Détournement de 4000 compteurs d’eau de la SEATA : Les accusés condamnés à des peines avec sursis
Après plusieurs années d’enquête d’instructions, la justice a rendu son verdict, dans cette l’affaire de détournement des compteurs d’eau de l’ancienne SEATA revenue aujourd’hui dans le sillage de l’Algérienne des eaux.
En effet, au bout d’une journée d’audiences, le tribunal correctionnel d’Annaba a prononcé, hier, une peine d’ un an de prison avec sursis assortie d’une amende de 5 millions de centimes, à l’encontre de l’ex-directeur de l’unité d’Annaba qui a dirigé l’agence entre 2011 et 2013, avons-nous constaté sur place. Ce même ex-directeur occupe actuellement le poste de directeur technique de la zone d’Annaba. Quant aux deux fournisseurs impliqués dans l’affaire, ils ont écopé d’ un an de prison ferme et d’une amende de 20 millions de centimes. La même instance de justice a condamné 3 autres cadres de l’ex-entreprise à 2 ans de prison avec sursis et une amende de 20 millions de centimes. Tandis que quatre autres accusés ont été acquittés. Le préjudice causé à l’entreprise est de 13 milliards de centimes. Pour rappel, la mise à nu de cette énième affaire pour l’ex-SEATA remonte à 2015 lorsque l’ex-directrice de l’ADE avait déposé une plainte pour disparition de 4.000 compteurs d’eau. Une information judiciaire avait alors été ouverte et une enquête engagée par la brigade économique et financière de la Direction de la Sûreté de la wilaya d’Annaba. Les équipements volés portant le sigle de l’ex-société de l’eau et de l’assainissement d’El Tarf (SEATA), avaient été découverts dans plusieurs chantiers de promotions immobilières à Annaba et dans de nombreuses wilayas du pays et même en Tunisie, après avoir été écoulés par le biais du circuit de l’informel, avaient révélé les investigations à l’époque. A l’issue des mêmes investigations, les auteurs avaient été identifiées, dont plusieurs cadres de l’entreprise. Au total 14 personnes étaient impliquées, dont l’ex-directeur, le chef de service technique, le chef de centre d’Annaba, la cheffe de service commercial, un chef d’équipe mais aussi un ex-chef de département à la retraite et deux magasiniers. Les mis en cause dans cette affaire avaient été accusés, en 2016 ,de plusieurs chefs d’inculpation, dont abus de fonction, détournement de biens publics et négligence dans la gestion entraînant le détournement de fonds. Alors que les quatre commerçants sont accusés de délit de dissimilation de fonds acquis illégalement. Au fil des années la liste des accusés dans cette affaire a rétrécie comme une peau de chagrin. Seule une poignée de mis en causes a été condamnée par le tribunal correctionnel d’Annaba. Il est à rappeler que ce scandale n’est pas le premier pour cette société publique. En 2016, un scandale avait secoué à l’époque l’Algérienne des eaux, suite à la découverte d’un trou financier. Une affaire impliquant plus d’une vingtaine de cadres et d’employés, dont quatre avaient écopé de quatre ans de prison ferme, pendant que les autres avaient été condamnés à un an avec sursis. Le tribunal correctionnel d’Annaba avait reconnu les mis en causes dans l’affaire, coupables de détournement de fonds publics, de mauvaise gestion et de négligence. Le préjudice subi par cette entreprise publique a été estimé après expertise financière à quelque 160 millions de dinars.
Sofia Chahine