Le Makhzen ignore les menaces israéliennes sur Al-Aqsa : La grande hypocrisie marocaine
L’attitude marocaine est un exemple d’hypocrisie et de reniement. Il apparait clairement que le but principal de Mohammed VI et du Makhzen est maintenir la relation de la honte qu’il entretien avec l’entité sioniste Il semble prêt à commettre encore davantage de trahisons pour y parvenir.
Le nouveau gouvernement de Benjamin Netanyahu, le plus à droite de l’histoire, n’a pas encore complètement pris ses quartiers qu’il a déjà mis le feu aux poudres à El Qods. Comment ? Par la provocation, un mode opératoire connu pour être la marque de fabrique des extrémistes juifs qui veulent s’accaparer d’El Qods.
Cette fois la provocation est venue du nouveau ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir. Il s’est rendu mardi sur l’Esplanade d’Al Aqsa, troisième lieu saint de l’Islam.
Connu pour ses prises de position anti-palestiniennes, Itamar Ben Gvir s’inscrit d’emblée dans une logique de confrontation et de tension et entend mettre en application les plans sionistes. Ben Gvir prône l’annexion par l’entité sioniste de la Cisjordanie et l’expulsion des Palestiniens et enterrer la solution à deux États ainsi que toute perspective de paix.En se rendant à Al Aqsa, il entend rééditer les provocations d’’Ariel Sharon qui s’était rendu en 2000 sur l’esplanade. Cela avait provoqué des heurts sanglants entre Palestiniens et les forces d’occupation israéliennes, marquant le début de la seconde Intifada (2000-2005).
Comme il fallait s’y attendre, la visite a déclenché de vives condamnations de la part de plusieurs pays, y compris de l’Algérie qui est présidente en exercice de la Ligue des Etats arabes. Même les Etats-Unis, parrain attitré de l’entité , a condamné la visite tant elle est irresponsable et inadmissible. «Toute action unilatérale qui mettrait en danger le statu quo (autour des lieux saints à El Qods) serait inacceptable», a averti, mardi, la porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre. Un porte-parole du Département d’État américain s’est dit quant à lui «profondément préoccupé» par ce déplacement d’Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite israélienne, jugeant que la visite était de nature à «exacerber les tensions et susciter la violence».
Un statut quo auquel l’entité sioniste cherche à tout prix mettre fin d’abord en imposant une division temporelle et spatiale de fait d’Al-Aqsa. Prélude à la destruction pure et simple de la mosquée, laquelle est la finalité des sionistes et particulièrement des extrémistes juifs. Une attitude qui est tout bonnement inacceptable, non seulement pour les Palestiniens, mais aussi pour l’ensemble du monde arabe et musulmans, sans oublier qu’elle va à l’encontre de toutes les résolutions de la légalité internationale.
Provocations et situation explosive
Côté palestinien, un porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, a averti que «notre peuple palestinien continuera de défendre ses lieux saints et la mosquée Al-Aqsa», qualifiant de «crime» le déplacement d’Itamar Ben Gvir. Il s’agit d’une «provocation sans précédent», a estimé le ministère palestinien des affaires étrangères à Ramallah, en Cisjordanie. La Jordanie qui officiellement administre les Lieux Saints à El Qods a également dénoncé une «provocation» laissant présager «une escalade». L’Arabie saoudite et la Ligue arabe ainsi que l’Organisation de la coopération islamique, l’ont également condamnée. L’attaque, par l’entité sioniste des lieux saints d’El Qods «ne fera pas seulement exploser la situation à l’intérieur de la Palestine, mais pourrait faire exploser toute la région», a déclaré quant lui le chef du Hezbollah chiite libanais, Hassan Nasrallah.La Ligue arabe a ainsi condamné une « intrusion flagrante », mettant en garde contre les répercussions de ces pratiques sur la Palestine et toute la région, et sur la paix mondiale ».Al-Azhar Al-Sharif a abondé dans le même sens, soulignant que ces « actions provocatrices reflètent clairement la barbarie de l’occupation et la tentative d’imposer une réalité politique par la force des armes ».Pour leur part, l’ONU et son secrétaire général, Antonio Guterres, ont renouvelé leur engagement à « reprendre le chemin d’une solution à deux Etats basée sur des négociations conformément aux résolutions pertinentes des Nations unies, de la loi et des accords antérieurs ».Invité à s’exprimer au sujet de cette escalade, le porte-parole adjoint du SG de l’ONU, Farhan Haq a rappelé l’appel d’Antonio Guterres à maintenir le statu quo dans les lieux saints. Il a ajouté que le chef de l’ONU appelle à « s’abstenir de prendre des mesures susceptibles d’aggraver les tensions à l’intérieur et autour des lieux saints ».Le représentant spécial de l’Union européenne pour le processus de paix au Moyen-Orient, Sven Koopmans, a déclaré que « le maintien du statu quo dans les lieux saints et la tutelle de la Jordanie sur eux est une nécessité pour la paix régionale ainsi que la stabilité et l’équilibre entre les principales religions à El Qods, ce qui est très important pour nous tous ».
Sommet des Accords d’Abraham
Au milieu de toute cette indignation, le Maroc, dont le monarque préside le Comité Al Qods, structure fantôme qui n’a absolument rien fait pour défendre les Palestiniens, a n’a réagi à cette énième provocation que du bout des lèvres. Le Makhzen a rendu public le communiqué le plus rachitique et le plus mou du monde arabe. Il n’a même pas fait mieux que l’opposition israélienne. Cela montre bien que sa préoccupation n’est pas de défendre les Palestiniens ou le troisième lieu saint de l’Islam. Non pas du tout. L’attitude marocaine est un exemple d’hypocrisie et de reniement. Il apparait clairement que le but principal de Mohammed VI et du Makhzen est maintenir la relation de la honte qu’il entretien avec l’entité sioniste Il semble prêt à commettre encore davantage de trahisons pour y parvenir.
La preuve, c’est que malgré les massacres quotidiens commis par les forces d’occupation israéliennes dans les territoires palestiniens, le Maroc va abriter, au mois de mars prochain, le sommet des Accords d’Abraham. L’annonce a été faite lundi par le nouveau ministre des Affaires étrangères de l’entité sioniste, Eli Cohen, qui a précisé qu’il prévoit d’y participer aux côtés de ses homologues des pays arabes qui ont signé les Accords d’Abraham. En outre, il est prévu que les directeurs généraux des ministères des Affaires étrangères des pays participants au sommet de mars se rencontrent à Abou Dhabi la semaine prochaine, a précisé Eli Cohen. Il s’agit de la preuve patente que le Maroc a définitivement choisi son camp et vendu son âme au diable. Le Makhzen est en réalité dans un rapport d’allégeance à l’entité sioniste. Les Marocains ont toutes les raisons de s’inquiéter.
Khider Larbi