Annaba : La DCP renforce les contrôles
C’est un véritable tour de vis qu’opèrent depuis quelques jours, les services de la Direction du commerce et les services de sécurité à Annaba. Si le non-respect des conditions d’exposition des marchandises est une atteinte au design de la ville, le défaut de facturation des produits lui est une atteinte à l’éthique commerciale. De cet élan les services concernés mènent depuis plusieurs jours une vaste opération de contrôle, ciblant tous les commerces. Les services de sécurité, la gendarmerie nationale de Berrahal en l’occurrence, ont, en ce début de semaine, effectué des opérations de contrôle de roulants, les fourgons notamment. Plusieurs de ces derniers, chargés de produits d’habillement, ont été immobilisés. Les conducteurs de ces véhicules en provenance de la ville commerçante par excellence en la matière, à savoir El Eulma, dans la wilaya de Sétif, se sont vus saisir les marchandises se trouvant à bord de quatre véhicules utilitaires légers, à un barrage de la Gendarmerie nationale de la commune. Les convoyeurs n’étaient autre que des livreurs, venus à Annaba, pour livrer des ballots d’effets vestimentaires neufs à des commerçants de la rue Bouzbid, à proximité de la placette dite Alexis Lambert. Selon les informations qui nous ont été fournies par une source sécuritaire, au moment du contrôle, les livreurs n’ont pas pu présenter les factures qu’auraient dû établir les grossistes des marchés de la ville d’El Eulma. Abordés à ce sujet, les commerçants destinataires de ces marchandises ont déclaré que les grossistes dont il s’agit ne disposent en fait que de registres de commerce de vente au détail, d’où l’impossibilité pour eux de rédiger des factures. À ce sujet, l’un d’entre ces vendeurs de prêt à porter a fait part du double préjudice qu’il a subi, à savoir la perte de 170 millions et de l’approvisionnement de son magasin en effets vestimentaires nécessaires à son activité. De son côté, la Direction du commerce et de la promotion des exportations, a intensifié les opérations de contrôle. Au-delà, elle a brandi la menace du retrait du registre de commerce, pour le non-respect des conditions d’exposition des produits dans le centre-ville d’Annaba. Dans ce contexte, la DCP d’Annaba a opéré des retraits de registres de commerce de plusieurs commerçants. Ces derniers, notamment de la rue commerçante Gambetta, ont opéré des extensions, en guise de vitrines, pour exposer une partie de leurs produits. Plus de 100 commerçants ont, dans un premier temps, été mis en demeure pour payer à l’APC les montants de location de ces extensions.. Or, faisant la sourde oreille, les services de la DCP ont aussitôt procédé au retrait de leurs registres de commerces. Contraints de se soumettre à la réglementation, ces commerçants ont répondu à la convocation des dits services afin de régulariser leurs situations. Les contrevenants sont appelés à louer les façades qui dépassent l’espace de leur commerce. La plupart des commerçants dans la wilaya d’Annaba, ont doté leurs magasins de vitrines Cette exploitation est payante selon une source relevant de la DCP d’Annaba. C’est pourquoi, les commerçants dont, les registres de commerces ont été retirés, doivent en premier lieu payer ce qu’ils doivent à la mairie, afin de pouvoir récupérer leurs registres de commerce. Faute de quoi, ils ont été obligés d’éliminer toutes extensions de quelque centimètres soient-elles. D’autres, dont la conception des commerces ne tolère aucune extension, sont appelés à respecter l’alignement initial. Outre l’élimination des extensions des commerces, les panneaux dépassant l’entrée de ces derniers, sont également concernés par cette mesure. Autre situation pouvant occasionner le retrait du registre de commerce, celle de l’exposition des marchandises sur les trottoirs et les espaces réservés au stationnement. En effet, outre les extensions et les aménagements que ces commerçants ont opérés, ils se sont approprié les trottoirs réservés aux piétons et ceux réservés au stationnement des automobilistes. Ce qui a créé une anarchie démesurée dans le centre-ville et toutes ses artères. Cette transformation unilatérale des façades des magasins a suscité une vive réaction des services de la direction du commerce et de la promotion des exportations. Des mesures répressives sont à même de remettre de l’ordre dans l’espace commercial de la ville, devenu au fil du temps, un modèle d’impunité. C’est pourquoi, les autorités concernées ont décidé de prendre le taureau par les cornes et engager une lutte sans merci, pour rendre à César ce qui appartient à César, en recourant au moyen le plus radical, le retrait du registre de commerce en l’occurrence.Sofia Chahine