Marché pétrolier : Vers une nouvelle intervention de l’Opep
Face à des perspectives de marché qui s’assombrissent, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés s’acheminent vraisemblablementvers une nouvelle coupe de la production, après celle décidé pour les mois de novembre en cours et décembre prochain.
C’est d’ailleurs ce que laisse entendre le Secrétaire général de l’Opep, le Koweitien Haitham al-Ghais. Selon l’agence de presse britannique Reuters qui cite la chaîne de télévision saoudienne Al-Arabya, le SG de l’Opep a déclaré hier que l’organisation était prête à intervenir pour garantir la stabilité du marché pétrolier. Et au regard des perspectives du marché, il est probable que l’Opep et ses alliés optent pour une nouvelle baisse de l’offre de pétrole après la coupe de production de deux millions de barils/jours décidé pour les mois de novembre et décembre au cours de la dernière réunion ministérielle tenue au mois d’octobre dernier. La prochaine réunion de l’Opep+ est prévue en décembre et les indicateurs plaident pour une nouvelle baisse. L’Opep a d’ailleurs révisé, mardi dans son rapport mensuel, ses perspectives de demande à la baisse en 2022 et 2023, évoquant les défis économiques et les incertitudes géopolitiques.L’OPEP estime désormais que la demande mondiale de pétrole atteindra en moyenne 99,6 millions de barils par jour (bpj) cette année, en baisse de 0,1 million de bpj par rapport à ses prévisions précédentes, attribuant cette projection plus faible de la demande aux « incertitudes géopolitiques persistantes et à la faiblesse des activités économiques ».Pour l’année prochaine, l’OPEP a également abaissé ses prévisions de demande mondiale de pétrole de 0,1 million de bpj pour s’établir à 101,8 millions de bpj.L’Opep et ses alliés ont d’ailleurs démontré à plus d’une occasion leur ferme intention de prendre les mesures nécessaires pour garantir la stabilité du marché pétrolier et le préserver les intenses fluctuations qui l’affectent en raison de la spéculation et des tensions géopolitiques actuelles. Un souci qui se reflète d’ailleurs dans le niveau de respect de leurs engagements en termes d’offre de pétrole sur le marché. Ainsi et selon Reuters, Petro-Logistics, leader du suivi des pétroliers a indiqué hier que les exportations de pétrole brut de l’OPEP ont chuté de manière significative ce mois-ci, suggérant que les membres respectent leur part de la réduction de production convenue par le groupe et ses alliés. Sur les marchés de cotation, les prix du pétrole étaient en légère hausse hier, dopés par le risque géopolitique après la chute d’un missile en Pologne mardi mais restaient toutefois limités par les inquiétudes persistantes concernant l’économie mondiale.
Vers 10H35 GMT, le baril de Brentde la mer du Nord pour livraison en janvier prenait 0,60% à 94,42 dollars.Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en décembre gagnait 0,21% à 87,10 dollars.
Samira Ghrib