Goldman Sachs prévoit une hausse du prix du baril à 105 $ en 2023
Quel sera le prix du baril de pétrole en 2023 ? C’est une question à laquelle tentent de répondre les analystes marchés depuis quelques semaines, d’autant que le contexte entretient un certain manque de visibilité autour des perspectives d’évolution des fondamentaux (l’offre et la demande). Si une récente enquête de l’agence de presse britannique Reuters auprès de 30 économistes situe le prix moyen du baril de Brent pour cette année à 89,37 dollars et à 84,84 dollars pour le pétrole américain (WTI), la banque d’affaires américaine Goldman Sachs se montre beaucoup plus optimiste dans ses prévisions et prévoit un baril de Brent de la Mer du Nord au-dessus des 100 dollars cette année, voire même 105 dollars au dernier trimestre 2023, grâce à la forte croissance de la demande mondiale de pétrole.
Selon la banque, la demande mondiale de pétrole devrait augmenter de 2,7 millions de barils par jour (bpd) en 2023, et le marché devrait retourner à un déficit d’offre au second semestre de l’année.La prévision est principalement attribuée à la réouverture de la Chine et aux importants quotas d’importation de pétrole brut alloués aux raffineurs privés dans le pays, ce qui indique un rebond de la demande chinoise à mesure que la pandémie de Covid-19 se dissipe.
En conséquence de cette perspective positive, Goldman Sachs s’attend à ce que l’OPEP+ annule les coupes de production annoncées en octobre. Cependant, si la demande est plus faible que prévu, l’alliance peut conserver les coupes de production ou même les augmenter davantage, en raison de leur pouvoir de fixation des prix considérable.Le mois dernier, la banque a déclaré que la réouverture de la Chine pourrait faire grimper les prix du pétrole de 15 dollars par baril, car la demande chinoise pourrait augmenter de 1 million de bpj en moyenne entre 2022 et 2023.De plus, Goldman Sachs a prédit que les matières premières seront la meilleure classe d’actifs en 2023, et que grâce aux faibles niveaux d’investissement dans le pétrole, le gaz et les métaux clés, 2023 sera une année faste pour les matières premières et le début d’un nouveau supercycle pour les matières premières.
Notons que l’évolution positive de la situation en Chine porte actuellement une hausse des cours sur les marchés. Alors qu’ils ont ouvert la semaine en forte hausse, lundi, les cours du brut ont continué à légèrement grimper hier. Vers 10H20 GMT, le baril de Brentde la mer du Nord pour livraison en mars, prenait 0,04%, à 79,68 dollars.Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février, gagnait 0,23%, à 74,80 dollars. »La semaine a commencé par une reprise sur le marché du pétrole », rappellent les analystes d’Energi Danmark, les investisseurs en énergie s’étant concentrés sur les efforts de la Chine pour rouvrir ses frontières.Le marché estime qu’un « relâchement de l’étau se traduira par une augmentation de la consommation de pétrole » avec une reprise des voyages et de la mobilité en général dans le pays, expliquent-ils.
Les investisseurs sont par ailleurs optimistes sur l’état de l’économie américaine, la première au monde, ce qui devrait se traduire par une reprise de la consommation pétrolière.
Chokri Hafed
