Les 14 factions palestiniennes signent la Déclaration d’Alger : Un nouveau rendez-vous avec l’Histoire !
Les factions palestiniennes mettent fin à 15 années de déchirement. A l’initiative de l’Algérie, elles se sont réunies mercredi et jeudi, à Alger où elles ont signé un accord pour réunifier leurs rangs et combattre « le cancer » sioniste.
Pour la seconde fois, Alger accueille les frères palestiniens pour leurs rendez-vous historiques. « Mecque des revolutionnaires », Alger ne déroge pas à la règle et demeure fidèle à son engagement aux côtés de la Palestine et des Palestiniens qu’elle n’a eu de cesse de soutenir au niveau international. D’ailleurs, c’est à Alger que l’Etat palestinien a été proclamé, le 15 novembre 1988 lorsque la capitale algerienne a donné l’opportunité au leader palestinien Yasser Arafat, de proclamer l’Etat de Palestine sous l’égide de l’OLP. Or,depuis la disparition d’Abou Ammar les différentes parties palestiniennes ont sombré dans une division qui aura duré 15 longues années. A l’initiative du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a lancé le processus de réconciliation et de réunification des 14 factions dont les deux principales tendances, le Hamas et le Fateh aux idéologies diamétralement opposéeé. Le premier d’obédience islamiste et le second pronant la laicité se sont livrés à d’apres affrontements qui ont permis à l’entité sioniste d’exploiter ces differends et mieux s’implanter dans les terres palestiniennes. Les Palestiniens ont mis fin, jeudi passé, à leurs divisions pour faire front commun contre l’occupant sioniste et de revenir unis sous la banière de l’OLP, représentant légitime du peuple palestinien. Toutes les factions étaient presentes au Palais des Nations pour parafer le document historique notifiant « La Déclaration d’Alger pour l’unification des rangs palestiniens ». Les 14 factions s’engagent à concretiser cet accord et entreprendre dans un delais de un mois le début de « l’édification de l’Etat palestinien indépendant avec El Qods pour capitale ».
Le document signé comporte neuf points. Il s’agit en premier lieu de mettre en avant l’importance de l’unité nationale comme base de toute résistance à l’occupation, à même de réaliser les objectifs légitimes du peuple palestinien, tout en adoptant la voie du dialogue et de la concertation pour résoudre les différends sur la scène palestinienne, dans le but de permettre à tous d’adhérer à l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), seul représentant légitime du peuple palestinien. Le second point consacre le principe de partenariat politique entre les différentes forces nationales palestiniennes, notamment par le biais d’élections, de manière à permettLes re une large participation aux échéances nationales à venir dans la patrie mais aussi pour la diaspora. Il s’agit également de prendre des mesures pratiques pour consacrer la réconciliation nationale et mettre fin à la division.
Un délai d’un an pour les élections
Le quatrième point de la déclaration doit permettre de renforcer et développer le rôle de l’OLP et en activer les institutions, avec la participation de toutes les factions palestiniennes, étant le seul représentant légitime et incontournable du peuple palestinien. Les signataires s’engagent aussi à élire le Conseil national palestinien à l’intérieur du pays et à l’étranger, sur la base du système de représentation proportionnelle intégrale, conformément à la formule consensuelle et aux lois adoptées avec la participation de toutes les forces palestiniennes dans un délai n’excédant pas un an, à compter de la date de signature de la présente Déclaration. Les factions palestiniennes s’engagent aussi à accélérer l’organisation d’élections générales présidentielle et législatives dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie, y compris à El-Qods, capitale de l’Etat de Palestine, conformément aux lois en vigueur, dans un délai ne dépassant pas un an à compter de la date de signature de la Déclaration d’Alger. Les factions se sont entendues pour fédérer les institutions nationales palestiniennes et mobiliser les énergies et les ressources disponibles nécessaires pour mettre en œuvre des projets de reconstruction et renforcer l’infrastructure et le tissu social du peuple palestinien afin de soutenir sa résistance face à l’occupation israélienne. Le document prévoit aussi d’activer le mécanisme des Secrétaires généraux des factions palestiniennes pour suivre la fin de la division et la réalisation de l’unité nationale et du partenariat politique national. Enfin, les signataires se sont entendus pour la mise en place d’un groupe de travail algéro-arabe qui sera chargé de superviser et de suivre la mise en œuvre des clauses del’accord, en coopération avec la partie palestinienne et sous la supervision de l’Algérie. Enfin, l’Algérie a exprimé sa disponibilité à abriter la rencontre du nouveau Conseil national palestinien, favorablement accueillie par toutes les factions participant à cette conférence. Dire que cet accord est historique est deçà de la réalité, car la Déclaration signé jeudi à Alger a permis d’aplanir tous les différends sur l’ensemble des questions politiques qui alimentaient jusque-là les divisions entre les factions, de relancer le processus politique devant permettre à l’État de Palestine de se redresser et d’être assis sur des instances, organes et institutions réunifiées, légitimes et solides pour faire face à l’occupant et de faire de la lutte pour la libération de la Palestine la première des priorités. Il signe aussi et surtout l’engagement plein et désintéressé de l’Algérie à la cause palestinienne, en offrant des garanties et un accompagnement concret dans la mise en œuvre de cet accord historique.
Cap sur le Sommet d’Alger
Un accord salué par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune qui a affirmé lors de la signature de la Déclaration d’Alger au Palais des Nations que « les mots ne sauraient décrire la grandeur de ce moment qui intervient 40 ans après la proclamation de l’Etat de Palestine par le militant martyr Yasser Arafat (Abou Ammar) dans cette même salle et sous le même toit ». « L’Etat de Palestine a été la cible de tant de crises et complots. Mais, Dieu a voulu que nous assistions aujourd’hui à une journée mémorable, marquée par un retour à la normale », a ajouté le président de la République qui a a salué les responsables palestiniens et les représentants des factions palestiniennes présents « pour avoir respecté la volonté du peuple palestinien à Ghaza, en Cisjordanie, ainsi que la diaspora ». « C’est aussi la volonté du peuple algérien », a-t-il dit, formant le vœu de « voir l’établissement d’un Etat palestinien indépendant à part entière sur la base des frontières de juin 1967, avec El Qods pour capitale ».
Il s’agit maintenant pour les Palestiniens d’entamer la prochaine étape portant sur l’organisation d’ici un mois et de traduire sur le terrain les neuf principes comme convenu en procédant à des élections avec « le principe de partenariat politique entre les différentes forces nationales palestiniennes, notamment par le biais d’élections, de manière à permettre une large participation aux échéances nationales à venir dans la patrie, mais aussi pour la diaspora ». Cet accord est un prélude au Sommet de la Ligue arabe d’Alger qui s’ouvrira dans 15 jours et qui se donne pour principal objectif de relancer l’Initiative arabe de paix. Un plan de paixdont la relance est aujourd’hui primordiale dans un contexte de normalisation à marche forcée imposée par les Accords d’Abraham. Il est utile de rappeler dans ce contexte, que l’Initiative arabe de paix est assise sur le principe de paix avec l’entité sioniste contre des terres pour les Palestiniens. Elle prévoit une solution à deux États avec un État de Palestine dans les frontières de la Ligne verte, avec El Qods comme capitale. Elle traite aussi de la question du retour des réfugiés palestiniens.
Chokri Hafed