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Les capacités opérationnelles d’investigation seront renforcées : La lutte contre les crimes économiques en priorité

Corruption, détournement de deniers publics, infractions à la législation des changes, blanchiment d’argent, mais aussi spéculation illicite et contrebande, les crimes économiques occupent un large spectre et constituent une menace pour l’économie nationale, mais pour l’ensemble de la société. Une réalité qui nécessite une prise en charge efficiente et la mobilisation des moyens de lutte et d’investigation nécessaires.

La Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a organisé, hier, au niveau du siège de son Service central de lutte contre le crime organisé (SCLCO), à Saoula (Alger), un séminaire autour de la lutte contre le crime économique et financier qui devra se poursuivre pendant trois jours. Lors de son allocution d’ouverture, le Directeur général de la Sûreté nationale, Farid Zineddine Bencheikh, a mis en exergue l’ « importance » de la lutte contre ce genre de crime. Ce qui passe nécessairement, d’après lui, par la « consolidation des connaissances » et l’ « exploitation de tous le potentiel » des officiers chargés des enquêtes en lien avec l’économie et la finance.

Le DGSN a tenu à rappeler, à cette occasion, que la police a « œuvré au renforcement de la lutte contre toute forme de criminalité, notamment par les instructions formulées à l’endroit de tous les services sur le terrain, mais aussi en mettant sur pieds le service central de lutte contre le crime organisé, qui a traité un nombre d’affaires complexes ». Une approche, a-t-il ajouté, qui « exige un effort exceptionnel surtout dans le contexte actuel ». « Pour ce, nos services doivent accorder une importance majeure à la lutte contre le crime économique et financier, et ce, en consolidant vos connaissances, en exploitant tout votre potentiel, et en utilisant de la meilleure des manières l’information et la direction des enquêtes », dira-t-il à l’endroit des présents. Le séminaire, indique la DGSN dans un communiqué, a comme objectif de « renforcer les capacités opérationnelles des enquêteurs dans les affaires économiques et financières à travers les 58 wilayas du pays ». La même source ajoute que le DGSN a insisté sur « la nécessité de s’armer d’une formation qualitative et continue et de coordonner avec tous les services concernés pour lutter contre ce genre de crime qui a un lien étroit avec les crimes cybernétiques ». Il faut dire qu’avec le développement des moyens de communications entre autres, ces crimes se sont également multipliés ces dernières années. Ceci, en plus des nombreuses affaires liées à l’économie et aux finances traitées par les différents services de sécurité, notamment durant ces trois dernières années. Des « dossiers » de plus en plus complexes qui nécessitent bien entendu une certaine expertise, d’autant que les crimes économiques revêtent aujourd’hui plusieurs formes de la corruption à la contrebande en passant par le blanchiment d’argent ou la spéculation, entre autres. Au mois de février dernier, l’Inspecteur général des services de la DGSN, le Contrôleur général de police Arezki Hadj Said, avait indiqué, concernant les crimes économiques et financiers, que « le bilan de la DGSN pour l’année 2021 fait état de 13.285 affaires, dont 10.164 ont été traitées par les services compétents ». C’est d’ailleurs pour mieux lutter contre ce genre de crimes que le Service central de lutte contre le crime organisé a été mis sur pied il y a une année. « Ce service sera chargé de mener des investigations en matière de crime organisé, de terrorisme, des actes subversifs et de lutte contre le crime économique et financier en coordination avec les partenaires sécuritaires et les autres services nationaux spécialisés », avait indiqué Farid Zineddine Bencheikh, le 31 octobre 2021 lors de son inauguration. Le Commandement de la Gendarmerie nationale a également organisé, au mois de février dernier, son « premier séminaire national » sur « les crimes économiques et financiers multiformes et les moyens de les combattre ». Tout comme l’Office Central de Répression de la Corruption (OCRC), au mois de mai dernier, avec un séminaire intitulé « les enquêtes économiques et financières complexes, identification, saisie et confiscation des avoirs criminels ». Tout ceci renseigne sur l’importance qu’accordent les services de sécurité, et les instances concernées, à la lutte contre les crimes économiques et financiers qui tendent à se répandre et à devenir de plus en plus complexes.

Elyas Nour

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