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Croissance et relance économiques, automobile et lutte contre la spéculation : Les engagements du Gouvernement

 Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane a répondu, hier au Conseil de la nation, aux  préoccupations soulevées par les sénateurs lors du débat autour de la Déclaration de politique générale du gouvernement, notamment pour ce qui est de la relance de l’économie nationale, en mettant l’accent entre autres sur les secteurs de l’industrie, l’agriculture et des finances.

Optimiste, le Premier ministre a indiqué, après l’adoption par les membres du Conseil de nation de sa déclaration de politique générale, que les indicateurs économiques sont au vert, en affirmant que « les liquidités bancaires ont atteint au mois de septembre 1800 milliards de dinars », ce qui, d’après lui, reflète le regain de l’activité économique. Il a, dans ce sens, appelé les détenteurs de capitaux nationaux à investir dans les différents secteurs, comme ceux des transports, maritime et aérien, les finances et autres. « L’année 2023 sera celle du décollage de l’économie nationale », a-t-il lancé. Durant son intervention à la Chambre haute du Parlement, Aïmene Benabderrahmane, a évoqué, à cet effet, l’une des questions de l’heure, à savoir le dossier automobile. Il a indiqué que l’exécutif est « sur le point de terminer la préparation du nouveau cahier de charge » y afférent, un texte, enchaîne-t-il, « qui prendra en charge les lacunes enregistrées dans l’ancienne législation ». Celui-ci prémunit le pays, ajoute-t-il, des « anciennes pratiques », comme « la surfacturation », qui a saigné par le passé les devises du pays. Le nouveau texte, qui sera présenté au prochain Conseil des ministres, a-t-il signalé, « protègera aussi les consommateurs puisqu’il prendra en charge certains aspects comme les délais de livraison ou le service après-vente ». Selon le Premier ministre, « le dossier de l’industrie automobile avance bien ». Il a tenu à rappeler, à cet effet, les négociations qui ont abouti, jeudi dernier, avec le groupe Stellantis, pour ce qui est de la marque Fiat. « Arrêtons le bricolage qui a porté atteinte au moral des Algériens », a lancé en définitive le Premier ministre.

Banques en ligne

Dans le même ordre, celui-ci a également évoqué, la loi sur la monnaie et le crédit, « pierre angulaire de la relance de l’économie nationale », comme il l’a précisé, qui devra être sur la table du Gouvernement « dans les prochains jours ». Il y aura « d’importants amendements », a-t-il annoncé. Dans changements qui vont faire arrimer la législation algérienne « avec les standards internationaux », et qui prendra en charge des aspects comme « la consolidation de la bonne gouvernance de la Banque d’Algérie, son autonomie et ses prérogatives », « un contrôle plus rigoureux des banques », l’ouverture de l’écosystème aux banques en ligne et aux monnaies électroniques,l’ancrage de la finance islamique et les bureaux de change. Le Premier ministre s’est exprimé, dans le même sens, sur « l’ouverture d’agences de banques algériennes à l’étranger », en France par exemple où il y a une forte communauté algérienne, ou encore dans certains pays d’Afrique comme la Mauritanie ou le Sénégal, ce qui, d’après lui, « aidera les hommes d’affaires à effectuer des investissements à l’étranger ». Il a évoqué, dans le même sens, l’acceptation, par la Banque d’Algérie, du « transfert de capitaux vers l’étranger », dans le cadre d’investissements. C’est dans le même esprit d’améliorer le climat des affaires que Aïmene Benabderrahmane a mis en exergue ce qui est en train d’être fait dans le cadre de la « modernisation de l’administration », avec la « numérisation des services de plusieurs départements ministériels », comme c’est le cas avec l’Intérieur, la justice, les postes…

Abaisser le prix de la viande

Le Premier ministre s’est également attardé sur le secteur de l’agriculture. Il a évoqué, à cet effet, tous les efforts consentis par les autorités pour soutenir les agriculteurs, notamment pour ce qui est des subventions des engrais, qui ont été porté à la hausse ou des aides octroyés à ceux qui produisent de la semence, en mettant l’accent sur la mise en place de la banque nationale de la semence, des mesures, d’après lui, susceptibles de réduire les importations jusqu’à arriver à l’autosuffisance. Celui-ci a indiqué, d’ailleurs, que la « spéculation » a atteint aussi ce segment du secteur de l’agriculture. « Le problème est dans les intermédiaires », dira-t-il, en annonçant que les autorités vont faire en sorte de « rapprocher les points de vente des agriculteurs ». C’est le cas aussi pour ce qui est de l’aliment de bétail. « Comment se fait-il que la viande rouge est cédée à 2000 dinars, malgré tous les efforts consentis par les autorités », s’est demandé le Premier ministre. Là encore, il a annoncé la révision prochaine des mécanismes de distribution de l’aliment de bétails. 

Aïmene Benabderrahmane a également évoqué les tensions enregistrées ces derniers temps sur certains produits de large consommation. « Malgré les mesures prises pour garantir l’approvisionnement du marché notamment en constituant un stock stratégique et en augmentant la production il a été enregistré des perturbations dans la distribution de certains produits dues essentiellement à la spéculation et la contrebande », a-t-il déclaré, en rappelant la loi de lutte contre la spéculation qui est appliqué avec « la plus grande rigueur ». Il a annoncé, dans ce sens, « la poursuite de la politique des subventions des prix de produits de large consommation », tout en rappelant que le budget consacré à cet effet, en 2022, « a atteint un niveau record de 613 milliards de dinars contre 318 milliards de dinars en 2021 soit une hausse de 93% ». Le Premier ministre a répondu également à quelques autres préoccupations des membres du Conseil de la nation, comme c’est le cas pour ce qui est du secteur de la santé et plus précisément de la politique de lutte contre le cancer. Il a indiqué, dans ce sens, que les problèmes signalés pour ce qui est de la radiothérapie sont dus « à l’arrêt subite de l’entreprise en charge de l’installation et de l’entretien de ces appareils », en raison, poursuit-il, de « l’implication d’un des associés de cette société dans des affaires de corruption ». En plus du transfert de propriété vers une nouvelle société, qui entamera le travail dans la semaine, a-t-il indiqué, l’exécutif a décidé d’acquérir « dans l’immédiat », des équipements nécessaires au traitement du cancer. Pour finir, le Premier ministre a tenu, encore une fois, à rappeler le contexte contraignant dans lequel a travaillé le gouvernement durant l’exercice passé, en raison des difficultés causées par le Covid 19 et les problèmes géostratégiques internationaux notamment la crise de « l’Europe de l’Est ». L’inflation « ne touche pas seulement l’Algérie », a indiqué Benabderrahmane. D’après lui, « les indices montrent que l’économie mondiale fait face à des perspectives difficiles avec des taux de croissance économique faibles et une inflation importante ». Ce qui, ajoute-t-il, pourrait « se poursuivre pendant plusieurs années ». Il a tenu, ainsi, à signaler que le taux de croissance économique prévisionnel est de « 3,1% pour 2022 et 2,9 pour 2023 », alors que « l’inflation fin 2022 atteindra 6,6% dans les pays développés et 9,5% dans les pays en voie de développement ».

Elyas Nour

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