Approvisionnement en blé sur les marchés mondiaux : L’Algérie tire son épingle du jeu
« La demande de céréales et notamment de blé se maintient sur le marché international, notamment en Afrique et au Moyen-Orient, avec des appels d’offre émis à partir de l’Algérie, la Tunisie, ou encore l’Égypte ces derniers jours », ont indiqué les négociants.
Classée par le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations-Unies première en Afrique en matière de sécurité alimentaire dans sa dernière cartographie de la pauvreté avec un taux de personnes sous-alimentées inférieur à 2,5% de la population totale durant la période 2018-2020, l’Algérie a réussi à tirer son épingle de jeu sur le marché des céréales avec un approvisionnement et un stockage constant en blés. En effet, l’Algérie poursuit à s’approvisionner sur le marché mondial avec cette diversification des origines, allant de l’Europe à la Russie. A l’instar de plusieurs pays, comme l’Egypte, l’Algérie, à travers l’Office algérien interprofessionnel des céréales, vient d’acquérir une importante quantité de blé tendre lors d’un appel d’offres. Estimée à près de 450 000 tonnes par les négociants européens, cette quantité de blé vient renforcer les stocks du pays qui inscrit, depuis plus de deux ans, ce registre parmi les priorités pour parer à toute éventuelle insécurité alimentaire qui pourrait survenir à cause des conflits et de la rareté de la pluviométrie dans les pays producteurs. « La demande de céréales et notamment de blé se maintient sur le marché international, notamment en Afrique et au Moyen-Orient, avec des appels d’offre de l’Algérie, la Tunisie, ou encore l’Égypte ces derniers jours », ont indiqué les négociants, affirmant que « même si le blé américain est redevenu compétitif, la Russie et l’Ukraine restent les références du marché ». D’ailleurs, le cabinet français Agritel a indiqué que « la Russie, dont la récolte a été annoncée comme pléthorique, est toujours très bien placée sur ces appels d’offre, et le prolongement de l’accord favorise ses exportations de céréales mais aussi d’engrais ». Dans ce contexte marqué par la nervosité et l’instabilité des prix, l’Algérie a acheté son blé, d’origine facultative, autour de 355 et 355 dollars la tonnes, coût et fret compris, et les livraisons sont prévues pour le mois de janvier prochain, et ce, selon la provenance de la marchandise. Même si aucun pays ne publie jamais les résultats des appels d’offres, il faut relever que l’Office algérien interprofessionnel des céréales démultiplie les achats en attendant les approvisionnements sur le marché local après que le gouvernement ait apporté des aides substantielles aux producteurs pour juguler les importations et les dépenses des devises. En ce sens, l’Office algérien interprofessionnel des céréales avait déjà acheté, il y a un mois, l’équivalent de 510 000 tonnes de blé à un prix compris entre 367 et 368 dollars la tonnes, fret de port compris. Ainsi, l’Algérie aura gagné en termes de coûts et de délais de livraisons, sachant que la journée d’hier, « a été marqué par un net repli sur les céréales sur l’ensemble des marchés dans un contexte de craintes de récession économique liées essentiellement à la hausse des coûts des énergies », comme l’a souligné le cabinet Agritel. Selon la même source, « ce repli s’inscrit alors que les exportations de céréales origines françaises restent soutenues et que l’écart de prix avec les origines mer Noire se réduit ». D’autant, précise-t-on, « les conditions climatiques sont favorables en Europe », même si, en Argentine, « le déficit hydrique aura définitivement pénalisé la récolte 2022 de blé estimée entre 10 et 11 millions de tonnes, soit en repli de 50 % par rapport à l’an passé ». Au plan économique, le pays a grandement tiré son épingle de jeu après le reconduction de l’accord sur le corridor maritime depuis trois ports d’Ukraine pour les quatre mois d’hiver. « Depuis, les cours du blé se sont dégonflés et sont redescendus proches des plus bas de novembre, et quasiment sur les niveaux d’août 2022 », explique encore le cabinet Agritel.
Riad Lamara