Culture du colza : Des difficultés qui persistent
Le président de la chambre régionale d’agriculture à Annaba a révélé que plus de 30 agriculteurs n’ont pas encore perçu, à ce jour, leurs cotisations financières du complexe « Cevital », après l’acquisition de 6 000 quintaux de colza, destinés à la transformation. Le responsable a fait savoir que 36 agriculteurs ont vendu 6000 quintaux de leur récolte de « Colza » au complexe « Cevital » sur la base d’un accord signé entre les deux parties. Or, depuis le mois de juillet dernier, période de livraison de la quantité de Colza, les agriculteurs attendent à ce que la direction de Cevital procède au versement financier, qui tarde à venir. Au bout de plusieurs revendications, selon le même responsable, « Cevital » a exigé de joindre la carte d’identification fiscale au dossier. Or, le porte-parole des agriculteurs a confirmé que cette condition n’existe pas dans les termes du contrat conclu. Il a indiqué que « Cevital » a, après les analyses effectuées sur la récolte, renvoyé environ 1000 quintaux, en raison de la mauvaise qualité de la marchandise. Le même responsable a, par ailleurs, indiqué que le problème a été exposé aux instances concernées. Toutes les correspondances adressées par les agriculteurs au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, au président de la Chambre nationale d’agriculture et à l’Union des fellahs et au Médiateur de la République n’ont toujours pas eu de réponse. Situation qui pourrait avoir un impact irréversible sur la culture du Colza, a souligné le même interlocuteur. Ce dernier, et au vu de la situation prévalant actuellement, à savoir le non paiement des dettes des professionnels de cette culture stratégique, a indiqué les superficies dédiées à la culture du colza seront fortement réduites au cours de cette année, en raison de la crainte des agriculteurs de voir le même scénario se répéter. En plus des pertes subies par certains agriculteurs, dont leurs cultures de colza ont été endommagées en raison des conditions climatiques. Aux termes de la correspondance adressée au ministère de tutelle, selon le même responsable, il a été fait état de la situation inquiétante des agriculteurs du fait qu’ils n’ont pas encore perçu leurs dus, depuis la livraison de la récolte au mois de juin. Surtout que ces fellahs ont eu confiance dans le programme de l’Etat et ont accepté de se lancer dans cette culture, pour laquelle, chaque agriculteur s’est inscrit à la chambre d’agriculture, après avoir signé une demande d’adhésion dûment enregistrée par la Direction des services Agricoles (DSA) pour cultiver une superficie réservée au colza. Le président de la chambre locale de l’agriculture a, dans le même sens, souligné que la majorité des agriculteurs ont produit et livré des graines de colza au mois de juin, ajoutant que certains agriculteurs ont signé un accord rédigé par le partenaire économique lui-même.« Ils ont remis tous les documents nécessaires et requis dans l’accord », a-t-il dit. Aujourd’hui, le partenaire non seulement retarde le paiement mais menace aussi d’émettre des réserves sur les conditions de stockage de la production. Une situation dont ils ne sont en aucun cas responsables, puisque « la livraison a été faite de manière saine, commercialisable et agréée par les services techniques de la Coopérative des céréales et des légumes secs, avec un stockage individuel pour chaque agriculteur », a expliqué le même interlocuteur.
Sofia Chahine