Congrès des partis : Le FLN ne veut pas « se mettre la pression » !
Les congrès des partis politiques animeront la scène politique au cours des prochaines semaines. Le Front des forces socialistes s’est fixé sur une date précise, après moult reports. Rendez-vous est pris pour les 8, 9 et 10 décembre prochain, et le FFS va entamer l’opération de l’élection des congressistes juste après la réunion de son conseil national prévue ce vendredi. Ce n’est pas le cas du FLN qui ne semble pas pressé d’organiser son congrès.
Le Front de libération national (FLN) n’a pas encore fixé de date pour la tenue de son congrès. Il n’aura probablement pas lieu en novembre, comme cela a été indiqué récemment par certains responsables du parti.
Le FLN n’a finalement pas encore tranché la question relative à la date de la tenue de son congrès. Hier, à l’issue de la réunion qu’il a tenu avec les responsables des comités de transition des Mouhafadas et ceux qui sont chargé de l’opération de l’élection des congressistes, le Secrétaire général du Vieux Parti, Abou El Fadl Baadji, a indiqué que « la date de la tenue du congrès sera fixé en fonction de l’avancée des préparatifs ». « Nous ne pouvons pas avancer de date », a-t-il indiqué, avant d’ajouter : « Nous ne voulons pas nous mettre la pression ». D’après lui, le plus important étant de « bien préparer ce rendez-vous », qui est « d’une importance majeure tant pour le parti que pour le pays », comme il l’a indiqué dans la lettre qu’il a adressé aux participants de la réunion d’hier. La commission de préparation du 11e congrès du FLN avait été installée le 18 mai dernier. Depuis, le parti a évité d’avancer la moindre date, même si dans un premier temps il était question de faire coïncider sa tenue avec le « 1er novembre », ce qui par la suite avait été évacué en raison de la tenue du Sommet de la Ligue arabe. Mais le 9 septembre dernier, le président du groupe parlementaire du FLN, Sid-Ahmed Temamri, a indiqué que « le 11e congrès du parti devra se tenir à la fin du mois de novembre ». Or, l’opération de l’élection des congressistes n’a pas encore commencé. Hier, Abou El Fadl Baadji a affirmé toutefois que les préparatifs se déroulent dans de bonnes conditions. Néanmoins, de plus en plus de structures locales, comme c’est le cas ces tous derniers jours avec les Mouhafadas de Msila et Boussaada, ou encore Jijel, signent des pétitions en soutien au SG. Celles de Msila et Boussaada, ont dénoncé « les comportements irresponsables de certaines personnes, exclues du parti par la commission nationale de discipline, qui insultent et diffament le secrétaire général via des comptes anonymes et en s’appuyant sur des militants d’autres partis politiques dans le but de perturber les préparatifs du 11e congrès ». Cela voudrait-il dire qu’il y a des résistances au processus en cours à l’intérieur du FLN ? Les choses s’éclairciront probablement dans les jours à venir.
FFS : « Début de l’élection des congressistes la semaine prochaine »
Le FFS lui a organisé, samedi dernier, sa « conférence nationale d’audit », consacrée à faire « l’évaluation des actions et la trajectoire du parti sur le plan politique et organisationnel (interne et externe) » et de « faire des recommandations dans le but d’enrichir les textes et les actions futurs ». C’est l’ultime étape avant le congrès, qui, faut-il le rappeler, devait se tenir les 29, 30 septembre et 1er octobre, avant qu’il ne soit décalé au 8, 9 et 10 décembre. Hier, le premier secrétaire national du parti, Youcef Aouchiche, a tenu une conférence de presse durant laquelle il s’est étalé sur cette conférence. D’après lui, les recommandations faites, entre autres par rapport aux textes régissant le parti, statuts et résolutions politiques, et son fonctionnement, vont être remises aux instances du FFS dont la commission de préparation du congrès. « C’est les congressistes qui trancheront », a-t-il affirmé, sans trop s’attarder sur la nature de ces recommandations, même si celui-ci a évoqué la « présidence collégiale », qui, selon lui, « fait toujours l’unanimité au sein du parti ». Youcef Aouchiche a indiqué que l’opération relative à l’élection des congressistes, qui seront plus d’un millier au total, comme il l’a précisé, débutera au lendemain de la réunion du conseil national du parti, prévue ce vendredi. Il a d’ailleurs informé les présents que la commission de préparation du congrès devait se réunir le même jour (hier NDLR) pour établir le calendrier de l’élection des congressistes. Le Premier secrétaire national du FFS a encore une fois rappelé que la direction a fait « de son mieux », au vu d’un contexte difficile, marqué par une « fermeture du champ politique et le muselage de toute voix discordante », ce qui, d’après lui, ne vas que « profiter aux aventuriers ». Tout en affirmant qu’il y aura des congressistes d’une cinquantaine de wilayas, Aouchiche a tenu à signaler que « le parti rencontre des difficultés à trouver des sièges au niveau des wilayas de l’intérieur du pays alors que des formations politiques nouvellement créées en obtiennent facilement de la part de l’administration ». « Certains ne veulent pas que les partis autonomes aient une dimension nationale », a-t-il lancé. S’exprimant par ailleurs sur les questions internationales, le premier secrétaire national du FFS a fait remarquer que le contenu de la déclaration d’Alger du sommet de la Ligue arabe, notamment pour ce qui est de la cause palestinienne ou des situations en Libye ou en Syrie, était « important ». Il a néanmoins signalé que les résolutions de la ligue arabe sont souvent restées « lettre morte », dans la mesure où elles ne sont pas mises en application ou suivies d’effet, exprimant son souhait que « ça ne sera pas le cas cette fois-ci ».
Elyas Nour