Face à la montée des incertitudes : Comment l’Opep+ réagira-t-elle ?
Les craintes de récession et la complexité de la situation en Chine en lien avec l’évolution de la politique zéro-covid font peser de fortes incertitudes sur le marché aujourd’hui soumis à des fluctuations inédites. L’annonce de l’Union européenne quant à la volonté du G7 et ses alliés d’imposer dès lundi un prix plafond à 60 dollars au pétrole russe aggrave ces incertitudes, d’autant que la Russie a déjà annoncé qu’elle refuserait de vendre du pétrole à ceux qui appliqueraient ce plafond. Celle-ci prévoit d’ailleurs de réorienter sa production vers l’Asie, notamment la Chine et l’Inde auxquels elle prévoit de céder son pétrole à un prix préférentiels 40% plus bas que ceux du marché, indique l’agence américaine Bloomberg. Si cela ne suffit pas, plusieurs responsables russes n’ont pas écarté la possibilité de tout simplement fermer les vannes et de pousser les prix vers le haut, histoire de compenser les pertes de production par une prime sur les prix. De multiples scenarios qui ne perturbent en rien les plans de Moscou qui joue d’ailleurs sur des coûts situés à environs 20 dollars et qui pourra toujours compter sur des gains quelle que soit l’orientation du marché.
C’est au milieu de ces incertitudes que se tient aujourd’hui la réunion mensuelle de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de leurs alliés signataire de la Déclaration de coopération. Une réunion qui se tient cette fois par visio-conférence, comme celle de l’Opep tenue hier d’ailleurs. Une réunion qui suscite nombre de spéculations d’autant que l’alliance devra prendre en considération les prévisions d’évolution du marché au regard des facteurs qui peuvent affecter l’offre et notamment la demande, la donne économique et le facteur Chine s’imposant comme la clé du marché, ce pays d’Asie étant le plus gros importateur de pétrole. Un assouplissement ou non de la politique zéro-covid qui influera sur la courbe de croissance dans ce pays pèsera assurément sur la demande future et donc sur la situation du marché. Reste le facteur géopolitique qui reste déterminant. Il s’agit donc d’évaluer l’impact que la décision du G7 de plafonner les prix du pétrole russe aura ou non sur l’offre de pétrole russe. L’Opep+ décidera-t-elle d’agir aujourd’hui sur l’offre ou optera-t-elle pour le wait end see ? La semaine dernière la presse financière internationale tablait une nouvelle coupe de la production de pétrole d’au moins 500.000barils/jour et pouvant atteindre les 2 millions de barils/jour induite par les mauvaises prévisions. Mais les incertitudes pourraient avoir raison de cette résolution. L’agence britannique Reuters qui cite des sources de l’Opep+ indique que l’alliance s’acheminerait plutôt pour un maintien des objectifs de production retenus lors de la réunion d’octobre et opterait donc pour le « wait and see ».
Hocine Fadheli