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Répression israélienne en Palestine occupée, normalisation : Le rapport effrayant de l’ONU  

Les Palestiniens comptent également beaucoup sur le sommet des Etats de la Ligue arabe dont les travaux se tiendront début novembre à Alger pour que les leaders arabes prennent conscience de la nécessité de se ressaisir sur la question palestinienne et de faire bloc autour de l’OLP.

L’extrême férocité de la répression des forces d’occupation de l’entité sioniste contre la population palestinienne a été mise en exergue, une nouvelle fois, dans un récent rapport de la rapporteuse spéciale des Nations unies sur les droits de l’Homme en Palestine occupée, Francesca Albanese. Très documenté, le rapport en question démontre clairement que les agissements de l’entité sioniste contre les Palestiniens de Cisjordanie occupée s’apparentent à de la «persécution». «La concrétisation du droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination exige le démantèlement définitif de l’occupation coloniale menée par Israël ainsi que ses pratiques d’apartheid », écrit la rapporteuse spéciale des Nations unies, Francesca Albanese, dans son rapport qui donne un aperçu de la réalité effrayante dans laquelle vivent les Palestiniens.

Avec preuves à l’appui, le document détaille les efforts des gouvernements successifs de l’entité sioniste « visant à anéantir l’identité et la souveraineté collectives palestiniennes ». Il fait notamment référence à l’attaque du 13 mai 2022 par les forces israéliennes lors des funérailles de la journaliste Shireen Abu Akleh . Cette attaque, soutient le rapport, « visait les porteurs du cercueil portant leur drapeau national ».

Francesca Albanese évoque aussi « l’usage de la force létale allant à l’encontre les journalistes et travailleurs humanitaires qui critiquent Israël, ainsi que les mesures de détention provisoire des dirigeants politiques palestiniens ». Le rapport aborde notamment le cas récent de Salah Hammouri, un avocat franco-palestinien d’El Qods, détenu sans inculpation ni procès depuis le 7 mars 2022 sur la base d’allégations de terrorisme. Selon le rapport, près de 4 500 Palestiniens sont actuellement détenus, dont 730 sans aucune charge et en grande partie sur la base de preuves secrètes, tandis que des enfants âgés d’à peine 12 ans ont été victimes d’arrestations et de détentions arbitraires – 500 à 700 mineurs sont détenus chaque année par le gouvernement israélien.

La normalisation dénoncée

Malgré les innombrables preuves amassées concernant les crimes abjectes commis par l’entité sioniste en Palestine occupée, la communauté internationale n’a entrepris aucune mesure pour sanctionner Tel-Aviv et arrêter cet engrenage infernal. Pis encore, elle affiche une complaisance à l’égard de l’occupant. C’est un cas patent de non assistance à personnes en danger et de complicité de meurtre. L’entité sioniste a transformé Ghaza en prison, voire en camp de concentration à ciel ouvert sans que cela ne suscite de réactions de dénonciation, y compris dans la plupart des pays arabes. Certaines capitales paraissent même avoir cédé à la fatalité.     

Francesca Albanese a déclaré qu’il était temps de procéder à un « changement de paradigme » dans les relations d’Israël avec la communauté internationale. Cette dernière n’a pas manqué d’ailleurs de critiquer les efforts déployés par les États de la région pour normaliser les liens avec l’entité sioniste, qualifiant les tentatives de rétablissement de la paix d’ « inefficaces » car « elles n’ont pas axé leurs approches sur les droits de l’homme, en particulier le droit à l’autodétermination, et ont négligé les fondements coloniaux de l’occupation israélienne».

Apartheid

Le rapport de la rapporteuse spéciale des Nations unies rejoint dans ses conclusions celui publié en février dernier par Amnesty International. L’organisation de défense des droits de l’Homme y avait analysé la tentative par l’entité sioniste de créer et d’entretenir un système d’oppression et de domination à l’encontre des Palestiniens et en a examiné les principaux éléments : la fragmentation territoriale ; la ségrégation et le contrôle ; la dépossession des terres et des propriétés ; et la privation des droits économiques et sociaux. L’organisation est arrivée à la conclusion que ce système s’apparente à de l’apartheid. Amnesty International avait appelé alors l’entité sioniste à mettre un terme à ce système cruel, et demandé à la communauté internationale de faire pression sur le pays à cette fin. De la même façon, Francesca Albanese demande également dans son rapport aux États d’exiger la fin immédiate de l’occupation illégale de la Cisjordanie par Israël et la restitution de toutes les terres et ressources dont le peuple palestinien a été déplacé et dépossédé, indépendamment des négociations entre Israël et la Palestine, pour régler le conflit.

Ce rapport intervient, faut-il le rappeler, dans un contexte marqué par l’exacerbation de la répression contre les Palestiniens. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a indiqué, à ce propos, hier, dans un communiqué, que l’objectif de « l’escalade contre les Palestiniens en Cisjordanie est de négliger les solutions politiques au conflit et de les remplacer par des solutions militaires qui servent (les) intérêts » de l’entité sioniste. La fermeté des Palestiniens fera échec aux plans sionistes visant à exclure les nécessités stratégiques pour résoudre le conflit, a-t-il ajouté, tenant l’entité sioniste « pleinement et directement responsable des répercussions de l’escalade continue sur le terrain ».Le ministère a ainsi appelé le Conseil de sécurité des Nations unies « à assumer ses responsabilités juridiques et morales à l’égard des violations commises contre les Palestiniens, principalement l’occupation militaire, les colonies et les exécutions extrajudiciaires » et demandé au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, « d’activer rapidement le système de protection internationale des Palestiniens et à la Cour pénale internationale (CPI) de commencer ses enquêtes sur les violations » de l’occupant sioniste.

Il va sans dire que les Palestiniens comptent également beaucoup sur le sommet des Etats de la Ligue arabe dont les travaux se tiendront début novembre à Alger pour que les leaders arabes prennent conscience de la nécessité de se ressaisir sur la question palestinienne et de faire bloc autour de l’OLP. Le but étant de faire basculer le rapport de forces en faveur des Palestiniens afin d’amener l’entité sioniste à revenir aux frontières de 1967 et à accepter la création d’un Etat palestiniens avec pour capitale El Qods. L’Algérie qui a déjà réussi avec brio à réconcilier les factions palestiniennes s’est engagée à ne ménager aucun effort pour donner une nouvelle impulsion à la cause palestinienne. La prise de conscience des Arabes urge car les Palestiniens n’ont jamais été autant en danger.

Khider Larbi

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