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Agréments pour l’importation des véhicules neufs : Ça patine chez les concessionnaires !

Il ne faudra pas s’étonner, dans les jours à venir, si on assiste à une pluie de rejets des dossiers de candidature des prétendants à l’exercice de l’activité de concessionnaire de véhicules neufs. Avec des dossiers incomplets, de la non-mise à jour des statuts des entreprises jusqu’au manquement aux clauses liées aux infrastructures, les opérateurs semblent confondre vitesse et précipitation.

Si le Comité technique interministériel en charge d’étudier les dossiers au niveau du ministère de l’Industrie travaille d’arrache-pied pour éplucher les demandes d’agréments pour l’exercice de l’activité de concessionnaire de véhicules neufs, certains concessionnaires ne semblent pas se conformer, au plan juridique, à certaines clauses du décret exécutif N° 22-383 du 17 novembre 2022. Et pour cause, depuis le début du mois de janvier, moins d’une dizaine d’opérateurs seulement ont reçu des notifications pour prétendre exercer cette activité, alors que le marché exprime un besoin grandissant à cause d’une crise qui dure depuis 2017. En effet, au moment où l’on s’attend à un retour progressif de l’activité automobile, certains opérateurs se voient notifier des réserves qui n’ont pas lieu d’être. Sur la dizaine de prétendants, seulement deux ou trois opérateurs pourraient être, pour le moment, retenus. Non pas parce que le comité technique n’a pas étudié leurs dossiers dans le fond et dans la forme, mais à cause de la mise en conformité des dossiers et des infrastructures exigées aux concessionnaires pour prétendre obtenir ce sésame et lancer les opérations d’importation. Pourtant, apprend-on de sources concordantes, ce comité technique interministériel chargé de statuer sur ces dossiers poursuit sa mission avec un rythme soutenu conformément aux délais impartis et fixés par le cahier de charges, d’une part, et aux directives du ministre en charge du secteur pour veiller à ce que le processus de demande et d’obtention d’un agrément se déroule dans la transparence, d’autre part, réitérant, à chacune de ses sorties, que « la date d’entrée de la première voiture importée sur le marché est liée au degré d’engagement des concessionnaires à appliquer les dispositions du nouveau cahier des charges ». Et ce n’est, fort malheureusement, pas le cas pour certains concessionnaires qui n’ont pas travaillé sur le changement des statuts de leurs entreprises, le déploiement de la ressource humaine, l’aménagement des infrastructures et des showrooms ou encore la présentation de toutes les pièces justificatives exigées par le comité technique qui travaille dans le respect des dispositions du cahier des charges. Pour preuve, soulignent les mêmes sources, la liste des opérateurs (toujours ouverte via la plateforme numérique), des prétendants aux agréments, est dominé par ceux exercent dans les segments des deux roues et des engins et qui, pour le moment, répondent au mieux aux clauses du cahier des charges par rapport à ceux qui exercent dans le véhicule particulier ou encore l’utilitaire. Cette situation pourrait même impacter les grandes marques européennes et asiatiques à la recherche de véritables partenaires pour relancer leurs activités dans un marché très disputé, ouvert et à fort potentiel à court et à moyen termes. On pourrait citer, entre autres, les marques Suzuki, Kia, Volkswagen, Hyundai (même si TMC a récemment été relancée à Tiaret), Audi, Seat, Skoda, Cherry, des marques qui étaient exploitées en Algérie par des groupes qui ont été dissous et dont les biens ont tous été confisqués. Ces marques, qui peuvent débarquer sur notre marché et qui seront représentés par de nouveaux opérateurs, seront assujetties, inéluctablement, à un changement de statuts avant même le dépôt d’un quelconque dossier d’agrément. Cela augure, certes, d’une diversification de l’offre qui profitera au marché et au client, mais qui exigent la conformité au cahier des charges et aux dispositions édictées par le comité technique, notamment la levée des réserves. La tâche étant loin d’être aisée et de connaître son épilogue, il faudra s’attendre à ce que les premiers agréments soient délivrés vers la fin du mois de février prochain pour les deux ou trois premiers opérateurs qui pourraient, d’ici-là, répondre aux exigences du comité technique. Au final, l’engouement exprimé, au lendemain de la publication du décret exécutif N° 22-383 du 17 novembre 2022, n’a pas donné le résultat escompté chez les dizaines d’opérateurs qui peinent à fournir des dossiers en béton. La course restée toujours ouverte, on s’attend à ce que les marques historiques du marché, à savoir celles prisées par les Algériens, soient en force et en première ligne pour dominer la tendance. Pour le moment, tous les regards sont braqués aux déclarations du président de la République qui s’était exprimé, lundi soir, sur la fabrication des véhicules de la marque italienne Fiat, du groupe Stellantis, la commercialisation, dès le mois de mars prochain, des premières voitures sur le marché. Une bonne nouvelle en soi-même pour des milliers de clients qui s’impatient de se libérer des griffes des spéculateurs, tant sur le marché du neuf que celui de l’occasion.

Riad Lamara

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