24eréunion ministérielle du Forum des pays exportateurs de gaz : De la nécessité de contrer la volatilité des marchés gaziers
Le gaz naturel est l’épine dorsale une transition énergétique sûre et sans encombre. Dans ce sens, un marché gazier stable, suffisamment approvisionné grâce à des investissements garantis et constants.
Les participants à la 24eréunion ministérielle du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), prélude au sommet de l’organisation qui doit se tenir à Alger en 2023, ont insisté, hier, sur la place qu’occupe le gaz dans le processus de transition énergétique. Ains, le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, lequel a pris part aux travaux de cette réunion a souligné l’importance de cette réunion pour formuler et proposer les meilleures solutions dont le monde a besoin pour sa sécurité énergétique à long terme et pour redonner au gaz naturel sa juste place en tant qu’énergie clé pour le développement durable et la transition énergétique.
De son côté, le ministre égyptien du Pétrole et des Ressources minérales, Tarek El Molla, a président en exercice de la réunion ministérielle du GECF pour 2022, a rappelé que cette rencontre « se tient à un moment critique où des efforts mondiaux sont déployés pour la réalisation du trilemme énergétique pour la sécurité, la durabilité et l’accessibilité », relate le même communiqué.Il a souligné que « le gaz naturel en tant que source propre de l’énergie est considéré comme la solution idoine et équilibrée et continuera à jouer un rôle clé dans le futur mix énergétique ».
Au-delà la réunion du GECF a surtout permis aux participants de s’accorder sur la nécessité de préserver leurs ressources, mais aussi le marché de la volatilité des prix qui peuvent compromettre les investissements dans le secteur. Selon un communiqué du ministère de l’Énergie et des Mines, la réunion a souligné que les marchés du gaz naturel connaissent des changements spectaculaires en terme de fonctionnement du marché, d’engagements contractuels et d’investissements, précisant qu' »il a été constaté que si les hubs gaziers connaissent une volatilité extrême, les prix des contrats gaziers à long terme sont plus stables et prévisibles ».
Les participants ont également rappelé l' »énorme » niveau d’investissement nécessaire pour satisfaire la demande énergétique mondiale croissante et ont souligné l’importance des investissements en temps opportun pour la stabilité du marché, et l’impératif d’un flux sans entrave de ressources financières et d’un accès à la technologie de manière non discriminatoire.
Des propos qui soulignent la nécessité de mesures pour limiter la volatilité des marchés et sécuriser les investissements et les approvisionnements dans un contexte de tentatives de politisation des marchés énergétiques sur fond de tensions géopolitiques et de tentatives d’imposition de mesures anti-marché sur les marchés pétroliers et gaziers. Il est vrai que les producteurs de gaz ont toujours souligné la pertinence des contrats gaziers à long terme comme garantie de prix et d’approvisionnements stables, garants d’investissements suffisants pour consolider les capacités de production et répondre à la demande future. Cependant, le ressort des marchés spots auxquels recourent les consommateurs pour contourner les engagements des contrats à long terme, contribuent à la volatilité des marchés. Ce qui nécessite de nouvelles formes de coordination dans le cadre de GECF qui contrôle plus de la moitié des exportations de GNL et de gaz naturel par gazoduc.
Les participants ont réaffirmé la nécessité cruciale de la sécurité de l’approvisionnement et de la sécurité de la demande.En outre, ajoute la même source, la réunion ministérielle « a souligné l’objectif du GECF de soutenir la souveraineté permanente de ses pays membres sur leurs ressources naturelles et leur capacité à planifier et à gérer de manière indépendante le développement, l’utilisation et la conservation durables, efficaces et respectueuses de l’environnement des ressources en gaz naturel au profit de leur peuple ».La réunion a exprimé son soutien aux pays africains dans leur lutte pour réduire la pauvreté énergétique et apporter la prospérité à leurs populations.Il a également été réitéré « l’importance de la coopération et de la coordination entre les pays membres et d’un dialogue véritable et renforcé entre les producteurs, les consommateurs et les autres parties prenantes concernées dans le but d’assurer la sécurité de la demande et la sécurité de l’approvisionnement, ainsi qu’un dialogue ouvert, des marchés du gaz transparents et non discriminatoires », lit-on dans le même texte. La 24ème réunion ministérielle du GECF a vu la participation des ministres de l’Energie et des hauts fonctionnaires des Etats membres du GECF (Algérie, Bolivie, Egypte, Guinée équatoriale, Iran, Libye, Nigéria, Qatar, Russie, Trinité-et-Tobago et Venezuela), ainsi que des pays observateurs (Angola, Azerbaïdjan, Irak, Malaisie, Mozambique, Norvège, Pérou et Emirats arabes unis), indique-t-on dans le communiqué, ajoutant que le ministre chargé de l’Energie de la Papouasie-Nouvelle-Guinée a assisté à la réunion en tant qu’invité, ainsi que des responsables de haut niveau des pays invités (Indonésie, Mauritanie et Sénégal).
Samira Ghrib