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Le Premier ministre reçoit l’ambassadrice des Etats-Unis d’Amérique : Les Etats-Unis confirment leur intérêt pour l’Algérie

Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a reçu hier à Alger, l’ambassadrice des Etats-Unis d’Amérique en Algérie, Elizabeth Moore Aubin. La rencontre, qui s’est tenue au Palais du Gouvernement, a constitué l’occasion de «saluer la profondeur des relations qui lient les deux pays, d’examiner les moyens de renforcer la coopération bilatérale dans divers domaines, ainsi que l’échange de vues autour des questions inscrites à l’ordre du jour du sommet Etats-Unis-Afrique, prévu à Washington en décembre prochain», a précisé un communiqué des services du Premier ministre.

Le sommet Etats-Unis-Afrique se déroulera à Washington du 13 au 15 décembre 2022. De prime abord, tous les dirigeants africains y seront conviés, y compris le président Abdelmadhjid Tebboune. Selon un récent communiqué de la Maison Blanche rendu public l’été dernier, l’événement est fait pour démontrer « l’engagement durable des États-Unis envers l’Afrique et soulignera l’importance des relations entre les États-Unis et l’Afrique, ainsi qu’une coopération plus étroite sur les priorités mondiales communes ».

Le sommet des dirigeants États-Unis–Afrique, ajoute la Maison Blanche, « s’appuiera sur nos valeurs communes pour promouvoir davantage un nouvel engagement économique, pour renforcer l’engagement des États-Unis et de l’Afrique en faveur de la démocratie et des droits humains, pour atténuer l’impact de la COVID-19 et des futures pandémies ». Washington vise également à « travailler en collaboration afin d’améliorer la santé régionale et mondiale, pour promouvoir la sécurité alimentaire, pour faire progresser la paix et la sécurité, pour répondre à la crise climatique et pour accroître les liens avec la diaspora ».

Contrairement à ses précédentes éditions, le sommet Etats-Unis-Afrique de cette année intervient dans un contexte marqué par la guerre en Ukraine et une grande rivalité entre Washington, Moscou et Pékin. Une rivalité qui fait aujourd’hui de l’Afrique un terrain d’affrontement entre ces trois grandes puissances. Washington s’emploie d’ailleurs ces derniers mois à contrer l’influence de plus en plus grande de la Russie sur le continent. C’est même l’un des objectifs prioritaires de l’administration américaine.

Pour preuve, le Congrès américain a adopté le 27 avril dernier un projet de loi visant à développer une stratégie contre les «activités malveillantes» de la Russie en Afrique qui « sape les objectifs et les intérêts des Etats-Unis en Afrique ». La loi couvre également la surveillance étroite des tentatives d’influence politique, des activités de désinformation et des opérations militaires de la Russie. L’attention est également attirée sur le renforcement des institutions démocratiques en Afrique, le suivi et l’évaluation dans les domaines de la transparence, la responsabilité, les droits de l’homme, la lutte contre la corruption, les ressources naturelles et l’exploitation minière, et le développement de principes de bonne gouvernance.

L’intérêt de Washington pour l’Afrique ne date pas d’hier. Seulement, le continent est devenu une priorité pour les Américains au lendemain notamment du refus, par une grande majorité des pays africains, de condamner l’opération militaire menée par Moscou en Ukraine. Ils ont compris que le continent africain avait commencé à leur échapper. Cela explique d’ailleurs les tournées effectuées depuis mars dernier par des responsables du Département d’Etat dans plusieurs grandes capitales africaines, dont Alger qui a reçu en avril dernier la visite d’Antony Blinken. Il est à prévoir donc que la Maison Blanche saisisse l’occasion de la tenue du sommet Etats-Unis-Afrique pour tenter d’attirer dans le camp américain le maximum de pays et donc de les soustraire à l’influence russe.

S’agissant des relations algéro-américaines en elles-mêmes, de nombreux observateurs estiment qu’elles ont encore une grande marge de progression. L’Algérie est très peu connectée au monde anglo-saxon, surtout au plan économique malgré l’intérêt que peuvent manifester des pays comme les Etats-Unis ou le Canada.C’est moins le cas de la coopération de la coopération sécuritaire entre Alger et Washington, les deux capitales collaborant activement dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale.

Depuis son arrivée à Alger, l’ambassadrice des Etats-Unis d’Amérique en Algérie, Elizabeth Moore Aubin, s’est distinguée d’ailleurs un grand activisme afin de rapprocher davantage les deux pays dans les domaines économique et culturelle. «En tant qu’ambassadrice, ma plus grande priorité est de continuer à développer notre fort partenariat économique. Les États-Unis seront un partenaire de premier ordre pour l’Algérie. Les entreprises américaines pourront contribuer à la diversification de l’économie algérienne», a-t-elle confiée récemment à la presse. Elle a déjà eu à rencontrer de nombreux responsables et n’hésite pas à dire sans langue de bois et publiquement ce qu’elle pense. Ce qui confirme que les Etats-Unis sont également dans une position offensive en Algérie.

Khider Larbi

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