Annaba : Grève des transporteurs de Séraidi
La grève des transporteurs a été déclenchée en pleine dégradation des conditions météorologiques et surtout avec l’érosion du pouvoir d’achat. Une situation occasionnant des désagréments aux habitants de la commune de Séraidi.
Pas moins d’une cinquantaine de conducteurs de fourgons ont amorcé hier une grève pour revendiquer l’augmentation des tarifs fixés actuellement à 50 DA la place. Ces seuls moyens de locomotions assurant la navette entre Annaba/Séraidi sont immobiles. Une situation à l’origine de moult désagréments pour les usagers de ces fourgons, en l’absence de tout autre moyen de transport, le téléphérique entre autres. Ce dernier à priori semble motiver les grévistes qui tentent de profiter de la situation de la panne du téléphérique immobile depuis plus trois ans et demi. Par ailleurs, selon certains transporteurs de fourgons interrogés, « le prix de la place est insignifiant comparativement à l’inflation ». « Nous avons des familles à nourrir, comment peut-on y arriver avec deux navettes par jour, à raison de 50 DA place ? », a d’emblé lancé un gréviste. « C’est un prix plus que dérisoire par rapport au 14 km de trajet que l’on fait, sans compter les dangers et les accidents qui peuvent survenir », a rétorqué un autre. Il est à souligner que la commune de Séraidi culmine à plus de 900 mètres d’altitude et une route en pente avec une multitude de virages. Au-delà, nos interlocuteurs parmi les grévistes ont mis en avant les dégâts occasionnés à leurs fourgons, nécessitant à chaque fois une révision. Autres arguments motivant ce débrayage, la hausse des prix des pièces de rechange et des pneus entre autres. Ces raisons et bien d’autres ont poussé les transporteurs de fourgons de Séraidi à opter pour le débrayage, afin de faire parvenir leurs doléances aux responsables concernées. Ainsi, répondant au mot d’ordre de grève, le transport des fourgons vers la commune de Séraidi est totalement paralysé. Il ne reste que les quelques taxieurs non concernés par la grève qui continuent d’assurer le transport. Et cela reste insuffisant au vu du nombre important d’usagers entre travailleurs et étudiants entre autres. En effet, depuis l’amorce de la grève, des milliers d’habitants de la commune de Séraidi sont confrontés aux difficultés de déplacement. Ils peinent à vaquer à leurs obligations. Il est à souligner que la majorité des usagers de ces moyens de transport sont pour la plupart issus de classe moyenne. Des familles, dont le pouvoir d’achat sera fortement impacté, si l’augmentation du prix de la place est accordée. Selon quelques usagers de ces fourgons, la revendication de l’augmentation des tarifs est jugée excessive, notamment pour ceux contraints de faire le trajet plusieurs fois par jour. Loin de toute considération quant aux conditions sociales de la frange qui utilise ces fourgons pour son déplacement jusqu’à la commune d’Annaba, les grévistes ne démordent pas et revendiquent une augmentation de 20 DA, afin d’atteindre au moins les 70 DA, « bien que cela reste insuffisant, mais cela pourrait plus ou moins amortir d’une manière infime les dépenses », a estimé l’un des transporteurs en grève. Jusqu’à la mise sous presse, le mouvement de grève continue pendant que les autorités locales restent retranchés au sein d’un silence inexpliqué. Surtout que la situation impacte des milliers d’habitants, qui n’ont aucun autre moyen de transport. Car, il convient de rappeler que le téléphérique est toujours hors service et ne sera opérationnel qu’en mars 2023. En attendant, les transporteurs de fourgon ne semblent pas démordre et se disent prêts à radicaliser leur action, si les autorités concernées ne se manifestent pas. Car, cela a permis aux fraudeurs de saisir l’occasion pour imposer leurs tarifs. À raison de 70 DA la place à prendre ou à laisser, les habitants de Séraidi, n’ont d’autre choix que de se soumettre à un diktat imposé par des fraudeurs.
Sofia Chahine