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1 million d’hectares à mobiliser dans le Sud d’ici la fin de l’année / Céréaliculture : l’Algérie garde le cap

Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural mise sur l’agriculture saharienne pour le développement de la céréaliculture. Il compte ainsi porter les surfaces dédiées à cette culture stratégique à pas moins d’un million d’hectares dans les wilayas du Sud.

Le développement de la céréaliculture est un objectif stratégique pour le Gouvernement d’autant plus que l’objectif tracé est très ambitieux. Il s’agit comme annoncé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors des dernières assises sur l’agriculture de porter la production de céréales à 9 millions de tonnes par et atteindre ainsi l’autosuffisance à l’horizon 2024-2025. C’est ainsi qu’une stratégie dédiée est en cours de préparation par un comité d’experts multidisciplinaire impliquant les départements de l’Agriculture, de l’Énergie, des Transports et de la Recherche scientifique. Au-delà, la feuille de route tracée par le département de Mohamed Abdelhafid Henni s’oriente plus que jamais sur l’agriculture saharienne en tant que principal vecteur de de développement de la céréaliculture. C’est ce qu’a d’ailleurs mis en avant le premier responsable du secteur de l’agriculture lors d’une visite mardi dans la wilaya de Relizane. L’objectif que le ministère de l’Agriculture et du Développement rural s’est est de porter les surfaces dédiées à la céréaliculture à un million d’hectares dans le Sud d’ici à la fin de l’année. Dans ce sens, le ministre a expliqué en marge de sa visite que l’Office national des terres agricoles (ONTA) a 200.000 ha de terres agricoles seront distribués dans les wilayas dans le sud du pays, à l’instar d’Adrar, El Ménéa, Timimoune, Ouargla, Illizi et Djanet, avant la fin du mois de juin prochain. Mohamed Abdelhafid Henni a précisé que les dossiers des investisseurs ont obtenu la qualification à travers la plateforme numérique lancée par son ministère pour recevoir les demandes d’exploitation des terres agricoles dans le cadre de l’investissement privé dans le sud du pays. Une commission spécialisée a été installée pour étudier les dossiers, a-t-il indiqué, précisant que « l’opération de distribution des terres agricoles aux investisseurs des wilayas dans le sud du pays sera achevée « avant la fin du mois de juin prochain ». Le département de l’Agriculture mise d’ailleurs sur l’agriculture saharienne qui semble s’imposer comme une véritable alternative pour un développement à grande échelle de la céréaliculture, face à la céréaliculture dans le Nord souvent pluviale et soumise aux aléas météorologique. Le recours à l’irrigation dans le Sud et la perspective de gros rendements motive d’ailleurs la démarche du MADR. D’ailleurs, le ministre a souligné l’objectif d’atteindre d’ici à la fin de l’année prochaine un million d’hectares de terres cultivées en céréales dans le sud du pays, avec un rendement attendu de 70 à 80 quintaux à l’hectare.

Contrer le stress hydrique

En attendant le ministre du secteur a insisté sur la nécessité de se mobiliser sur la prochaine récolte de céréales. Il a mis l’accent sur la nécessité, pour les producteurs de céréales, de contribuer à la réussite de la prochaine campagne moisson-battage, avec obligation de déposer la récolte au niveau des docks silos relevant de la CCLS.

Il faut cependant noter que la filière céréalière fait face actuellement à des contraintes liées la sécheresse et au stress hydrique qui affecte le pays. Si le département de l’agriculture a lancé un programme d’irrigation d’appoint, les risques liés aux incendies de récoltes nécessitent aussi une prise en charge. Dans ce contexte Mohamed Abdelhafid Henni a évoqué le lancement de la préparation d’une campagne de lutte contre les incendies de forêt au sein de l’Autorité nationale de lutte contre les incendies, sachant qu’il sera procédé, début mai prochain, à l’installation d’un comité composé de 13 secteurs ministériels qui aura pour mission d’élaborer un programme d’actions initial pour protéger l’environnement forestier dans le pays contre le danger des incendies. Il a ajouté que « l’instance nationale de lutte contre les feux de forêts prendra des mesures juridiques strictes contre ceux qui mettent délibérément le feu », soulignant la poursuite de l’action de sensibilisation visant « à lutter contre les mauvais agissements causant des feux dans les zones boisées du pays ».

Il est utile de noter que le Gouvernement a adopté hier un plan d’urgence pour contrer le stress hydrique. Des mesures d’urgence ont été adoptées en faveur des agriculteurs, notamment à travers le recours à l’irrigation d’appoint et au forage des puits avec l’utilisation des systèmes d’irrigation économes d’eau qui permettent d’économiser jusqu’à 70% de cette ressource hydrique et d’obtenir de meilleurs résultats.

Hocine Fadheli

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