Conférence et Salon internationaux sur les PME arabes : Promouvoir les échanges arabo-africains
A l’instar des échanges interarabes et des échanges interafricains, les échanges commerciaux arabo-africains demeurent très en deçà de leur potentiel.
Les participants aux travaux de la Conférence et Salon internationaux sur les petites et moyennes entreprises arabes ont souligné dans ce sens sur toute l’importance du développement des PME et de l’innovation dans la libération de ce potentiel et le développement des échanges. Dans ce sens, le Directeur général de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), Sidi Ould Tah, a estimé hier à l’ouverture de la SMEX Algeria que les échanges commerciaux arabo-africains« demeurent en deçà des ambitions et ne reflète pas les potentialités que recèlent les Etats arabes ». Il a ainsi émis le vœu de « voir la conférence constituer une aubaine à même d’impulser les échanges commerciaux entre le continent africain et le monde arabe, ainsi que les exportations industrielles en particulier ».M. Tah a souligné, à cet égard, le partenariat lancé par la BADEA avec la Société internationale islamique de financement du commerce (ITFC) et la Banque africaine d’import-export (AFREXIMBANK), en vue de fonder un cadre conjoint entre les Etats arabes et africains, dans l’objectif de renforcer le commerce bilatéral. Le DG de la BADEA a également salué l’adhésion récente de l’Algérie à l’AFREXIMBANK, ce qui permettra, selon lui, de « bénéficier du régime complémentaire lancé par la banque, en vue de renforcer les transferts financiers entre les Etats membres de la banque ». Et de souligner « l’appui continu » que déploie l’Algérie envers son institutiondepuis sa création, il y a de cela 49 ans, comme organisme financier d’appui aux projets de développement dans les Etats arabes et africains, relevant que la BADEA « a été en mesure, durant les décennies passées, de contribuer à la consolidation de la coopération interarabe dans tous les domaines ».
De son côté, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig a asouligné le rôle des petites et moyennes entreprises activant dans divers domaines qui, aujourd’hui, revêtent un rôle « vital » dans les économies développées et celles en développement, étant « un élément crucial dans l’augmentation du revenu national, un laboratoire nourrissant les grands groupes industriels et un espace d’innovation qui s’aligne avec les transformations de qualité que l’économie mondiale connait dans différents domaines ». Il a également mis en avant toutes les mesures mises en place par les pouvoirs publics algériens , à même de garantir l’accompagnement des PME pour qu’elles contribuent à l’amélioration de la compétitivité et la réalisation d’une haute valeur ajoutée. Il a souligné que le développement des PME est « au cœur du plan d’action du gouvernement à travers un ensemble de mesures pratiques à même d’accompagner l’évolution des PME, leur permettant de réaliser des taux de croissance plus élevés, élargir leur activité et améliorer la compétitivité et la qualité ». Et d’ajouter « cela permettra de créer une valeur ajoutée à des niveaux élevés et accroître les taux d’emploi ». »SMEX Algeria qui connait la participation des entreprises de six pays arabes et douze pays africains, constitue une opportunité de rencontre pour les différents acteurs dans le domaine de l’entrepreneuriat, visant à promouvoir les capacités et le niveau de fabrication qu’ont atteint les PME, mais aussi un espace de renforcement des échanges commerciaux, de construction de ponts de partenariat et de transfert de technologies et d’expertise » a poursuivi M. Rezig.Quant au président de l’Union arabe de développement des exportations industrielles (AUIED), Abdel Mounim Mahmoud, il a souligné pour sa part, le poids des PME dans les économies développés et émergentes, relevant qu’elles représentent 50% du taux de la main d’oeuvre et 40 % du PIB dans sur le marché émergent.Le monde a besoin de 600 millions de postes d’emploi au sein des petites entreprises et des start-up d’ici 2030, a-t-il ajouté, précisant que « la conjoncture économique internationale imposait aux pays africains et arabes de renforcer la compétitivité de ces entreprises et de tirer profit des conventions commerciales dans les espaces arabe et africain, ainsi que l’exploitation des opportunités générées par la 4e révolution industrielle, notamment en matière d’intelligence artificielle et d’Internet des objets dans le développement des exportations et de l’investissement ».Pour sa part, le secrétaire général de l’Union, Mohamed El-Kamali a insisté que « l’accélération du développement technologique au niveau international constitue une occasion pour développer des secteurs vitaux, notamment les technologies des informations vu que le monde arabe recèle une jeune ressource humaine compétente et capable de contribuer à trouver des solutions en termes d’innovation et de technologie au milieu d’environnement favorable à l’entrepreneuriat ».Cette manifestation économique organisée conjointement par la Société algérienne des foires et exportations (Safex) et l’Union arabe de développement des exportations industrielles (Auied) se penche, durant trois jours, sur plusieurs thématiques, dont les politiques et programmes des gouvernements arabes et africains pour le développement et le soutien aux PME, ainsi que le financement de ce type d’entreprises.Il s’agira pour les investisseurs, chefs d’entreprises, experts et entrepreneurs participants de soulever d’autres axes tels que l’accès des PME aux outils de financement innovants et diversifiés et les expériences réussies dans la promotion des PME aussi bien à l’échelle du monde arabe qu’en Afrique.Quelque 400 exposants, algériens, africains et arabes participent à l’exposition qui se tient concomitamment avec la conférence. Ils représentent divers secteurs dont notamment l’industrie mécanique, les télécoms, les services financiers, le tourisme, les TIC, la logistique et l’agroalimentaire.
Chokri Hafed