Sécurité des infrastructures énergétiques : Un enjeu de sécurité nationale
La sécurité des infrastructures énergétiques est une préoccupation majeure en Algérie, depuis au moins une décennie.
La sécurité des infrastructures énergétiques est aujourd’hui un enjeu géopolitique majeur qui touche directement la sécurité nationale des pays. Le récent sabotage du gazoduc North Stream, sur fond de guerre en Ukraine et confrontation entre le bloc atlantiste et le bloc eurasiatique a remis la question au cœur des préoccupations. En Algérie, la question est prise en charge depuis plusieurs années et l’attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine à In Amenas en 2013, a induit un renforcement des dispositifs de sécurité pour les sites et les infrastructures énergétique. Une stratégie a été mise en place depuis dans le cadre de laquelle la Sonatrach mobilise d’importants moyens financiers, mais qui induit aussi et surtout une contribution active de l’Armée nationale populaire. Aujourd’hui, la question de la sécurité des infrastructures énergétiques revêt une plus grande importance, dans un contexte marqué par la montée des tensions géopolitiques au niveau international. Des tensions qui affectent d’ailleurs le contexte régional, avec une multiplication des risques et une aggravation de la menace terroriste dans la région du Sahel frontalière du Sud de l’Algérie. Un contexte caractérisé par un instabilité en Libye et au Sahel et un flux important d’armements et de groupes armées dans la région. C’est justement dans ce contexte que la compagnie nationale des hydrocarbures a organisé hier en collaboration avec le ministère de la Défense nationaleune journée d’études sur le thème de « la sécurité des sites énergétiques en Algérie ». Si l’événement intervient 10 ans jour pour jour après l’attaque organisée par un groupe terroriste Al Qaida au Maghreb islamique sur le site de Tiguentourine le 16 janvier 2013, elle a pour objectif de mettre en lumière l’enjeu de la sécurité des sites énergétique et les mesures prises en Algérie pour la garantir.
Sonatrach mobilise 400 millions USD
Dans ce contexte, le P-DG de la Sonatrach Toufik Hakkar a indiqué, à l’occasion, que le groupe pétrogazier national a mobilisé d’importants moyens pour garantir cette sécurité. Il a précisé que Sonatrach a consacré plus de 58 milliards de dinars, soit l’équivalent d’environ 400 millions de dollars, durant l’année 2021 à la protection de ses installations énergétiques névralgiques. Et d’ajouter que le groupe mobilisé plus de 22.000 agents dotés de tous les équipements spécifiques, pour assurer la sécurité de ses sites névralgiques et celle des associations entre Sonatrach et ses partenaires. »Nous avons mis tous les moyens nécessaires humains et technologiques pour assurer la sécurité de nos installations et les 22.000 km de pipelines », a-t-il encore précisé.Il a dans ce sens mis en avant le rôle et la contribution de de l’Armée nationale populaire (ANP) et des services de sécurité pour assurer la sécurité totale des installations, les sites industriels et les canalisations.
Dans ce sillage, M. Hakkar a rappelé également que « le dispositif de sécurité de Sonatrach a évolué depuis l’attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine le 16 janvier 2013 », assurant qu’aujourd’hui tous les sites énergétiques de Sonatrach sont « totalement sécurisés » et que « l’amélioration continue de l’efficacité de ce système représente un enjeu permanent au sein du groupe ». Toufik Hakkar a ainsi évoqué la stratégie mise en place pr la Sonatrach, dans le cadre de laquelle « vaste programme de protection des sites a été lancé, portant sur les systèmes de télésurveillance et de contrôle des intrusions au niveau des accès, avec le recours aux nouvelles technologies ».
Une contribution active de l’ANP
Une sécurisation totale qui est également induite par le rôle actif de l’ANP. Dans ce contexte, le colonel Mustapha Merah, de la direction de l’information et de communication de l’Etat-major de l’ANP, a assuré que le Haut-Commandement de l’ANP a mis en place un programme périodique de sensibilisation au profit des personnes chargées de la protection sur les différents dangers pouvant menacer directement les installations ou leurs travailleurs, ainsi que sur « la nécessité d’être vigilants et prudents dans l’accomplissement de leurs tâches en toute abnégation et dévouement pour servir le pays ».Le représentant du MDN a assuré que « toutes les installations énergétiques du pays sont totalement sécurisées », tout en rassurant « les partenaires de l’Algérie qu’ils peuvent concrétiser toutes formes de coopération et projets d’investissement communs sur le terrain ». »L’ANP continuera à mettre en œuvre des programmes de développement des forces pour élever le niveau des capacités de combat de toutes sortes avec divers partenaires, en plus de la poursuite des efforts pour maintenir l’état de préparation des équipements militaires, afin de les renouveler et les moderniser dans l’objectif d’assurer la sécurité des zones des sites industriels, économiques et énergétiques, notamment dans le Grand Sud du pays », a-t-il déclaré.
De son côté, le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab a souligné, dans son intervention, « l’importance de l’organisation de cette journée d’étude qui constitue une occasion pour échanger sur les expériences en matière de sécurité industrielle avec les partenaires de divers secteurs, dans le contexte de l’augmentation des opérations de sabotage ayant touché de nombreuses installations pétrolières et gazières dans le monde ces dernières années ».M. Arkab a salué « le rôle efficace et décisif joué par l’ANP dans leurs efforts pour protéger les installations, les biens et les personnes du pays », relevant que « la sécurité énergétique représente un enjeu important et stratégique à travers le monde ».Partant de ce constat, il a ajouté que « le secteur énergétique et minier attache une grande importance à la protection des sites énergétiques et miniers, à travers l’élaboration de plusieurs textes de lois et la mise en place des agences de régulation des hydrocarbures, de l’électricité et du gaz et des activités minières, chargées d’assurer le respect des dispositions législatives et réglementaires liées à la sécurité des installations, des biens, des personnes et de l’environnement ».
Samira Ghrib