Guerre en Ukraine : Washington adopte une loi de finances avec 45 milliards pour Kiev
Le Congrès américain a adopté ce week-end un vaste projet de loi de finances des services fédéraux, d’un total de 1700 milliards de dollars, dont 45 pour l’Ukraine. Après celui du Sénat jeudi, ce vote par 225 voix contre 201 de la Chambre des représentants permet d’éviter la paralysie de l’administration fédérale américaine (le fameux «shutdown»), qui aurait pu intervenir dès vendredi soir. Le président Joe Biden doit encore promulguer la loi avec sa signature. «Ce projet de loi est bon pour notre économie, notre compétitivité et nos populations – et je le signerai dès qu’il sera sur mon bureau», a-t-il réagi dans un communiqué. «Ce projet est un texte de loi essentiel non seulement pour financer l’Etat, payer nos fonctionnaires, mais aussi pour montrer que l’Etat américain fonctionne», avait déclaré avant le vote le responsable des élus démocrates à la Chambre, Steny Hoyer. Ce budget doit financer le fonctionnement de l’Etat fédéral américain – forces de l’ordre, diplomatie, forces armées, politique économique, etc. – jusqu’à septembre 2023. Il inclut aussi un amendement à une loi datant du XIXe siècle afin de mentionner que le vice-président américain ne peut pas intervenir directement dans la certification des résultats électoraux. Donald Trump avait utilisé les ambiguïtés de l’ancien texte pour suggérer que Mike Pence, son vice-président, aurait pu stopper l’arrivée au pouvoir de Joe Biden après une victoire que le républicain sortant ne voulait pas reconnaître – l’un des éléments qui ont mené à l’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021. Donald Trump, à nouveau candidat pour 2024, a qualifié jeudi le texte d’«abomination», l’imputant à l’«extrême gauche», aux élites de la capitale et aux lobbies. Avec une majorité démocrate à la Chambre pour quelques jours encore, et au surlendemain d’une visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky chaleureusement accueilli par l’immense majorité des parlementaires, l’issue positive du passage du texte ne faisait guère de doutes.
R.I.