Ouverture des assises nationales sur l’industrie du cuir et du textile : « Réhabiliter le produit local et accroître sa compétitivité »
Le ministère de l’Industrie tente de relancer le développement des différentes filières du secteur en multipliant les rencontres avec les multiples parties concernées. C’est dans cette optique qu’ont été organisées les « assises nationales sur l’état et les perspectives de développement de l’industrie du cuir et du textile », dont les travaux ont débuté, hier, au palais de la Culture Moufdi Zakaria, à Alger, en présence de plusieurs ministres mais aussi d’opérateurs économiques. Une rencontre dont l’objectif, donc, est de « sensibiliser les opérateurs à la nécessité d’adhérer aux démarches du ministère de l’Industrie visant à organiser les chaînes de valeur de ces deux filières industrielles, à réhabiliter le produit national, à accroître sa compétitivité et à améliorer sa qualité, de manière à satisfaire les besoins du marché national et à créer la richesse, la valeur ajoutée et des postes d’emplois pour les jeunes », selon un communiqué du ministère de l’Industrie. Il est aussi question de porter à la baisse l’importante facture relative aux importations dans cette filière. Lors de son intervention, à l’ouverture, des travaux, le premier responsable du secteur, Ahmed Zaghdar, a indiqué que pour l’année 2021, les importations des produits, textiles, habillement et cuir, ont été de plus de 1,1 milliards de dollars. Présent à l’événement, le ministre du Commerce et de la promotion des exportations, Kamel Rezig, a indiqué que durant l’année passée, l’Algérie a importé pour 295 millions de dollars en produits textile, contre 26 millions de dollar d’exportation, 231 millions de dollar d’habillement, contre 22 millions d’exportation, et 180 millions de dollars en chaussures contre 242 000 dollars d’exportation. Une facture qui peut être ramenée à la baisse pour peu que les moyens et la stratégie suivent, d’autant plus que le pays dispose, selon moult spécialistes, d’un important potentiel. C’est dans cet ordre-là, d’ailleurs, que le ministre de l’Agriculture, Mohamed Abdelhafid Henni, ayant lui aussi assisté à l’événement, a indiqué que s’agissant de la matière première pour l’industrie du cuir, près de « 15 millions de tête de bétail sont abattus annuellement, en plus de 3,5 à 4 millions durant l’Aïd », ceci, sachant que, ajoute-t-il, l’Etat dispose de plusieurs complexe d’abattage à travers le territoire national en plus de 300 abattoirs privé. « Il y a beaucoup d’étrangers qui veulent investir dans le textile et cuir en Algérie », a ajouté le ministre. Tout ceci pour dire qu’il y a des opportunités non négligeables pour ce qui est de la matière première, alors qu’actuellement, comme l’a précisé Zeghdar, elle est globalement importée, « même si le pays dispose de tous les attributs pour l’assurer, que ce soit pour ce qui est du lin ou du cuir, ainsi que de la possibilité de développer les fibres synthétiques, l’Algérie étant un pays pétrolier ». Le même responsable avait indiqué le 9 janvier dernier, à l’occasion d’une visite effectuée à Souk Ahras au niveau de l’Entreprise algérienne des textiles industriels et techniques (EATIT), qu’ « une feuille de route est en cours d’élaboration en vue d’encourager la production nationale du coton et réduire l’importation des matières premières destinées à l’industrie textile estimé actuellement à 99 % ». Le ministre a indiqué, hier, que ces assises ont été organisées, à l’issue des rencontres régionales qui se sont déroulées ces dernières semaines, au niveau des wilayas où sont concentrées ces industries. Il a également annoncé la mise en place d’une commission nationale stratégique multisectorielle pour les industries de textile et cuir, à laquelle prendront part tous les opérateurs et instances concernés afin de développer ces deux filières ». A noter en dernier lieu, que les participants à ces assises ont abordé trois thématiques, à savoir « organisation et renforcement de toute la chaîne des deux filières », « amélioration de la qualité du produit local et le protéger » et « régulation du marché local ».
Elyas Nour