Le déplacement à Alger du responsable libyen a permis sans nul aussi doute à faire le point sur la situation en Libye et les efforts déployés par le gouvernement libyen d’Union nationale pour sortir le pays de la grave crise politique et sécuritaire dans laquelle il est plongé depuis le renversement par les Occidentaux en 2011 de Moummar El Gueddafi.

A ce propos, le président Tebboune a formulé l’espoir en recevant Younes Al-Menfi que « 2023 sera l’année du règlement de la crise libyenne », soulignant que tous les pays amis et frères sont convaincus que « la seule solution passera assurément par les élections ».

« Nous sommes optimistes, car tous nos amis occidentaux et nos frères sont, aujourd’hui, convaincus que la crise libyenne ne saurait trouver une voie de solution sans l’organisation des élections dans le respect de la volonté des Libyens sans ingérence étrangère aucune », a poursuivi le Président de la République.Et d’ajouter dans ce sillage, « nous sommes entièrement mobilisés pour la prospérité du peuple libyen et la stabilité de la Libye et appuierons le mode de gestion choisi par les Libyens lors de la nouvelle étape ».Affirmant que la position de l’Algérie à l’égard de la situation en Libye demeure inchangée, le Président Tebboune a rappelé que l’Algérie avait plaidé pour « une solution libyenne, seule garante de la stabilité, de la prospérité et de l’essor en Libye, à savoir se référer au peuple libyen pour exprimer son choix et conférer la légitimité à celui qui le représente dans le monde à travers les urnes ».

Pour le moment, il faut admettre que la problématique libyenne n’évolue pas dans le sens souhaité par la communauté internationale. L’ONU s’est jusque là montrée incapable de trouver une issue à la crise. Nombreuses, les initiatives régionales et internationales destinées à doter la Libye d’institutions élues et légitimes se sont jusque-là toutes soldées par des échecs. Le pays est toujours aussi divisé. Les principaux protagonistes de la crise, le gouvernement d’Union nationale et le parlement de Toubrouk, ne parviennent toujours pas à s’entendre sur les grandes lignes d’une base constitutionnelle qui permettrait de tenir des élections présidentielle et législatives et donc de sortir de la période de transition dans laquelle se débattent les Libyens.

Cette incapacité à trouver un Smig politique s’explique en grande partie par les nombreuses ingérences étrangères qui sapent tous les efforts de règlement de la crise. Depuis 2011, la Libye est devenue un terrain d’affrontement entre des puissances régionales qui tentent chacune d’elles de placer ses relais locaux au pouvoir. Le but étant de ces guerres étant de faire main basse sur les immenses ressources pétrolières et gazières que recèle le sous-sol libyen. La responsabilité du statu quo dans lequel est actuellement prisonnière la Libye est imputable en premier lieu au seigneur de guerre Khalifa Haftar qui non seulement ne veut pas entendre parler d’élections mais ne cache pas son intention de prendre le pouvoir par la force. Soutenu notamment par l’Egypte, les Emirats arabes unis, la France et la Russie, Khalifa a déjà lancé ses milices à l’assaut de Tripoli en 2019 pour renverser le gouvernement d’union nationale (GNA) dirigé alors Faïz Al-Sarraj. Mais sans succès. Aidé par la Turquie, le GNA avait en effet réussi à repousserl’attaque et à infliger une cinglante défaite à Haftar et ses alliés.

N’ayant pas dirigé sa défaite, l’ancien officier félon a, pour gêner l’action du gouvernement d’union nationale, fait pression au début de l’année sur la chambre des représentants pour qu’elle désigne un gouvernement parallèle. Résultat des courses, la Libye se retrouve à nouveau depuis quelques mois avec deux gouvernements. Le second exécutif n’est cependant pas reconnu par la communauté internationale. La tenue d’élections reste, en ce sens, la seule solution à la crise. Une solution soutenue depuis toujours par l’Algérie qui plaide pour un processus de réconciliation devant aboutir à des élections et qui fait consensus aujourd’hui.

Le vice-président du Conseil présidentiel libyen, Moussa Al-Kouni a indiqué jeudi dernier que « les prémices d’un consensus entre parties libyennes se pointent à l’horizon pour la première fois, concernant le projet de Réconciliation nationale ». Il a indiqué que « les assises de dialogue initiées par le Conseil consacrer la stabilité politique dans le pays en vue de parvenir à l’organisation d’élections générales », ajoutant que ce « processus s’inscrit en droite ligne avec la vision algérienne de règlement du conflit en Libye ».Ce Processus repose, principalement, sur l’impératif règlement de la crise par les libyens eux-mêmes, en faisant preuve d’impartialité et en assurant l’équidistance par rapport à toutes les parties libyennes, sans exclusive, comme l’a déjà affirmé le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a-t-il indiqué, saluant les efforts consentis par l’Algérie en vue de prêter main-forte aux Libyens pour qu’ils parviennent à un consensus libyen.Le projet de Réconciliation nationale avance « à pas sûrs, à la faveur des missions accomplies depuis son lancement », a-t-il dit, ajoutant que « des idées et des alternatives existent pour le règlement du problème libyen par les Libyens eux-mêmes ».

Khider Larbi

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