Énergie : Les prix du gaz au plus bas
Les prix du gaz naturel continuent de baisser sur le marché européen. Hier, les cours du TTF néerlandais, indice de référence du marché européen s’est approché dangereusement des 56 euros, son niveau le plus bas depuis septembre 2021.
Un hiver particulièrement doux qui a permis de ne pas trop entamer les stocks de gaz en Europe alimente l’optimisme des consommateurs, mais plombe les marchés du gaz. On est bien loin des records inscrits en mars 2022, lorsque le cours avait dépassé les 340 euros, quelques jours après le début de la guerre en Ukraine. Les marchés se sont depuis calmés et la tendance s’est inversée. Le marché européen connaît d’ailleurs une baisse continue des prix du gaz depuis le mois de décembre. Depuis le début de l’année 2023, il a lâché 25%. C’est ainsi que le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, s’échangeait à 57,20 euros le mégawattheure (MWh), peu après avoir chuté jusqu’à 56,60 euros, son prix le plus bas depuis septembre 2021. Selon les analystes d’Energi Danmark cette situation s’explique par le fait que « la situation de panique de l’année dernière a été remplacée par la conviction que l’Europe passera l’hiver sans problèmes d’approvisionnement ».Ils évoquent une demande « faible en raison du temps doux », permettant aux réserves d’être « beaucoup plus (remplies) que d’habitude à cette période de l’année ».
Il est utile de noter que la baisse ne concerne les marchés spot (marchés d’achat et de vente de gaz au comptant). Elle n’affecte que marginalement les prix du gaz algérien. En effet, l’Algérie commercialise la grande majorité de son gaz dans le cadre de contrats à long terme, avec des prix indexés sur le pétrole et des clauses de renégociation des prix tous les deux ans. La Sonatrach place néanmoins une partie de ses exportations de gaz sur le marché spot. C’est ainsi qu’en 2022 et au regard des conditions favorables du marché, la Sonatrach a placé 4 milliards de m3 de gaz sur le marché au comptant. En 2022, les exportations algériennes de gaz ont atteint un record. Selon les estimations du ministère de l’Énergie et des Mines, celles-ci sont d’environ 56 milliards de m3 de gaz.
De son côté, et après sept séances de hausse consécutive, le marché pétrolier est reparti à la baisse hier à l’ouverture des marchés. Vers 10H45 GMT, le baril de Brentde la mer du Nord pour livraison en mars perdait 0,30% à 85,02 dollars.Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février, baissait de 0,18% à 79,72 dollars.La semaine passée, les deux références du pétrole ont gagné plus de 8%, récupérant ainsi de leurs pertes de la première semaine de l’année, après que la Chine ait abandonné les derniers vestiges de sa très stricte politique sanitaire du zéro-Covid.
Les investisseurs attendent cette semaine les perspectives du marché de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) dans son rapport mensuel sur l’offre et la demande en or noir, et celui de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Samira Ghrib