Des réseaux de faussaires pullulent dans les grandes villes / Visas : Attention à l’escroquerie !
La DGSN a révélé qu’un nouveau réseau de falsification de visas, visiblement bien implanté dans le Grand-Alger, a été démantelé par le service central de lutte contre la criminalité organisée.
Au moment où d’honnêtes citoyens peinent à dénicher un créneau pour déposer une demande de visa Schengen, des réseaux parallèles s’organisent pour « offrir » de faux sésames en contrepartie de sommes mirobolantes, avec de faux documents, allant des pièces justificatives jusqu’au passeport. Ce trafic ne touche pas seulement le visa Schengen. Plusieurs catégories de voyageurs se rabattent sur le marché informel pour l’obtention de visas pour d’autres pays. Le faux visa est proposé jusqu’à 100 millions de centimes, avec la garantie de se faire prendre dans les filets des sentinelles qui veillent aux au respect de la loi. En ce sens, il ne se passe pas une semaine sans qu’une filière de faussaires ne soit démantelée dans les quatre coins du pays. Les enquêtes menées par le service central de lutte contre la criminalité organisée, relevant de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) témoignent de l’ampleur de ce trafic juteux qui ne profite guère aux acquéreurs, pourtant conscients des fâcheuses retombées, que ce soit en ce qui concerne les peines qu’ils encourent ou les pertes financières. Hier, la DGSN a révélé qu’un nouveau réseau, visiblement bien implanté dans le Grand-Alger, a été démantelé par le service central de lutte contre la criminalité organisée. L’enquête qui a duré plusieurs jours a révélé que cette filière démarchait dans le milieu des jeunes en détresse à la recherche d’un visa pour franchir la frontière, sachant que la traversée de la Méditerranée représente un gros risque avec l’arrivée de la saison hivernale en haute mer et l’étau qui se resserre dans les points de départ et d’arrivée, notamment en Espagne, en Italie, en Grèce et en Turquie. Selon la DGSN, ces individus s’occupaient de tout pour satisfaire ces « clients », candidats à l’émigration illégale, et eux-mêmes sont exposés aux peines pénales une fois interceptés aux frontières. De la falsification de documents administratifs pour l’obtention de visas jusqu’aux faux passeports, deux personnes ont été arrêté en flagrant délit au moment où ils falsifiaient ce fameux visa. L’opération menée par les policiers a permis de saisir 13 faux passeports, des dossiers et des papiers administratifs, ainsi que les moyens techniques pour la falsification de ce document de voyage. Si les deux suspects ont été déférés et placés sous mandat de dépôt par le procureur de la République près le tribunal de Bir Mourad Rais, pour faux et usage de faux, il est clair que l’instruction reste ouverte. C’est le deuxième réseau qui tombe à Alger après celui d’Hussein Dey qui était spécialisé dans la vente des faux visas. Ce dernier était composé de six personnes, dont deux femmes. Six faux passeports ont été saisis avec plusieurs photos des candidats victimes à la recherche d’un moyen pour franchir illégalement la frontière. Outre les documents maquillés grâce aux moyens techniques, les policiers ont récupéré 400 millions de centimes, représentant la somme des ventes de quelques sésames. Ce réseaux avait plusieurs ramifications, allant d’Alger jusqu’à Tizi Ouzou où plusieurs victimes ont déposé des plaintes. Contrairement à la première filière, celle-ci avait deux rabatteurs, une femme et un homme, qui se faisaient passer pour des fonctionnaires. Une enquête similaire a également été menée à Mostaganem où un réseau excellait dans le trafic du visa Schengen. Sauf que les candidats au faux visa ont été arrêtés au moment où ils allaient quitter le territoire nationale par la Police aux frontières (PAF). Composé de cinq personnes, les mis en cause ont été arrêtées pour faux et usage de faux et trafic des visas européens. Selon l’enquête judiciaire, cette filière a été démantelé grâce aux renseignements fournis, lors des auditions, par les candidats infortunés arrêtés lors d’une opération de contrôle de routine au niveau du port de Mostaganem. Ainsi, les éléments de la PAF ont mis la main sur un visa douteux découvert chez un passager qui allait embraquer à destination de Valence, en Espagne. Passé au scanner, le fameux sésame, payé rubis sur ongles à 100 millions de centimes, était finalement un faux. Au final, ce réseau avait des ramifications dans les wilayas limitrophes, dont Relizane. Les perquisitions de domiciles des mis en cause ont permis de récupérer cinq passeports avec des faux visas, appartenant aux pauvres candidats. Passés aux aveux, les membres du réseau ont révélé qu’ils détenaient tout un arsenal pour fabriquer de faux visas. L’extension de compétences des enquêteurs a abouti à l’arrestation d’autres individus, tous présentés devant la justice et placés sous mandat de dépôt.
Riad Lamara